Conservation des preuves par les premiers intervenants en mer : L’Ismi outille une vingtaine de stagiaires de plusieurs pays

29 avril 2024

Fidèle à sa mission, l’Institut de sécurité maritime interrégional (ISMI), un institut dynamique et crédible qui permettra aux Etats du golfe de Guinée de disposer à terme du savoir-faire technique nécessaire à la promotion d’un espace maritime sûr, sécurisé, propre et durable au service de leur développement économique et humain, enchaîne les formations. Ainsi, du 15 au 18 avril 2024, une vingtaine de stagiaires, principalement issus des Etats ressortant de la zone de compétence du bureau régional d’INTERPOL ont participé à Abidjan à la formation portant sur la « conservation des preuves par les premiers intervenants en mer ».

« Depuis quelques décennies, l’espace maritime du golfe de Guinée, y compris les États de la CEDEAO, sont menacés par diverses activités illégales qui mettent en danger non seulement le développement économique de la région et les moyens de subsistance des communautés locales, mais aussi le commerce international. Les principales menaces dans la région sont les activités criminelles transnationales, telles que la piraterie, les vols à main armée contre les navires, le blanchiment d’argent, le trafic d’armes, d’êtres humains et de drogues, le soutage illégal de pétrole, la pêche INN, le terrorisme maritime, les prises d’otages et la pollution marine volontaire. Cette situation de criminalité maritime qui prévaut sur l’espace maritime du golfe de Guinée se déroule dans un contexte marqué par le terrorisme dans les Etats du Sahel, conduit par des groupes terroristes, tels AQMI, ANSAR-DINE, AL-MOURABITOUNE, notamment au Mali, au Burkina Faso et dans une moindre mesure au Niger, pour les zones les plus en vue ». C’est ce constat fait par le Colonel Aké Lazare Abé, directeur de l’Ismi qui a motivé ce stage de formation qui a porté sur « La conservation des preuves par les premiers intervenants en mer » avec l’appui de la Coopération française et d’INTERPOL ».
« Avec la montée de la criminalité maritime, les ports et les navires deviennent de plus en plus des lieux de commission de crimes et délits. La gestion d’une scène de crime maritime doit donc être prise en compte dans les stratégies de répression des infractions à la réglementation maritime. La scène de crime est au centre de la criminalistique et elle est un enjeu de taille pour l’enquête judiciaire. La « preuve scientifique » et l’utilisation de techniques de plus en plus sensibles sur des indices fragiles prennent une place sans cesse croissante dans les investigations criminelles. Les premières constatations faites dans n’importe quel crime ou délit sont la pierre angulaire de tout procès … Il s’ensuit par conséquent que des présumés coupables, on l’a vu avec les pirates, sont arrêtés par les forces de l’ordre, puis relâchés ensuite par les tribunaux du fait des failles relatives à la collecte et à la conservation des preuves ; ce qui risque de décourager les forces d’intervention en mer et entraîner une prolifération desdits actes ».
Ce séminaire qui vient à point nommé milite pour le renforcement des capacités des officiers de police judiciaire africains en matière de conservation des preuves pour élucider les infractions commises en haute mer. Il vise à apporter aux participants des « gestes-réflexe », à les sensibiliser à l’importance de leur intervention et à celle des actes qu’ils posent. Cette formation à caractère technique et opérationnel s’adresse à des cadres amenés à intervenir par vecteur maritimes pour des actes de piraterie, de brigandage, de trafic de substances illicites (drogue, armes, médicaments) ou de pêche INN.



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