Christine Ouinsavi : « je découvre ici qu’on m’empêche d’aller aux élections »

Patrice SOKEGBE 2 mars 2015

Christine Ouinsavi ne sera pas aux élections législatives sur la liste Fcbe

« Je viens de démissionner de la liste Fcbe pour les élections législatives d’Avril 2015. En fait, j’étais partie pour être candidate, tête liste de mon parti politique Ufed-Bénin Nouveau. Tout était prêt lorsque, subitement, deux jours près, le Chef de l’Etat m’a fait appel deux ou trois fois de suite, avec tout l’Etat-major qui m’accompagne, et a insisté pour que je me retrouve sur la liste des Fcbe. Et ceci, avec à la clé que je vais être tête de liste au niveau de la 22ème circonscription. J’avoue que ce n’était pas mon intention, je ne le voulais pas. Avec insistance du Chef de l’Etat, j’ai fini par accepter, par respect pour l’autorité et pour tout ce groupe qui m’accompagne. Vraiment, j’ai accepté malgré moi. Tout a été ainsi conclu. J’ai suivi les premières listes qui sont sorties et j’étais effectivement tête de liste dans la 22ème circonscription. A ma grande surprise, je découvre, hier soir, que la liste a été modifiée et on me met suppléant du ministre Jean-Michel Abimbola. Je ne peux pas accepter cela, parce que j’ai été l’objet de brimade, de stigmatisation. Est-ce parce que je suis femme ? je ne saurais le dire. Je refuse parce que je sais que le Chef de l’Etat a toujours clamé son intérêt à promouvoir la femme. Jeune femme, présidente de parti qui a toujours lutté sur le terrain, je ne peux pas comprendre qu’on m’amène à quitter ma liste pour une liste contre ma volonté, et après, à me mettre à un positionnement qui ne me plaît pas. J’ai décidé de démissionner et de retirer mon dossier. J’ai écrit ma lettre de démission, et par exploit d’huissier, cela a été notifié à la Cena et au représentant de la liste Fcbe. Malgré tout cela, on a refusé le retrait de mon dossier. Sans vous mentir, j’ai été violentée à la Cena. Il a été mis en place un dispositif des forces de l’ordre pour m’empêcher de rentrer dans la salle et de retirer mon dossier. Je me sens frustrée. Je ne peux pas comprendre, dans un pays de droit, qu’on puisse se comporter de cette manière. Le prétexte était que certains ont marché sur le terrain. Mais les marcheurs étaient pourtant là avant qu’on vienne me dénicher de mon parti politique pour demander à me mettre de force sur une liste que je n’ai pas voulu. J’ai toujours milité pour aller aux élections législatives, Présidente de parti, et tout mon Etat-major le sait. Mais, je découvre ici qu’on m’empêche d’aller aux élections. J’ai même proposé qu’on me laisse me retirer si ma candidature gênait dans la circonscription. Non seulement on ne m’a pas permis de me retirer, mais aussi on m’impose une liste que je n’ai pas souhaitée.



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