Retard dans la correction de la Lépi au Bénin : Sacca Lafia et les membres du Cos-Lépi se dédouanent

Angelo DOSSOUMOU 28 octobre 2014

Sacca Lafia, président du Cos-Lépi

Les Béninois impatients d’avoir la vérité de tous les acteurs impliqués dans le processus de la correction de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) sont depuis hier servis. Le Conseil d’orientation et de supervision de la Lépi (Cos-Lépi), indexé par l’Exécutif et par certains acteurs de la classe politique nationale comme étant à la base du retard qu’accuse la disponibilité de la liste électorale, a réagi hier à son siège à Aglangbandan. D’abord, l’honneur est revenu au président du Cos-Lépi, l’honorable Sacca Lafia non seulement de rappeler les activités menées jusqu’ici par l’organe en charge de la correction de la Lépi, mais surtout de faire comprendre à l’opinion publique que leurs détracteurs les accusent à tort. Et donc que la responsabilité du retard ne leur est pas imputable. « Il y a toujours eu des impondérables. L’audit participatif a pris 30 jours au lieu de 15 jours à la demande du chef de l’Etat. Sur quelle base le gouvernement dit que 14 milliards suffisent pour corriger la Lépi ? La première Lépi a coûté 45 milliards. Si le Gouvernement ne veut plus financer la Lépi, nous allons plier nos bagages et il n’y aura plus de Lépi. Nous ne dilapidons pas les sous. Il y a un régisseur du Ministère des finances », a-t-il affirmé.

La Lépi, c’est un investissement
Le vice-président du Cos-Lépi, Augustin Ahouanvoébla a renchéri les propos du président Lafia et a saisi l’occasion pour dénoncer le show médiatique orchestré le week-end écoulé contre le Cos-Lépi. « Il y a des surcoûts avec le prolongement de l’audit participatif et il y a la phase d’enregistrement complémentaire qui démarre et il faut de l’argent. J’ai été désolé et je sortais de nues par ce que j’ai vu à la télé. Le chef de l’Etat a été mal conseillé », a martelé l’honorable Ahouanvoébla. Son collègue Nicaise Fagnon n’avait également pas sa langue dans sa poche : « Nous avons eu droit à un lynchage et à une campagne d’évangélisation pour noircir les uns et blanchir les autres. Nous ne gérons pas l’argent. C’est une confusion de faire croire qu’on est en train de dépenser 17 milliards pour les élections à venir. La Lépi, c’est un investissement et il urge qu’on le fasse. Nous ne sommes pas ceux qui privent les populations d’eau à boire. C’est un travail limpide qu’on fait. Il n’y aura pas de villages fictifs. Peut être, c’est là où se situe la peur ».
L’Honorable Louis Vlavonou est, quant à lui, revenu sur les divergences entre les membres du Cos-Lépi qui seraient, d’après ceux qui véhiculent cette information, à la base du retard qu’accuse la correction de la Lépi. « On ne peut pas avoir les mêmes appréciations. Mais, ça ne veut pas dire qu’on ne s’entend pas. Nos différences sont des richesses pour le travail que nous faisons. On ne se boxe pas ici ! », a-t-il souligné. Le président Sacca Lafia est revenu à la charge pour demander au gouvernement de mettre à leur disposition les ressources afin qu’ils puissent respecter le chronogramme établi. « Nous avons fait le pari de réaliser la Lépi à 17 milliards et celle que nous faisons et qui sera exhaustive servira à faire plus de 6 élections. Elle ne servira pas à faire deux élections comme la précédente qui a coûté 45 milliards. Que les Béninois soient positifs. Si quelqu’un n’est pas en mesure de nous aider, qu’il se taise », a conclu le président Lafia qui dit toujours tenir à la date du 17 décembre pour livrer la liste électorale.



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