L'He Daouda Takpara à propos de la fête des Yom : "Notre culture ne se limite pas qu'à notre folklore…"

Karim O. ANONRIN 23 mai 2013

Honorable Daouda Takpara

Le samedi prochain, la commune de Djougou accueille la deuxième édition des journées culturelles de l’aire Yom, êtes-vous prêts du point de vue organisation ?

Tout est fin prêt. La fête de notre culture aura effectivement lieu ce week-end à Djougou. Nous sommes prêts et je pense que la fête sera tout au moins aussi belle que celle de l’année dernière.

En tant que président du comité d’organisation, parlez-nous des innovations de ces retrouvailles culturelles

Comme vous le savez, notre culture ne se limite pas qu’à notre folklore. Même l’organisation de la société traditionnelle relève de la culture. Ce n’est pour personne aujourd’hui un secret que de plus en plus, l’organisation sociale traditionnelle est en train de prendre un coup. La hiérarchie jadis établie a du plomb dans l’aile. Tout le monde le sait, cette distorsion de l’ordre anciennement établi conduit à des situations déplorables. Je veux donc dire qu’au cours de notre sortie culturelle, nous tenterons de mettre en route un dialogue entre des différents protagonistes de la culture Yom pour qu’à court ou à moyen terme, nous parvenions à pacifier notre terroir traditionnel, comme il a été auparavant. L’autre innovation si on peut ainsi s’exprimer, est la relance des activités de la commission linguistique qui a, depuis quelques années sombré dans la léthargie. Nous nous sommes dit que si nous réussissons à parvenir à des résultats positifs quelle que soit leur modestie, nous aurions effectivement innové.

Parlez-nous grosso modo de vos difficultés

Dans ces genres de chose, la première difficulté qu’on rencontre est d’ordre financier. Il faut pouvoir mobiliser les fonds qui vous permettent de mettre tout en chantier. Vous le savez, ce n’est jamais une petite affaire que de mobiliser les fonds. L’enthousiasme de se sentir Yom est là, mais comme vous le savez très peu de gens disposent du minimum vital. La question des souscriptions reste l’affaire d’une petite minorité qui s’échine pour que des résultats soient atteints. C’est donc la seule difficulté majeure qui contraste fortement avec l’adhésion et l’enthousiasme observés à tous les niveaux.

Pouvez-vous revenir sur la genèse de cette initiative

Je vais vous le dire sincèrement, si nous étions forts financièrement, nous aurions été les tout premiers à réaliser ce genre d’activité dans le septentrion, car l’idée est ruminée depuis fort longtemps. Vous ne le savez peut être pas. En pays Yom, nous avons chaque année célébré la fête des récoltes appelée Zolari. Elle se fait dans toutes les contrées. Mais nous avons constaté que cela ne répond plus aux réalités actuelles à savoir le besoin de se connaître. C’est de là qu’est née l’idée de trouver quelque chose qui puisse nous permettre de nous connaître effectivement, nous connaître à travers notre culture. Vous avez dû le constater l’année dernière, la fête a été très riche et variée. Et comme dans tous les cas, il y a toujours quelqu’un de qui naît l’idée qui est épousée par les autres quand elle est bonne et elle devient une réalité.



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