Autorisation provisoire de l’embarquement du pétrole nigérien à Sèmè : Patrice Talon démontre sa bonne foi pour un retour à la normale

16 mai 2024

Le Bénin pose un pas de plus et démontre sa bonne foi dans la normalisation des relations entre le Bénin et le Niger. Au lieu de répondre du tac au tac à l’interdiction de l’enlèvement du frêt nigérien au port de Lomé par les camions immatriculés au Bénin, le président Patrice Talon a opté pour la sagesse. Il a donné une leçon de maturité en posant un acte fort. Il s’agit de l’autorisation du chargement du premier navire qui mouille dans les eaux béninoises. Cette décision est prise à la surprise générale de tous. Les nigériens s’attendraient à une réponse musclée de la part du président béninois au lendemain de cette décision des autorités de Niamey. Patrice Talon a plutôt montré sa bonne foi de reprendre le bon voisinage avec le Niger. « Le Bénin n’a aucune intention de nuire ni aux intérêts de l’Etat du Niger ni à ceux de nos partenaires communs », a déclaré le ministre béninois de l’Eau et des Mines dans son point à la presse. L’intérêt général et le bien des peuples entre les deux frontières priment sur les désaccords et les malentendus entre les deux gouvernements. De cette crise, aucun pays ne sortira grandi. Bien au contraire, chacun y laissera des plumes. Par ailleurs, le Bénin a également donné son accord à la proposition du partenaire chinois qui sollicite la tenue d’une réunion du comité inter-Etats. Cette position de l’Etat béninois prouve à nouveau qu’il était ouvert à un dialogue avec les autorités depuis la levée des sanctions de la Cedeao contre les militaires au pouvoir.
En revanche, le Bénin maintient sa position de souverainiste. Il n’entend pas poursuivre l’accord bilatéral dans un dialogue de sourds. « Toutefois, il est important de noter que cette autorisation ponctuelle et provisoire telle que mentionnée dans la lettre de la douane nigérienne ne saurait être érigée en règle de conduite pour l’exploitation normale du pipeline qui doit se faire dans un cadre normal de relations entre Etats », a fait savoir le ministre béninois. La balle est désormais dans le cadre du gouvernement du Général Tiani. A lui de répondre à la main tendue de Patrice Talon. Il est appelé à également montrer sa bonne foi en posant des actes de dégel de la crise. Il faut réunifier à nouveau les deux peuples en rouvrant les frontières de son côté et en rapportant sa décision contre les transporteurs béninois exerçant sur le territoire togolais.

Déclaration du Ministre de l’Eau et des Mines, Samou Seidou ADAMBI au cours du point de presse conjoint avec les partenaires chinois tenu ce mercredi 15 mai 2024
Dans ce cadre de projet, le Bénin et le Niger ont signé un accord appelé accord bilatéral qui fixe les conditions générales qui présideront à la construction et à l’exploitation du pipeline sur les territoires du Niger et du Bénin. Selon les dispositions de l’article 3.1, de l’accord bilatéral, le droit de transit du pétrole brut en provenance du territoire nigérien sur le territoire béninois est octroyé à l’Etat du Niger et c’est en vertu de ce droit que tous les autres accords et instruments juridiques ont été mis en place. Conformément à l’esprit de l’accord, les Etats du Niger et du Bénin sont tous garants de la jouissance à travers le système de transport du droit de transit octroyé à l’Etat du Niger par les expéditeurs du pétrole brut en provenance du Niger. Le Bénin entend jouer sa partition dans tous les accords signés dans le cadre de ce projet. La douane nigérienne ayant adressé une lettre à la douane béninoise pour la participation d’une délégation de cadres nigériens ensemble avec les cadres béninois aux opérations de chargement telles que prévues par les accords, nous avons donc décidé d’autoriser le chargement du premier navire qui mouille dans nos eaux, c’est-à-dire donc que le Bénin n’a aucune intention de nuire ni aux intérêts de l’Etat du Niger ni à ceux de nos partenaires communs, la CNODC, maison-mère de WAPCO. Toutefois, il est important de noter que cette autorisation ponctuelle et provisoire telle que mentionnée dans la lettre de la douane nigérienne ne saurait être érigée en règle de conduite pour l’exploitation normale du pipeline qui doit se faire dans un cadre normal de relations entre Etats. Aussi voudrais-je vous annoncer qu’en vertu des articles 21 et 22 de l’accord bilatéral et de l’article 10.4 de l’accord du gouvernement hôte, la société WPACO a sollicité la tenue de la réunion du comité inter-Etats Bénin-Niger, le pilotage du projet aux fins d’examiner les sujets urgents liés à la bonne conduite des opérations d’exploitation du pipeline. Notre pays le Bénin a donné son accord pour la tenue de cette réunion du comité de ce comité inter-Etats.



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