« Ômon-mi » : Une pièce sur l’extermination des enfants dits sorciers

La rédaction 4 août 2015

La salle Cheik Anta Diop du centre culturel Artisttik Africa a servi de cadre du 30 juillet au 02 août 2015 à la représentation de la pièce Ômon-mi écrite par Ousmane Aledji et mise en scène par Nicolas Houenou de Dravo. C’était en présence de certaines icônes du théâtre béninois.

Ousmane Alédji, auteur du texte de cette pièce

Dénoncer la pratique de l’extermination des enfants dits sorciers au Bénin. Tel est le centre d’intérêt de la représentation de la pièce Ômon-mi mise en scène par Nicolas Houenou de Dravo. Riche en couleurs, elle a tenu en haleine le public durant 1h30. Moment de référence à la tradition et de grande émotion, cette reproduction vivement applaudie par le public présent, a fidèlement rendu compte des réalités vécues par certaines femmes au Bénin. A en croire le metteur en scène, la représentation de Ômon-mi dénote d’une richesse linguistique et d’une diversité de valeurs culturelles béninoises. D’après le professeur Bienvenu Koudjo, « le côté novateur de la mise en scène réside dans tout ce mélange de chants et de danses avec un foisonnement de proverbes du terroir ; c’est ce qu’on peut appeler la quintessence de la culture béninoise ». Aussi, a-t-il souligné : « l’auteur a choisi un thème très sensible, surtout quand on connaît les réalités qui perdurent encore dans d’autres cultures où l’enfant est sacrifié ». Par ailleurs, la Sœur Henriette Goussikindé, spectatrice, estime que le contenu de cette pièce renvoie à une triste et affreuse pratique béninoise. « Cela me rappelle plusieurs extraits que j’ai lus de la réalité que les femmes vivent dans leur peau et dans leur chair. Celles qui, après plusieurs mois de sacrifice donnent naissance à des enfants puis se retrouvent sans ces derniers contre leur gré », a-t-elle déclaré.

Un spectacle plein d’émotions
Les participants n’ont pas dissimulé leurs émotions face à ce beau spectacle. A cet effet, la sœur Henriette Goussikindé déclare : « J’ai entendu parler brièvement de Ômon-mi. Mais ce soir, c’est vraiment avec beaucoup d’émotions que je l’ai suivie ». Le Professeur Bienvenu Koudjo renchérit : « cette pièce est très bien représentée. Je pense qu’elle va sensibiliser ceux qui pratiquent encore cette culture ignoble et qui contreviennent aux lois de la nature ». Comme tous ces spectateurs, l’auteur de Ômon-mi, Ousmane Aledji, se dit satisfait de la représentation qui est faite de son ouvrage.

Ômon-mi au Bénin et dans le monde
A l’instar de la sœur Henriette Goussikindé, nombreux sont ceux qui souhaitent que Ômon-mi se joue dans tout le Bénin. Ainsi, elle déclare : « Je souhaite que la pièce parcoure tout le Bénin afin que la leçon qui en découle puisse toucher plusieurs personnes ». Aussi, a-t-elle conclu : « nul n’est détenteur de la vie pour pouvoir la supprimer et tout être qui vient sur terre a le droit de vivre parce que la vie, c’est Dieu qui la donne. Nous devons sensibiliser tout le monde ». Face au désir des spectateurs, Nicolas Houenou de Dravo confie que la représentation de cette pièce est même déjà attendue dans plusieurs pays d’Europe.
Cyrille Sèmako LIGAN & Victoire YAROU (stags)



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