Gouvernance locale : Le maire de Djougou rend compte de sa gestion aux populations

La rédaction 26 décembre 2013

Pour une première fois dans l’histoire de la gouvernance locale dans la Donga, le maire de Djougou, Mickael Bassabi Djarra a passé en revue, les actions de son conseil communal installé depuis le 3 juin 2008. C’était le mardi 17 décembre 2013 à la maison des jeunes de Djougou, à l’occasion d’une séance de reddition de comptes à la population de la commune. De son bilan des cinq années de gestion, il ressort que bien de choses ont été réalisées dans les domaines de l’administration, des infrastructures marchandes, du développement agricole, d’approvisionnement en eau potable, de l’éducation, des pistes rurales, de la santé, de l’énergie moderne, de l’habitat et de l’urbanisme, à un coût total de 10. 522.643.989 F Cfa. Au total, un bilan positif. Mais le maire de Djougou, connu pour son humilité, ne verse pas trop dans l’auto- satisfaction. Mickael Bassabi Djarra a avoué que tout ce qui est fait ne l’a pas été par les seuls fonds propres de sa commune. C’est grâce au concours des partenaires au développement, et le Gouvernement du président Boni Yayi. « Je voudrais, dit-il, témoigner toute la reconnaissance du Conseil Communal à tous nos partenaires, et surtout le Gouvernement Béninois qui ont cru en notre ambition d’acquérir rapidement, grâce à la pratique quotidienne, les capacités managériales nécessaires et l’expertise indispensable à la bonne gouvernance de notre cité, Djougou, ville Carrefour. » Il a également témoigné sa reconnaissance aux Conseillers Communaux, les Conseillers locaux, les Agents de la Mairie, les différents Chefs des services déconcentrés, les sages et notables, les associations de développement et toute la population, dont la disponibilité et la sollicitude ont été d’un précieux secours dans le démarrage du second quinquennat de la décentralisation. « Grâce à eux tous et ensemble, nous avons pu enregistrer de significatives avancées via différentes réalisations. » Mais, « Toutes ces réalisations ne sont pas faites sans difficultés ».
Les goulots d’étranglement
Au nombre des difficultés qui entravent le développement de la commune de Djougou, le Maire Djarra cite celles liées à la mobilisation des ressources financières, à la persistance de l’incivisme fiscal, le retard d’approvisionnement du compte du Receveur-percepteur par l’Etat, ce qui entraîne le retard dans l’exécution de certains projets, la disproportion entre la taille de la Commune et son potentiel économique, la faiblesse des ressources allouées par l’Etat à la Commune. Le maire déplore surtout la faible participation des populations aux actions de développement, l’incivisme environnemental et fiscal. « Très peu d’habitants de Djougou sont des citoyens. Ils ont des droits, mais pas de devoirs. Voilà une population qui ne paye pas ses taxes et impôts », a-t-il dit.
Réactions des participants
« Au regard des moyens dont vous disposez, nous sommes satisfaits des investissements réalisés ». Le bilan du conseil communal de Djougou est ainsi jugé satisfaisant par la quasi-totalité des participants à cette séance de reddition de comptes. Toutefois, des préoccupations ont été soulevées par bon nombre d’entre eux. Il s’agit notamment de la question de l’insécurité croissante dans la commune et face à laquelle le conseil communal semble indifférent. Puisqu’il n’en a pas fait cas dans son bilan. Il en est de même pour le problème de reboisement et de la divagation des animaux. Les chefs de quartiers et de villages ont aussi fustigé le fait que les membres du conseil communal ne les associent pas aux travaux de lotissement dans la commune. Les intervenants ont pour finir souhaité que pour les prochaines séances de reddition de comptes, le conseil communal présente les réalisations du Gouvernement, et celles du conseil communal séparément. Les sages de la ville voudraient aussi savoir si Djougou, vu sa population et son urbanisation rapide, sera déclarée commune à statut particulier, et si oui, quand ? Le maire, pour sa part, reconnaît que les inquiétudes sont fondées. Aussi, appelle-t-il les populations à participer à la gestion et au développement de la commune.
Ignace AOUBRE



Dans la même rubrique