Editorial : L’eau plus qu’il n’en faut !

Angelo DOSSOUMOU 22 octobre 2019

Météo peu clémente au sud du Bénin, le ciel qui n’en finit pas de déverser toutes ses larmes sur la terre et les mauvaises nouvelles qui s’enchaînent. Tout dernièrement à Dévè, dans la commune de Dogbo, le fleuve Mono sorti de son lit a presque tout emporté sur son passage. Au décompte, 248 maisons, plusieurs hectares de coton, de maïs et de riz se seraient retrouvés sous les eaux. Mais avant, à Athiémé pour éviter le pire comme à Dangbo où un apprenant est passé de vie à trépas, des écoles ont dû être fermées. Plus près de nous, au niveau du pont de Houédonou, la situation n’est guère reluisante et c’est la peur au ventre que les usagers de la route empruntent l’axe Cotonou-Calavi. Par ailleurs, le calvaire de ceux qui résident dans les quartiers longeant le lac Nokoué est carrément indescriptible. Déjà régulièrement habitués, en saison pluvieuse, à subir le diktat de l’eau, cette fois-ci avec les caprices exagérés de dame nature, et une crue phénoménale, leur peine s’est accentuée.
Ainsi privés de leurs activités, réduits dans leur mobilité et courant surtout le risque d’être de parfaites victimes des eaux qui tombent sans relâche et qui débordent, il est clair qu’à ce rythme, à moins qu’ils aillent se chercher des endroits plus sûrs, les prisonniers n’auront rien à leur envier. Et quand on pense que c’est toute la partie méridionale qui est négativement impactée par la montée des eaux, fruit du cumul des inondations fluviales et pluviales, il y a de quoi, qu’à des niveaux de responsabilités, certaines personnes ne restent pas les bras croisés.
D’ailleurs, tout de suite, on se surprend qu’en dépit de l’urgence à aller au secours des sinistrés et à leur trouver des solutions pour les sortir du piège des inondations, l’inaction soit encore le maître-mot de certaines autorités. Sinon, il m’est revenu qu’entre-temps, les populations ont beau redoubler le ‘‘CI’’, la campagne contre les inondations les soulageait un tant soit peu. Mais là, même si la pluviométrie de cette année est spéciale, la gestion des risques de catastrophe laisse, à mon avis, à désirer.
Car, quoi qu’on dise, le défaut de promptitude des autorités locales à intervenir et à compatir à la douleur des victimes des inondations est fortement critiqué. Et, si ce sont les moyens qui manquent et qu’il y a des politiques envisageables à leur endroit, il aurait été préférable qu’elles le sachent. Pour tout dire, le dérèglement climatique n’augure rien de bon et avant que le pire n’advienne, l’Etat central et les communes à risques doivent s’entendre et travailler à ce que les populations des zones inondables ne vivent plus les cauchemars de ces derniers jours. De toute façon, toute hypocrisie à part, il est temps de se rendre compte que l’eau a besoin des canaux pour circuler, qu’il urge de lui dégager sa voie et de penser à des relogements.
Au fond, l’eau est une bénédiction de la nature. On ne devrait pas trop s’en plaindre. Mais la seule condition, c’est de ne pas se mettre au travers son chemin et de prévoir dès qu’il y en a plus qu’il n’en faut, des dispositifs pour conserver le surplus. Cette réalité, personne ne l’ignore. Il n’empêche que l’année prochaine, sauf miracle de l’asphaltage et d’autres trouvailles plus convaincantes, de l’inondation et des mêmes maux, on reparlera. J’espère tout simplement que j’aurai tort.



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