Progression inégale de l’IDH dans le monde : le PNUD donne l’alerte et propose des pistes de solutions

13 mai 2024

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a rendu public son rapport 2023-2024 sur l’Indice de Développement humain (IDH) ce vendredi 10 mai 2024 à Cotonou à l’hôtel Novotel. Le rapport intitulé « Sortir de l’impasse : repenser la coopération dans un monde polarisé » met en lumière une inégale progression de l’IDH entre pays riches et pays pauvres. A cet effet, l’organisation de l’ONU préconise des pistes de solution pour corriger le tir.

Le PNUD est en état d’alerte. Le rapport publié sur l’IDH 2023-2024 met en évidence une inégalité dans les progrès enregistrés par les différents pays. Selon le constat transparu dans le document, les pays riches atteignent un niveau record de développement humain alors que la moitié des pays les plus pauvres ont régressé. Il note qu’après avoir fortement baissé en 2020 et 2021, l’IDH devrait en effet atteindre des sommets record en 2023, mais cette progression est très inégale. En effet, le rapport expose des inégalités mondiales aggravées par une forte concentration économique. Il indique que près de 40% des échanges mondiaux de biens sont concentrées dans trois pays ou moins et, en 2021, la capitalisation boursière de chacune des trois plus grandes entreprises technologiques du monde était supérieure au produit intérieur brut (PIB) de plus de 90% des pays. Selon le PNUD, cette disparité serait due à la polarisation politique et à la méfiance qui conduisent à une impasse vis à vis des défis mondiaux. « Le Rapport sur le Développement Humain 2023-2024, intitulé Sortir de l’impasse : repenser la coopération dans un monde polarisé, met en lumière une réalité inquiétante : le rebond de l’indice de développement humain (IDH), un indicateur synthétique qui rend compte du revenu national brut (RNB) par habitant, du niveau d’éducation et de l’espérance de vie de la population d’un pays, a été partiel, incomplet et inégal à l’échelle mondiale », indique l’organisation mondiale.
Le rapport ressort également que les progrès réalisés dans le cadre de faction collective internationale sont entravés par un paradoxe démocratique émergent. Il révèle des chiffres accablants sur les perceptions que les populations ont de la dynamique démocratique. S’il est évident que la presque totalité des peuples adhère à la démocratie, il n’en demeure pas moins que plus de la moitié est prête à apporter son soutien à des dirigeants susceptibles d’ébranler les règles fondamentales du processus démocratique. Par ailleurs, le rapport note également une polarisation politique et selon le PNUD, cette situation reste préoccupante en raison de ses répercussions à l’échelle mondiale. « Cette polarisation, associée à un sentiment d’impuissance, alimente les démarches politiques de repli identitaire, ce qui va à l’encontre de la coopération mondiale dont nous avons besoin pour résoudre les problèmes urgents tels que la décarbonisation de nos économies, Futilisation inappropriée des technologies numériques et les confits. Cette situation est particulièrement alarmante à la lumière des températures record de 2023, qui soulignent le besoin immédiat d’une action collective pour faire face à la crise climatique, ou dans le contexte de l’émergence de l’intelligence artificielle comme nouvelle frontière technologique en évolution rapide, qui n’est guère assortie de garde-fous réglementaires, voire pas du tout. Le rapport souligne que la démondialisation n’est ni possible ni réaliste dans le monde d’aujourd’hui et que l’interdépendance économique reste forte. Il indique qu’aucune région n’est proche de l’autosuffisance, car toutes dépendent des importations d’autres régions pour au moins un type de biens et services essentiels », fait savoir l’organisation.
Au regard des observations et préoccupations liées à la disparité dans les progrès du développement humain, le PNUD propose de repenser la coopération dans un mode polarisé à travers des actions immédiates dans 4 domaines à savoir : la fourniture de biens publics planétaires pour la stabilité du climat, la fourniture de biens mondiaux numériques afin d’assurer une plus grande équité dans l’exploitation des nouvelles technologies au service d’un développement humain équitable, la mise en place de mécanismes financiers nouveaux et élargis et la réduction de la polarisation politique grâce à de nouvelles approches de gouvernance visant à mieux faire entendre la voix des citoyens dans les délibérations et à lutter contre la désinformation.
Ange M’poli M’TOAMA



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