En vérité : La hantise des enlèvements

Moïse DOSSOUMOU 23 septembre 2020

On se croirait dans un film. Avec des scénarios renversants. Pourtant, la réalité est là sous nos cieux. Les enlèvements sont devenus monnaie courante sur le territoire national. Cette pratique enracinée ailleurs se développe dangereusement au Bénin. Début septembre, dans le département des Collines, à hauteur de la déviation de Kilibo, des fonctionnaires en mission ont fait les frais d’un groupe spécialisé dans ce délit. Sur les trois occupants de la voiture immobilisée, deux sont tombés dans les mains des ravisseurs. Les jours qui ont suivi ont été très longs pour les otages qui ont broyé du noir. Pendant ce temps, des demandes de rançon adressées à la police ont permis de débusquer les hors-la-loi. il y eut plus de peur que de mal. Les victimes sauvées de leurs griffes ont eu beaucoup de chance. Indemnes, elles garderont pendant longtemps cependant ces séquelles psychologiques.
De plus en plus, des cas d’enlèvement foisonnent. Chose curieuse, ces faits sociaux se déroulent entre le Centre et le Nord du pays. Certes, le Sud n’est pas vraiment à l’abri de ce fléau, mais il est beaucoup plus accentué ailleurs. Les éleveurs habitués à croiser des preneurs d’otages connaissent bien le phénomène. Cette communauté fait régulièrement les frais des ravisseurs, même si très souvent les otages sont libérés. D’où provient cette forme de criminalité qui vient jeter davantage l’émoi dans les cœurs ? Qu’est-ce qui peut expliquer les rapts répétés ces derniers temps ? Quel est le mode de fonctionnement des animateurs de cette filière et comment faire pour les décourager ? Il est vrai que la police fait feu de tout bois pour retrouver les otages. Les résultats à son actif sont plutôt encourageants. Mais, n’est-ce pas mieux de prévenir que de chercher à guérir ?
Une fois la victime identifiée est aux mains des ravisseurs, tout peut arriver. Si la finalité des preneurs d’otage n’est pas d’attenter à la vie de leurs proies, un propos déplacé, une consommation excessive de stupéfiants ou encore un plan mal ficelé peut conduire à l’irréparable. Puissamment armés, ces individus devenus coupeurs de route à des fins d’enlèvement ou qui opèrent au sein des communautés sont à craindre. Pour un rien, ils sont capables de dégainer et d’ôter la vie. Il n’y a pas de douleur morale plus grande pour les familles que de savoir leurs proches aux mains de personnes malhonnêtes et cupides. Dans ces conditions, les jours deviennent interminables et l’inquiétude est à son comble. Peut-être que les promoteurs de cette filière en vogue parviennent de temps à autre à s’en mettre plein les poches. L’idéal est de les décourager afin qu’ils renoncent à ce trafic qui cause tant de torts aux familles.
La police dont la promptitude sur ces cas n’est plus à démontrer ferait davantage œuvre utile si elle parvient de plus en plus à déjouer les plans des malfrats. Pour ce faire, une saine coopération entre populations et forces de l’ordre est à souhaiter. Les ravisseurs ne choisissent pas leurs victimes au hasard. C’est toujours au sein des communautés humaines qu’ils identifient leurs cibles. Raison pour laquelle les populations doivent être très vigilantes et dénoncer tout comportement suspect dans leur milieu. C’est à ce prix que ces pratiques qui tendent à se généraliser seront combattues et étouffées. Le partage d’information des citoyens vers les unités de police est capital. Dans cette guerre contre les ravisseurs, les potentielles victimes ont tout à gagner en prenant la police comme alliée. Plus vite elle disposera des éléments pour traquer les malfrats, mieux la quiétude régnera.



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