En vérité : Objectif quart de finale

Moïse DOSSOUMOU 25 mars 2019

Ils l’ont fait. Admirablement, sans trembler, nos vaillants Ecureuils ont relevé le défi. Après une décennie d’absence, le Bénin retrouve sa place dans la cour des grands. L’attente a été longue. Mais elle en valait la peine. Depuis l’édition 2010 de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) qui s’est déroulée en Angola, les footballeurs béninois n’ont plus eu l’occasion de se mettre en vedette sur la scène internationale. Hier au stade de l’amitié Gl Mathieu Kérékou, ils ont tout donné pour se défaire du Togo. Les éperviers, malgré leur carte de visite respectable, n’ont rien pu faire pour prendre l’avantage sur les Ecureuils. Dans la plus grande sérénité et avec une relative maîtrise du jeu, les Béninois se sont imposés sans forcer. Même en l’absence du capitaine Stéphane Sessègnon, les joueurs ont tenu bon. Et ce résultat qui force l’admiration mérite d’être salué d’autant plus que cela ne vient pas très souvent.
Sur l’ensemble du match, les Ecureuils se sont bien comportés face aux Eperviers. En dehors de quelques ratés dans la finition, de plusieurs balles perdues, le onze national a respecté son cahier de charges. Nullement impressionné par l’effectif Togolais renforcé par la présence de l’international Emmanuel Adébayor, qui soit dit en passant a démontré tout le bien qu’on pense de lui, les joueurs béninois ont gardé la tête froide 90 minutes durant. Et c’est plutôt inhabituel. Généralement, l’équipe de football béninoise donne des signes de fatigue ou de paresse dès qu’elle marque le premier but face à ses adversaires. Mais hier, elle est restée constante durant tout le jeu. Fait intéressant, les quelques frayeurs données au public par Saturnin Allagbé, le gardien de but béninois, de par des sorties hasardeuses et incontrôlées ont été gérées avec calme par ses coéquipiers qui ont suppléé à ses défaillances. C’est cela une équipe. Elle reste soudée malgré tout.
Le but de l’égalisation qui aurait pu assommer les joueurs les a au contraire ragaillardis. Et c’est tout naturellement qu’ils ont réussi à marquer le second, synonyme de victoire. Ils prennent ainsi au terme de cette confrontation capitale une belle revanche sur le Togo qui ne se faisait pas prier pour leur damer le pion. Aujourd’hui, les choses ont changé. Après des années d’atermoiement, le Bénin veut bâtir sa renommée sur la scène sportive internationale. Il était temps que les Ecureuils prennent leur envol. C’est à ce niveau que tout commence véritablement. Tenons-le pour dit. Il n’y a pas de qualification sans bonne prestation. Il faut assurer en Egypte. A la Can, les Ecureuils ne doivent plus être perçus comme des distributeurs automatiques de points. Il faut plutôt en engranger et dépasser le niveau des matchs de poule. L’objectif cette fois-ci n’est plus de participer, mais de parvenir tout au moins aux quarts de finale.
Le meilleur résultat du Bénin à une phase finale de la Can fut un match nul face au Mozambique. Sur 9 rencontres, les Ecureuils ont connu 8 défaites et 1 match nul. En Tunisie en 2004, au Ghana en 2008 et en Angola en 2010, ils n’ont pas été capables d’une seule victoire. Ils participeront dès le mois de juin prochain à une Can réformée qui est passée de 16 à 24 équipes. Cela augmente leurs chances de qualification au second tour. Comme ils l’ont fait hier, ils devront prouver qu’ils sont capables du meilleur hors du Bénin. Le gouvernement fait bien en intelligence avec la Fédération béninoise de football de leur offrir de meilleures conditions d’encadrement. Il faut garder le cap afin que le Bénin soit la révélation de la Can Egypte 2019. C’est le vœu du public sportif qui n’a jamais marchandé son soutien aux joueurs. Hier encore, le stade était plein à craquer.



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