Editorial : Aussitôt en Kimono !

Angelo DOSSOUMOU 27 août 2019

Même pas le temps de se réhabituer à son bureau à la Marina et direction Yokohama. Lundi de rentrée et déjà sur le tatami diplomatique, pour rehausser l’image du Bénin et récolter les fruits d’une présence de plus en plus stratégique dans le concert des nations. Plus proche de la fin que du début du quinquennat en cours, le chantre du Nouveau départ a visiblement mis le turbo pour non seulement épater ses concitoyens et mériter qu’ils le portent en triomphe mais aussi démentir son manque d’intérêt pour certaines retrouvailles. De toute façon, depuis peu, ça bouge beaucoup plus et ça reçoit de temps en temps des sommités étrangères.
Au plan interne, l’équation à résoudre pour la satisfaction totale du peuple est à plusieurs inconnues. Tout simplement, elle se décline en plusieurs volets. Sans doute, les plus essentiels et urgents, c’est l’éducation avec cette bonne dose de formation technique puis la restauration d’un climat politique plus apaisé. Ensuite, pêle-mêle, il y a le plein d’énergie à faire, la couverture sanitaire au plan territorial à améliorer, la sécurité des biens et des personnes à assurer et les infrastructures routières et sociocommunautaires à compléter. D’ailleurs, tant qu’il reste à faire, rien n’est fait et quand à quelques 19 mois d’avril 2021, des promesses sont encore inassouvies, le rythme du travail ne peut que s’accélérer. Et pour ça, dans ses valises de retour de Yokohama, il est à espérer que le compétiteur-né n’oubliera pas de ramener un bon kimono pour mieux attaquer le reste des dossiers qui l’attendent déjà sur son bureau.
Pour ma part, sur le plan politique, je suis tenté d’insister après le doyen d’âge de la 8ème législature pour qu’on finisse, une fois pour de bon, avec cette histoire de certificat de conformité. Si c’est la seule manière de faire taire les divergences alors, que tous les acteurs politiques jouent franc jeu et qu’on aille de l’avant. Peut-être, ce sera enfin avec un gouvernement restreint de 16 membres, axé sur le seul critère de compétence. Après tout, la tâche de reconstruction nationale appelle tous les Béninois et avant la politique, à mon avis, il y a le développement.
A ce propos, le travail de fond est immense et les moyens ne sont pas toujours au rendez-vous. C’est d’ailleurs, pour cette raison, que le sacrifice ne doit pas être exclusif aux seuls administrés. En principe, plus concernés doivent être les dirigeants qui ont décidé de servir par vocation et non par nécessité. C’est dire que pour le sprint final, la Rupture a encore en matière de lutte contre la corruption, de mobilisation de ressources et d’investissements conséquents, des choses à nous démontrer. Quoi qu’il en soit, après la promesse de l’eau pour tous avant 2021, le défi de l’énergie à moindre coût et partout à relever ne fera du mal à personne encore moins celui de la route qui accélère le développement.
En définitive, dans le money-time de son mandat, le chef de l’Etat a l’obligation, pour le bonheur de ses compatriotes, de faire des prouesses. En réalité, s’il n’est besoin de louange ni de marche publique pour apprécier tous les efforts qu’il a déployés jusqu’ici, il sait certainement que ventre affamé n’a point d’oreilles. Et donc, à lui d’enfiler son kimono et de travailler d’arrache-pied pour se défaire avant qu’il ne soit trop tard, de ce reproche du point de vue social qui lui colle à la peau. Malheureusement, j’ai bien peur pour qu’il en soit ainsi, qu’il en faut plus que le projet Arch. Pourtant, c’est le combat à surtout remporter et c’est maintenant ou jamais.



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