En vérité : La répression de la drogue

Moïse DOSSOUMOU 27 février 2020

Depuis sa création, elle est sujette à de nombreuses critiques, les unes plus virulentes que les autres. Cette juridiction d’exception, née avec des dents et implantée avec de profondes racines, joue vaille que vaille son rôle d’assainissement des mœurs publiques. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme dont la création a dépouillé les juridictions ordinaires de certaines de leurs compétences s’illustre à travers la sévérité des peines prononcées par le personnel chargé de l’animer. Les accusés déférés devant ses juges et qui ont eu le malheur de se faire condamner en savent quelque chose. Spécialisée comme l’indique son appellation dans la répression des infractions à caractère économique, des trafics de stupéfiants ainsi que la lutte contre le terrorisme, cette Cour qui ne chôme pas depuis son avènement dans l’arsenal judiciaire national, s’illustrera incessamment sur un dossier qui a récemment défrayé la chronique.
Il y a à peine quelques jours, l’opinion a été saisie d’effroi du fait de la consommation régulière de stupéfiants dans les lycées et collèges de la place. Le pot-aux-roses a été découvert grâce à un gâteau d’anniversaire fabriqué avec des substances illicites. Les adolescents qui s’en sont gavés en ont eu pour leur compte en termes d’effets secondaires. Ce fait divers a permis de mesurer l’étendue du scandale. En effet, dans les collèges, lycées et universités, privés pour la plupart, les élèves et étudiants sont en contact avec les stupéfiants qu’ils ingurgitent régulièrement au moyen de friandises. Au nez et à la barbe des responsables pédagogiques, les auteurs de ce trafic se livrent impunément à leur commerce au détriment de la santé des consommateurs dont les parents sont loin de se douter des travers auxquels ils sont exposés. Maintenant que l’affaire est parvenue au niveau des pouvoirs publics, la donne change radicalement.
Mardi dernier, la réunion trimestrielle de commandement du parquet spécial de la Cour a enregistré la participation des unités spécialisées de la police républicaine placée sous ses ordres dont l’Office central de répression du trafic illicite de drogue et précurseurs (Ocertid). Comme on peut s’en douter, la juridiction veut démanteler le réseau qui met à mal l’avenir des jeunes appâtés par diverses sortes de drogue. Il faut croire que désormais, les collèges et universités suspectés d’abriter ce trafic dangereux sont surveillés comme du lait sur le feu. C’est d’ailleurs à bon droit que les responsables et promoteurs d’établissement ont été conviés, il y a peu, à une séance de vérité. Mis devant leurs responsabilités, ils savent maintenant à quoi s’en tenir. Invités à collaborer pour décourager à jamais les trafiquants de stupéfiants qui ont élu domicile aux abords et à l’intérieur des établissements, ils sont sur la sellette.
Des sanctions allant jusqu’au retrait des agréments sont brandis pour les convaincre de la nécessité de prêter main forte à la police pour sauver cette jeunesse confiée à leurs soins et qui se retrouvent, par la force des choses, en péril. Il est à espérer que l’Ocertid redouble d’ardeur au lendemain de cette réunion de commandement dont l’un des objectifs majeurs est de mettre fin au trafic de drogue dans les écoles. La phase de sensibilisation, lancée il y a peu, suit son cours. Interviendra après celle de la répression. A partir de ce moment-là, il faut espérer que les auteurs de ce commerce hideux soient appréhendés et répondent de leurs actes. L’école et la drogue ne font pas bon ménage. La jeunesse, fer de lance du développement, a besoin d’être saine de corps et d’esprit, pour prendre efficacement le relai, quand viendra le moment de la responsabilité.



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