Entretien avec Marie-Cécile Zinsou, présidente de la Fondation Zinsou « Nous essayons de faire voir aux Béninois la richesse de la culture »

La rédaction 15 juillet 2015

Il y a de cela dix ans que la Fondation Zinsou apporte ses actions de visibilité à la culture béninoise. Dans un entretien avec la Présidente de la Fondation Zinsou, Marie-Cécile Zinsou a évoqué quelques réalisations faites de 2005 à ce jour, notamment la nouvelle application Wakpon qui traverse déjà les frontières béninoises.

Vous êtes la Présidente de la Fondation Zinsou que vous avez créée depuis 10 ans. Qu’est-ce que cela a apporté à la culture béninoise ?
Cela fait effectivement 10 ans que j’ai créé la Fondation Zinsou avec mon équipe. Nous sommes dans un pays qui a une culture énormément riche et nous avons une population qui sait à quel point la culture est assez importante, que ce soit dans l’éducation, le développement personnel et dans l’histoire de chacun. Mais, il semblerait que la culture n’est pas accessible. D’où l’idée de la création de la Fondation Zinsou avec une politique de la gratuité des actions, des activités pédagogiques, des jeux culturels et un travail constant avec les professeurs et les écoles.

Quelles sont alors les actions que vous menez pour faire évoluer la fondation ?
Nous menons plusieurs actions dont des expositions dans nos locaux à Cotonou et à Ouidah mais nous allons également parfois à la rencontre de la population dans les lieux publics. Aussi, depuis novembre 2013, nous avons créé le Musée de Ouidah mais nous disposons également de 6 Mini-Bibliothèques à Cotonou. Nous disposons également d’un bus culturel qui amène les enfants gratuitement à nos expositions.

L’on ne sent pas l’effet des actions de la Fondation Zinsou dans l’œuvre des artistes musiciens. Est-ce un choix ?
Nous avons une fondation basée sur la puissance des artistes plasticiens parce qu’il n’y a pas assez de musées pour les présenter. Pourtant, il y a plein d’endroits à Cotonou où on peut écouter de la musique. On ne peut pas se focaliser là-dessus. Ensuite, nous avons élargi avec la lecture publique et la danse contemporaine parce qu’on sent qu’elle n’est pas accessible.

Selon vous, qu’apporte la politique de l’exploitation de la culture béninoise au Bénin au plan économique ?
Je tiens à préciser que nous ne sommes pas dans une politique d’exploitation de la culture béninoise, mais nous faisons la promotion de ladite culture. Nos actions sont beaucoup plus locales quoiqu’elles voyagent et sont aussi appréciées à l’extérieur. Nous essayons de faire voir aux Béninois la richesse de la culture.

Fort de ces actions, quelles sont les distinctions que vous avez pu obtenir au cours de ces 10 ans de travail ?
Nous avons gagné beaucoup de choses. Pour l’action culturelle, on a gagné un MTN Black Music Awards en 2007 et le Prix Béninculture en 2013. On a aussi par exemple remporté en Octobre 2014, le Premium Imperiale.
Abordons maintenant la question de Wakpon, une application qu’on télécharge. D’abord, l’application est née de l’idée de la fondation de partager la culture et de la rendre plus accessible. Au départ, je recevais des messages sur les réseaux sociaux où les gens me disaient que la fondation était superbe. Ensuite, nous avons créé la page Facebook. Et quarante-huit heures après, l’application a été téléchargée pour la première fois. Donc, il y a des œuvres qui sont visibles grâce à l’application et des commentaires audio qui sont traduits dans les langues les plus parlées du monde. Ainsi, tout le monde peut télécharger gratuitement ladite application. Donc, l’application fait voyager les œuvres de la culture béninoise. Il ne s’agit pas là des œuvres de la culture béninoise seulement mais de la promotion des œuvres africaines en général.

Parlez-nous de vos projets pour la visibilité de la fondation
Nous ne cherchons pas à donner de la visibilité à la fondation. Nous cherchons plutôt à promouvoir la culture béninoise et à la faire durer dans le temps. Il faut faire beaucoup plus d’expositions, de temps en temps des inventaires, bien conserver les œuvres, et surtout notre patrimoine.

Concernant la bibliothèque numérique pour la fondation, où en êtes-vous ?
Actuellement, nous sommes en train de travailler avec une équipe de jeunes spécialisés dans le domaine. Nous voulons toujours maintenir l’aspect culturel de notre fondation. L’on ne peut pas faire beaucoup de choses à la fois. Il faut garder l’équilibre mais il est effectivement important de numériser toutes nos archives.

C’est déjà les vacances. Quels sont les programmes de vacances pour les jeunes écoliers et élèves ?
Pendant les vacances, les bibliothèques seront un tout petit peu fermées. Il y aura le cinéma les vendredis et l’exposition à Fidjrossè en continu. Il existe également des ateliers artistiques pour les enfants appelés « Petits Pinceaux », les mercredis et samedis au siège à Cadjehoun.



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