Tension entre le Bénin et le Niger sur le transport du pétrole nigérien : L’He Malik Séibou donne raison à Talon

13 mai 2024

« Le Niger sera prêt à rouvrir la frontière avec le Bénin, lorsque nous aurons la certitude que notre territoire est en sécurité (…). Nous avons souverainement décidé de garder notre frontière fermée avec le Bénin…Sur le territoire du Bénin, il y a des bases militaires françaises…Sur certaines d’entre elles, on entraine des terroristes qui doivent venir déstabiliser notre pays ». Ces propos du premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine, suite à la décision du Bénin de bloquer le transport du pétrole nigérien, n’ont pas laissé les acteurs politiques béninois indifférents. Ce dimanche 12 Mai 2024 sur la chaine nationale béninoise, l’He Malik Séibou Gomina a apporté un démenti formel aux propos du premier ministre nigérien. « Qu’on cesse de faire croire au Niger que le Bénin leur veut du mal. Nous ne leur voulons aucun mal. Il n’y a aucune base militaire française ou américaine chez nous pour les attaquer. Que les autorités nigériennes cessent de prendre le Bénin pour un bouc émissaire », a-t-il dit, tout en étant agréablement surpris par la décision du gouvernement de la rupture. Selon le député du Bloc républicain, cette décision est logique parce que ce sont les autorités nigériennes qui ont décidé de fermer leur frontière afin d’empêcher le transport des marchandises, y compris le pétrole entre les deux pays. Aussi, qualifie-t-il la décision béninoise de respectueuse, car le principe de réciprocité oblige le Bénin à prendre une telle mesure. « Cette décision est aussi responsable, parce que si le Bénin ne le faisait pas, il court le risque de la haute trahison vis-à-vis du peuple béninois. Du moment où des autorités refusent que des gens aillent visiter leurs parents de l’autre côté du fleuve sans aucune raison valable, il est tout à fait responsable que le président prenne une telle décision, afin de protéger son peuple et ses installations. Ensuite, la décision est magnanime, parce que rien ne prouve que cette pratique dure 5 ans. Il fallait donc crever l’abcès. Ainsi, cela permettra aux uns et aux autres de se mettre autour d’une table de négociation », a-t-il justifié, tout en rappelant que le Bénin n’est pas un pays auquel il faut manquer de respect.
Dans son déroulé, l’He Malik Séibou Gomina a indiqué que la fermeture des frontières avec le Niger était une décision communautaire, ceci pour rappeler que la prise du pouvoir se fait par les élections et non par la force. En le faisant, le Bénin n’a fait que respecter, dit-il, la discipline du groupe. « Nous avons connu des coups d’Etat en Guinée Conakry, au Mali et au Burkina-Faso. Celui du Niger a obligé la Cedeao à mettre fin à la pagaille. Mais c’étaient juste des menaces. Et puisque les autorités nigériennes ont besoin de quelque chose pour légitimer leur présence, ils continuent de dire que les troupes sont amassées au Bénin. S’il y a des troupes, elles doivent être connues. On ne peut pas continuer à mentir aux populations du Niger pour tenter de se maintenir au pouvoir », a-t-il indiqué. Plus loin, il souligne que le Bénin ne peut en aucun cas attaquer le Niger, car c’est le même peuple qui est éparpillé dans les deux pays. « On ne peut pas nous demander de nous humilier pour avoir respecté une décision communautaire. Mieux, nous avons œuvré pour que la Cedeao lève les sanctions contre le Niger et celles individuelles qui pèsent contre les membres de la junte. On ne peut faire le procès de n’avoir rien fait pour rétablir le bon voisinage avec le Niger. Nous avons fait tout ce qui est de notre possible. La balle est dans le camp adverse », a-t-il déclaré. Pour rappel, le gouvernement béninois a décidé, le lundi 06 Mai 2024, de bloquer l’embarquement du pétrole brut nigérien depuis le terminal de Sèmè Podji, en exigeant l’ouverture des frontières entre les deux pays, en particulier du côté nigérien.



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