Culture en danger…

La rédaction 30 juin 2017

S’il y a une chose que nous partageons le mieux sans nous en rendre compte, c’est bel et bien la culture.
La seule chose qui nous identifie, nous distingue et nous accorde une place de choix.
Mais depuis un certain nombre d’années, nous avons tendance à nous éloigner de cette précieuse source intarissable sous l’influence de succès et avancées que nous adoptons et qui proviendraient d’ailleurs.
Le constat se fait à chaque niveau et de façon spectaculaire. Nos artistes musiciens et chanteurs qui font le buzz ne promeuvent rien ou presque de local. Il faut laisser de côté l’incommensurable richesse culturelle pour embrasser ce qui vient des autres pour se faire un nom dans l’instance culturelle.
Le comble, en nous détournant de notre culture, n’est point dans l’espoir de conquérir d’autres peuples mais dans le but de satisfaire les nôtres qui n’ont plus goût à ce qui vient de chez nous.
Regardons-nous et posons-nous la question de savoir si nous sommes fiers de parler de tendances, de modes à suivre quand tout nous vient d’ailleurs.
Nous arrive-t-il de penser à cette poignée de créateurs d’œuvres de l’esprit qui, au quotidien, s’échinent à exploiter nos valeurs les plus intrinsèques pour peaufiner leur production et défendre une identité que nul ne peut promouvoir si ce n’est nous-mêmes ?
Observons et remarquons qu’aucun organisme international ne s’est jamais donné la mission de promouvoir un rythme 100% local, tels le Zinli, le Massè, le Toba, le Tchinkounmè, le tèkè, le Tipenti etc
Les financements les plus connus sont plutôt orientés vers la musique world, car c’est justement sur ces marchés et à travers ce brassage que nos potentialités dont nous ignorons la portée sont échangées contre ce que nous ramenons pour corrompre l’esprit du mélomane national. Encore une façon de détourner de nouveaux patriotes et conservateurs.
Que nous restera-t-il si nous décidons de tout sacrifier et de devenir comme les autres parce que nous ne serons jamais les autres.
En musique tout ou presque nous détourne, le chant, le rythme et même la danse de nos chers chorégraphes dont la plupart sont de véritables gangrènes que nous ignorons peut-être. Car mon cher artiste crée son concept, invite des danseurs pour le clip vidéo et ces derniers ne trouvent mieux à lui proposer que des danses étrangères.
Le mal est profond, et il ne s’agit nullement ici d’une question de financement mais plutôt de mentalités.
Chacun à son niveau doit se poser la question de savoir ce qu’il fait pour que sa culture rayonne et force l’admiration.
Les artistes doivent cesser avec le copier-coller et chercher à se donner une identité.
On peut s’ouvrir aux autres, s’inspirer et exploiter ce qui vient d’ailleurs mais dans le seul but de créer un canal d’expression à ce qui vient de chez soi.
Nos ancêtres ne doivent pas être fiers de nous, il est important que nous cherchions à nous rattraper.
Gildas LANTONKPODE



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