Marlene Quenum, Miss bénin 2007 : "La couronne m’a permis de me faire connaître et de rencontrer des professionnels de la santé »

Isac A. YAÏ 3 décembre 2013

Il y a six ans, elle était sous les feux de tous les projecteurs car, elle portait la couronne de la plus belle femme du Bénin. Après avoir passé la couronne à celle qui lui succéde en 2008, plus de nouvelles d’elle. Qu’est-elle devenue ? Difficile de répondre à cette interrogation. C’est donc pour en savoir plus sur ce qu’elle est devenue et surtout les opportunités que son titre lui a offertes que nous sommes allé à la rencontre de Marlene Quenum, Miss Bénin 2007. Découvrez alors la nouvelle vie de l’ancienne ambassadrice de la beauté béninoise.

Vous avez porté la couronne Miss Bénin en 2007. Dites-nous, qu’est ce que vous êtes devenue après avoir passé la couronne ?
J’ai passé la couronne en août 2008 avec à mon actif une Ong dénommée Allo Bénin et un projet Allo Bénin Santé. Donc, j’avais de quoi m’occuper tout en continuant mes études. En 2010, je me suis mariée au Révérend Prophète Pasteur Ehoun Xavier Gbedayi, Successeur d’Oshoffa. Nous avons eu un garçon Jack-Murphy et une fille Beauty. J’assiste mon époux dans l’accomplissement de ses œuvres spirituelles à travers le monde tout en m’occupant de mon Ong. J’arrive à organiser ma vie après la couronne entre ma profession et ma petite famille. Je m’intéresse aussi à la pisciculture, l’agriculture et à la couture. Cela fait partie de mes loisirs.

Quelles sont les opportunités que vous avez eues grâce à votre couronne ?
Grâce à la couronne, j’ai mis sur pied mon Ong qui s’occupe de la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes de mon pays. Cette Ong m’a ouvert d’autres portes. J’ai voyagé à travers le Bénin et dans d’autres pays pour assister à des séminaires et à des conférences internationales, et faire la connaissance des professionnels de la Santé. Je profite de l’occasion pour renouveler ma gratitude à l’endroit des partenaires techniques et financiers et à toutes les personnes qui ont œuvré de près ou de loin à travers leurs conseils et leur appui.

Continuez-vous de jouir des avantages liés à ce titre ?
En partie oui. Car mon visage n’est pas inconnu du peuple béninois. Des hommages me sont parfois rendus pour ce que j’ai accompli comme actions dans le passé. Et, quelque fois, j’ai droit à des regards admiratifs ou à des traitements de faveur.

Quel bilan faites-vous de votre passé de Miss ?
Le bilan est positif et en général satisfaisant. Je rends grâce à Dieu pour sa bonté envers ma petite personne.

Comment appréciez-vous cette expérience ?
L’expérience que j’ai faite à travers mon mandat est pour moi très satisfaisante.

Si c’était à recommencer, êtes-vous prête à le faire ?
Je recommencerais volontiers. Car pour moi, c’était un challenge, un défi que j’ai su relever. Mais, je n’ai plus le temps maintenant. La vie m’a donné d’autres rôles, celui d’une épouse, d’une mère et d’une spécialiste dans la communication pour un changement de comportement dans le domaine de la Santé de la reproduction des adolescents et jeunes.

Certains disent que les miss sont les maîtresses des boss, est-ce vrai ?
Il est heureux de vous entendre dire « certains », donc ce n’est pas tout le monde qui dit ces vilaines choses sur nous. Vous savez, les Miss, dans ce pays, n’avaient pas vraiment une bonne réputation. Parce qu’elles ne s’investissaient pas suffisamment dans le social ou ne participaient pas au développement de notre pays. Heureusement, l’association culturelle Miss Bénin s’efforce de redorer le blason. Car, les Miss font désormais parler d’elles à travers quelques actions visibles.

Durant votre mandat, vous avez sûrement échangé avec les Miss de certains pays d’Afrique et d’ailleurs. Quand vous faites la comparaison entre la vie de ces Miss et celle de la Miss Bénin, quelle conclusion tirez-vous ?
Vous savez, tout est une question de moyens. Il faut avoir les moyens pour que la Miss ait une vie de rêve. Et qui dit moyens, dit sponsors. C’est vrai que dans d’autres pays comme la Côte d’Ivoire, la Miss vit mieux. Elle reçoit environ 50 millions de francs Cfa de lots. Par contre, lorsque vous allez en Guinée (Conakry), ce n’est pas pareil, la Miss est à environ 1 million de francs Cfa de lot. Alors que la Miss Bénin en mon temps était à environ 5 millions de francs Cfa de lots. Maintenant, la Miss Bénin est à environ 10 millions. Je me souviens que lorsque j’étais à Conakry, l’organisation de l’élection de la Miss de ce pays avait été interrompue. Arrivée là-bas, j’ai fait réveiller les consciences parce que j’ai été l’invitée d’une émission télévisée et cela avait été repris dans la presse. J’ai su vendre l’image de mon pays et j’ai suscité l’envie chez les jeunes filles guinéennes. Aujourd’hui, l’élection Miss Guinée est une réalité et les organisateurs se battent pour que cela dure dans le temps.

Quel regard portez-vous sur l’événement Miss Bénin 6 ans après votre passage ?
Au niveau de l’organisation de l’événement, je n’ai particulièrement rien à reprocher. En ce qui concerne les actions sociales de la Miss, il reste beaucoup à faire. Parce que j’entends souvent dire par les Miss qu’elles n’ont pas eu suffisamment de temps ou de moyens pour faire de grandes choses. Il faut remarquer que les actions que les Miss posent au cours de leur mandat témoignent d’un mandat réussi ou pas. Donc, il faut qu’elles travaillent très dur. Il y va de leur intérêt. C’est ce qui restera après leur mandat.

Vous avez entre-temps créé l’Association des Miss. Pourquoi cette initiative ?
Après mon mandat, j’ai eu l’idée de mettre sur pied une association des anciennes Miss pour créer un creuset d’échange, de partage entre les Miss et surtout continuer à servir notre pays. Donc, je rassemblais les Miss peu à peu. Mais je n’ai pas pu continuer car, j’ai voyagé entre-temps. Mais j’ai été heureuse de savoir que sans moi, l’idée a pu faire son chemin et actuellement, l’Association Culturelle Miss Bénin en est l’initiatrice et j’en suis la chargée de mobilisation des ressources

Quelles relations vous lient désormais avec l’Association Culturelle Miss Bénin ?
Les relations sont très bonnes. Nous avons même tourné un film sur la planification familiale avec les autres Miss dans le cadre d’un concours international. Nous avons occupé la deuxième place. J’ai joué le rôle de la sage-femme dans le film. Cela a été une expérience formidable.

S’il vous est permis de changer quelque chose dans l’organisation de Miss Bénin, que feriez-vous ?
Je demanderais à la première Dame de continuer à soutenir la Miss élue. C’est important ! Moi, j’avais eu son soutien en 2007, elle était même présente dans la salle. Elle fut ma marraine. Pour cela, je tiens à lui rendre un hommage mérité. Le Ministère de la culture doit inclure dans son plan des actions concrètes avec la Miss pour sa promotion, afin de l’initier à travailler pour le développement et pour la promotion du tourisme béninois. Car, la Miss est la première image du pays.

Pouvez-vous rassurer que cette compétition se fait en toute transparence ?
En 2007, je peux témoigner qu’il y avait eu de la transparence, même au niveau des membres du jury. En mon temps, c’était Madame Christine Boco qui était la présidente du Jury. Elle était très stricte et très rigoureuse. C’était une chance pour moi.

En participant à cette compétition en 2007, étiez-vous sûre d’être élue Miss ? Pourquoi ?
Non, je ne pouvais pas le savoir. Parce que c’est vrai que j’étais confiante, mais rien n’était gagné d’avance. La Vierge Marie m’avait beaucoup aidée. Je lui dois cette couronne.

Qu’est ce qui avait donc milité en votre faveur ?
J’avais un public formidable et très organisé derrière moi. Ce sont eux qui m’avaient élue. Je me souviens même que j’ai fait du porte-à-porte dans mon quartier pour faire ma propre campagne et sur le net, j’avais un réseau d’amis qui ont fait le maximum pour me soutenir. Je n’oublie pas mes anciens collègues de Média Contact Bénin, leur aide avait été fondamentale.

Que pourriez-vous dire aux filles pour qu’elles participent à ce concours de beauté ?
Je dirais aux jeunes et belles filles béninoises que la beauté est un atout et les études, une nécessité pour devenir une reine de beauté. Il faut qu’elles soient des leaders pour la société. Elles doivent croire en elles, se battre pour une cause noble et pour leur rêve : celle de devenir une Miss.



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