Littérature : A la découverte de l’écrivain Rodrigue Atchaoué.

La rédaction 25 avril 2018

Il est ressassé que nous lisons de moins en moins. Et la question qui surgit automatiquement est celle-ci : « est-ce parce que les écrivains n’écrivent pas que nous ne lisons pas ? » ou bien « est-ce parce que nous ne lisons pas que les écrivains n’écrivent pas ? » De toute évidence, le livre béninois continue d’écrire de nouvelles et belles pages pour la joie des lecteurs. La jeune génération apporte sa plume et son encre à l’édification de l’industrie du livre béninois. En effet, c’est au bout de l’ancienne corde, dit la sagesse, qu’on tisse la nouvelle. La pérennité s’assure grâce à l’éclosion de nouveaux grains. La générosité du vent assurant le transport du pollen (anémogamie) est signe aussi que l’Esprit souffle où il veut (spititus ubi vult spirat) et que tant qu’il y aura des livres à lire, il y aura la vie, la joie. La tradition se poursuit, et à la place des pères se lèvent des fils pour que jamais le livre ne fasse défaut. En signant « Cœur de Rasta », Rodrigue ATCHAOUE entend jouer sa partition et peindre autrement le visage des peines, des joies, des espoirs et des angoisses des hommes et des femmes de chez nous. De ce livre, la problématique pourrait se formuler ainsi : « Qu’y a-t-il dans le cœur d’un Rasta ? Comment son cœur est-il constitué ? Quelle est la différence entre le cœur d’un Rasta et celui d’un homme sans tignasse arborescente ? « Ce recueil de nouvelles que nous étudions ici, nous permettra de descendre dans l’épaisseur de la condition humaine sous l’angle du « castigat ridendo mores » (il corrige les mœurs en riant). Ce sera aussi pour nous l’occasion de reprendre ce que l’auteur dit de lui-même. Aborder ce recueil de nouvelles, c’est en définitive mettre en lumière les tares que dénonce l’auteur.

Qui est Rodrigue ATCHAOUE ?
Rodrigue ATCHAOUE est un jeune béninois, né à Houègbo. Dans l’interview qu’il a accordée à http://biscotteslitteraires.com/, voici ce qu’il disait de lui-même : » Rodrigue ATCHAOUE a fait des études de Lettres modernes. Il a refusé l’enseignement. Et depuis 2007, il s’est mis au service de presque toutes les maisons d’édition du Bénin. Il gère, actuellement, sa maison d’édition personnelle, Les Éditions Savane, qui compte, depuis juin 2016, une douzaine de titres. Mais Rodrigue ATCHAOUE est plus connu comme écrivain. Il est l’auteur de trois recueils de nouvelles (La danseuse Sakpata, Les souliers du lac Nokoué, Cœur de rasta), d’un livre de poésie (L’os du silence), et de trois romans (La déesse aux longs cheveux, Cocogirl, et Les cuisses du ciel). » (« http://biscotteslitteraires.com/interview-de-monsieur-rodrigue-ATCHAOUE /). Grand passionné des Belles Lettres, il collabore avec plusieurs maisons d’édition, journaux et magazines. Son œuvre que nous étudions s’intitule « Cœur de Rasta ».

Bref aperçu de l’œuvre
« Cœur de Rasta » est paru aux Editions Tamarin à Cotonou en 2015. C’est un recueil de neuf (09) nouvelles réparties sur 122 pages : « Cœur de Rasta (pp 7-32), Notre-Dame de Godomey (pp 33-35), Amour d’échangeur (pp 37-45), Madame Colère (pp 47-54), Sènami (pp 55-67), Le voyage (pp 69-74), Mandela et la bouteille de whisky (pp 75-79), Le thé du procureur (pp 81-111), Les derniers jours de maman (pp 113-122).
L’œuvre s’ouvre sur la nouvelle éponyme. Très vite, l’auteur fait basculer le comique au tragique, et le drame au mélodrame. Il met en scène un rasta, Sélassié, aussi connu sous le nom de Marc, Marco Polo. Si Sélassié est son nom d’artiste et d’obédience « rastafari », Marco Polo est son nom d’arrogance. Il s’agit en effet d’un bohémien aux allures troubadouresques, bavard comme une pie, importun comme une chique. Toute sa vie est traversée par les affres de la misère et du désenchantement. Il trouve consolation pour son cœur dans celui d’une femme qui, pour le rendre heureux, tombe enceinte de lui. Grande joie pour le rasta. Le grand jour se lève, celui qui le plonge dans la nuit la plus noire : la parturition. Ils débarquent à l’hôpital. Un peu plus tard, le générique du très prisé feuilleton baptisé « Rubi » vrombit dans tout l’hôpital. Axiologie oblige. La sage-femme résistera-t-elle à la folle envie de suivre son feuilleton adoré ? De toutes les façons, on trouvera le Rasta dans les buissons, sans son cœur. Que s’est-il passé ? Où est son cœur ?
De « Cœur de Rasta » à » Madame Colère » en passant par « Notre-Dame de Godomey » et « Amour d’échangeur« , Rodrigue Atchaoue lève le voile sur des aberrations peu ou prou identitaires qui se manifestent chez Sèhomi (in Notre-Dame de Godomey) qui pense qu’avec l’élection à la maison Blanche de Barack Obama, adieu les misères noires. Comprendre ce comportement de Sèhomi, c’est aussi mettre en relief l’infidélité de Kossia et d’Adjoua (in Amour d’échangeur) qui « ramassèrent » des grossesses « dehors », trophées de leur commerce extraconjugal. Il a fallu que le Vieux Gnankansan fit flamboyer sa machette que le duo infidèle détalât. De toute évidence, l’âpreté au grain de ces deux femmes leur a valu de perdre leur mari. Mais les auteurs de leurs grossesses se reconnaîtront-ils pères des enfants à naître ? De la vengeance du Vieux Gnankansan à la colère de Dame « Tolotolo », l’auteur réécrit à sa manière la maxime selon laquelle le bienfait n’est jamais perdu. En effet, Baï avait reçu de sa mère un dindonneau avant de la quitter pour la ville où Sessi, son mari, devait l’emmener. La ville ouvrit les yeux de Sessi sur d’autres beautés étoilées. Il s’éprend de l’institutrice avec qui il trompe ouvertement sa femme, même dans le lit conjugal. Il ne tarde pas à la renvoyer pour introniser chez lui « cette institutrice droite et fine comme un crayon à papier » (p 53). Baï retourne au village sans son dindonneau devenu désormais une belle et fière dinde. Sessi en a décidé ainsi. L’institutrice apprit à ses dépens qu’on ne prend pas le mari des autres impunément. La dinde de Baï, Madame Colère, a bien vengé sa maîtresse.
De la vengeance, nous passons à l’amour avec Sènami. Mais ici aussi, comme dans « Cœur de Rasta », le drame est au rendez-vous. L’idylle entre Rufin et Sènami, son idole, la femme de ses rêves a vite fait de se transformer en coup fatal porté au cœur de cette dernière. Adieu la poésie. Adieu l’amour romantique. Le vrai roman, c’est désormais le corps de Rufin gisant devant les débris du miroir où trois ans plus tôt, elle s’était peignée. Toujours dans ce registre, « Le Voyage » nous fait visiter les chagrins d’amour d’un cœur déçu qui adresse une longue complainte aux allures élégiaques à Amy. Celle-ci a préféré Théo Poulait à ce cœur si tendre qui est près d’accomplir le dernier acte de sa vie : se jeter dans les « bras de celle qui sait aimer et ne déçoit jamais. » (p 74) Et pourtant, ce Théo n’est pas loin d’un vaurien, auteur de la célèbre phrase ainsi rendue à l’imparfait : « La mère poulait picorait vitait vitait » (p 73). Le lugubre et le tragique qui dominent cette nouvelle, trouvent dans « Le thé du procureur » une résonance de souffrances et de misères qui rendent compte de ce que pour avoir volé une pièce de cinq cents francs, l’on peut aller en prison sans transition. La vie carcérale a ses réalités que la réalité a du mal à reconnaître. « A la prison civile de Daa Vigan, on ne mange pas si le procureur ne vous donne pas l’ordre. Respect total ? Respects totaux. Respects globaux. » (p 98). Ici, c’est un autre monde. Un monde autre que celui où tout le monde se croit quelqu’un. Ici, c’est la loi du plus fort dans tous les arts. Quand vous êtes parents du ministre, eussiez-vous vendu le palais présidentiel, la loi vous blanchit. L’aura du ministre vous purifie de toute souillure et motif de condamnation. Comme en prison il y a tout, il y a eu Soweto aussi. Lui, il a échoué dans cet univers pour avoir vendu la ferraille représentant le dieu Gou. La prison devait le protéger de la fureur des adeptes du dieu du fer. Et pourtant… L’œuvre finit comme elle a commencé : faire monter au ciel des odes en l’honneur de la Grande Avaleuse qui ne connaît personne. Si elle a emporté Sélassié et sa femme, elle n’a laissé aucune chance à la mère du narrateur. Si l’argent pouvait la sauver, elle n’aurait pas trépassé. Si l’affection y pouvait quelque chose, elle aurait survécu. La science a montré ses limites, la médecine a rengainé, laissant les enfants devant l’écœurante réalité : la mort de leur mère. Que de douleurs. Mais mes larmes n’ont jamais arraché à la mort sa proie comme les cris n’ont jamais fait à l’épervier lâcher le poussin.

Dominances
L’œuvre est sombre et lugubre. S’en dégagent à chaque détour des senteurs et des fumées de mort et de désolation. Certes, l’auteur a eu recours à l’humour pour atténuer un peu la charge de douleur qu’il inocule au lecteur via les nouvelles, mais le fait demeure têtu que « Cœur de Rasta » est en définitive une œuvre élégiaque. La problématique de la mort paraît intéresser l’auteur. Et à la faveur de ce recueil, il a focalisé notre attention sur la destination universelle et finale de tout le genre humain : la mort. Tous nous mourrons ? Certes. Mais que cela advienne dans les circonstances normales. Qu’elle n’advienne pas du fait d’une négligence des agents de santé. Et Dieu même ignore le nombre pléthorique de patients qui entrent dans les hôpitaux dans l’espoir de rentrer sains et saufs et qui échouent finalement à la morgue des suites non de leur maladie mais d’une erreur médicale qui leur est malheureusement fatale.
De l’inconscience professionnelle des sages-femmes pas du tout sages à l’infidélité conjugale aussi bien chez l’homme que chez la femme en passant par la vie carcérale, Rodrigue Athaoue entend faire résonner les voix souvent tues. La vie humaine est sacrée, et l’on ne saurait prétexter de quelque loisir que ce soit pour la traiter avec légèreté. Comment peut-on, à cause d’un feuilleton, abandonner une femme en travail à ses pleurs et gémissements ? Comment peut-on la rudoyer alors qu’elle traverse une situation délicate du genre « ça passe ou ça casse » ? Le Serment d’Hypocrite l’admet certes. Mais il faut un peu plus de morale et d’humanité dans nos centres de santé, tout comme il urge que les politiques en charge de la vie carcérale jouent pleinement leurs rôles dans la préservation de ceux qui en sont les locataires aujourd’hui.
La vie, ce n’est pas comme de l’arachide dont on jette la coque. Autant nous la soignons en nous, autant devons-nous la préserver en autrui. Et même si notre vie nous « appartient », nous n’en sommes pas les seuls bénéficiaires. Et pour cela, l’on ne saurait l’écourter pour un chagrin, fût-il d’amour. Le suicide n’est pas toujours la dernière solution. C’est ce que réclame l’auteur à travers ce livre où il a bien fait de mettre en relief l’infidélité de Sessi qui est aussi condamnable que celle de Kossia et Adjoua. Question de justice, certainement, puisque jamais, on ne condamne l’adultère, quand elle est commise par un homme. Même dans la nouvelle « Madame Colère », on aurait souhaité que la dinde s’en prît à Sessi aussi, plutôt qu’à l’institutrice uniquement. Par ailleurs, les amours inaccomplis, source de mort lente et lancinante, joints aux désespoirs et chagrins existentiels, constituent, sous la plume de l’auteur, des rocs où la société se brise l’âme de plus en plus. On le voit, le Rasta, au fort de sa désolation, se voit arracher le cœur par des assassins avides d’organes humains. La quête du gain facile comme dans le cas de Soweto (comment peut-il vendre le dieu des autres ?) est aussi une problématique actuelle que l’auteur a le mérite de mettre en exergue. L’agent ne saurait nous pousser à poser des actes ignobles et ignominieux. Le mettre à sa place et lui reconnaître sa juste valeur, voilà ce que recommande Rodrigue Atchahoué.
« Cœur de Rasta » est un voyage entre la vie et la mort. Mieux, c’est un voyage vers la mort. Une scrutation des horizons bouchés où la finitude ouvre ses bras pour transporter dans l’au-delà les bonnes personnes qu’on aurait pourtant voulu voir s’épanouir et sourire à la vie. On ne saurait lire sans frémir ce livre bien écrit et riche en diglossies et couleurs locales. On y rencontre Godomey et son Tolègba, Akpakpa, Cnhu Etc. La prison est rendue par sa traduction fon « Daa Vigan » xwé. Le style est alerte et poétique par endroits. Pleines de surprises et de suspenses, les nouvelles rendent le lecteur contemporain et témoin des faits narrés. Le visage mélancolique de la photo de couverture et le rouge du titre pourraient faire penser au dénouement lugubre que l’auteur nous réserve. Et pourtant, il y a ce fond blanc de la première de couverture qui pourrait aussi faire penser à la pureté du cœur des personnages. Mais force est de constater que l’auteur, avec un style presque enfantin et enjoué, a réussi à nous faire communier à son univers à lui. L’œuvre est grande, belle, agréable. On la lit sans grande difficulté. On la lit en riant et en pleurant.
Réalisation : Destin Mahulolo

« La poésie a sa langue, le langage des images, qui n’est pas forcément la langue de tout le monde »
Rappelez-nous les titres de vos propres œuvres.
Je suis l’auteur de quatre romans (’’Les soupirs de la saint Valentin’’, ’’La déesse aux longs cheveux’’, Cocogirl’’, ’’Les cuisses du ciel’’, trois recueils de nouvelles (’’La danseuse Sakpata’’, Les souliers du lac Nokoué’’, Coeur de rasta’’), un livre de poésie (’’L’os du silence’’)

La danseuse Sakpata. Ce titre nous plonge certainement dans le champ de la littérature fantastique. Pourquoi vous avez choisi ce titre ?
’’La danseuse Sakpata’’ est le titre d’une des nouvelles du recueil. C’est ce titre qui m’a le plus plu parmi tous les autres. Toutes les neuf nouvelles déchirent le voile entre le monde visible et invisible. Il n’y a pas de cloison en tant que tel, l’un est le reflet de l’autre...

Vous êtes poète, comment percevez-vous la poésie ? Est-ce un genre qui doit être codé ou simple mais chargé d’émotions ?
Pourquoi veut-on forcément comprendre le mécanisme par lequel opère la poésie ? La poésie a sa langue, le langage des images, qui n’est pas forcément la langue de tout le monde. Relisons Rimbaud, Tchikaya, ou Césaire... et nous verrons que seul le beau compte. Le reste, c’est une querelle inutile.

Vous êtes aussi éditeur. Présentez-nous un peu votre maison d’édition.
Les Éditions Savane sont situées à Abomey-Calavi, non loin de l’Université. Notre souci est d’aider les jeunes à réaliser leurs rêves et mettre sur le marché des œuvres de qualité.

Citez nous quelques parutions de votre maison d’édition.
Nous avons déjà, en moins de deux ans, plus de trente livres, tous genres confondus. ’’Ma résilience’’ de Tranquillin Gbènontin’’, ’’Échos de femmes’’ de Sophie Adonon’’, ’’ Une saison en Afrique’’ de Djamile Mama Gao, ’’Le miroir ’’ de Elena Miro, qui a été lancé hier, etc.

Vous êtes exclusivement à compte d’auteur ou d’éditeur ?
Pas du tout ! Tenez, tous les livres de Sophie Adonon sont par exemple publiés à compte d’éditeur. Si la qualité est indéniable, nous nous engageons personnellement et mobilisons les moyens pour.

Quelles sont les œuvres à succès que vous avez éditées ?
Il n’y pas mal d’œuvres. Tenez, ’’Assouka’’ a été finaliste du Prix du président de la République en 2017. ’’Ma résilience’’ a été élu insolite littéraire en 2017, car son premier exemplaire est vendu à trois millions de francs, etc. Nous remercions l’Éternel.

Vous êtes finaliste du concours du prix du Président de la République en 2015. Parlez-nous du roman qui vous a permis d’occuper cette place de choix dans la littérature béninoise.
’’Cocogirl’’, ce roman que j’aime tant, que je considère comme mon roman le plus parfait. Un mélange intéressant de situations narratologiques. Un étudiant des Lettres modernes soutient même son mémoire sur ça demain mardi 24, sous la direction du professeur Koudoadinou.

Les dernières nominations dans le livre vous rassurent ?
Bien sûr. Seulement, il faut doter les nominés de moyens si on veut qu’ils jouent bien leur rôle. Sinon, pffff.

Aujourd’hui, ce prix, le seul que nous avons véritablement est critiqué, on entend qu’il manque de crédit. Qu’en pensez-vous, digne fils de la nation ?
C’est vrai, on entend beaucoup de choses concernant ce prix. C’est bien dommage...

Une préoccupation, s’il arrivait que vous vouliez postuler pour une candidature et l’une des œuvres que vous aviez éditées semble être en avance sur vous, que feriez-vous ?
Que voulez-vous signifier par-là ? Non, cessons de diaboliser. En 2015, j’ai présenté au Prix du Président de la République ’Cocogirl’’ et deux autres livres qui ne sont pas de moi ! Le troisième, c’est après que je l’en ai informé.
Ce n’est pas parce que l’autre est peut-être mieux que moi que je ne vais pas proposer son texte à un concours ! Soyons sérieux ! Après tout, c’est la gloire de l’éditeur, donc la mienne !

Aujourd’hui, les subventions dans le secteur de la littérature se font de plus en plus rares et les librairies ne sont plus bien fréquentées, comment vous faites ?
Ce qu’on fait ? On survit. On essaie, vaille que vaille, de résister. Voilà pourquoi on alterne les comptes d’éditeur avec les comptes d’auteur, pour ne pas être étouffés.

La plupart des œuvres publiées au pays ne sont pas représentatives sur l’échiquier international, quelles sont les solutions que vous préconisez ?
Ça, je crois que c’est surtout, le travail des décideurs. La qualité se trouve aussi chez nous. Il reste juste un travail de visibilité, de fluidité, et l’État doit aider les éditeurs dans ce cens, en glissant les livres béninois dans les circuits internationaux, etc. Seul, ce sera la croix et la bannière...

Propos recueillis par Julien Kandé KANSOU dans le forum Le poète du siècle.



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