Impressions de quelques personnalités sur l’université de vacances du Prd

Patrice SOKEGBE 21 septembre 2015

Abdoulaye Bio-Tchané, Pdt Abt
« Vous indiquez à tous, l’importance de la formation… dans l’animation du débat politique »

Je voudrais saluer ici votre prouesse pour avoir réussi à encrer dans vos pratiques, l’organisation fréquente des Universités de vacances. Incontestablement, vous indiquez par là à tous les Béninois et à la classe politique, l’importance de la formation et de la réflexion dans l’animation du débat politique avant toute décision ou action. Le Prd fait ce travail de formation et de réflexion militante depuis de nombreuses années. C’est une excellente chose pour la démocratie de notre pays. Et le Prd doit ceci à son Président Me Adrien Houngbédji qui, par son charisme, son courage et sa vision, a su pérenniser une telle manifestation, mais aussi et surtout fidéliser un électorat que nous lui envions tous. Je sais que cette formation de la base militante, cette réflexion permanente sur les sujets d’actualité politique qui ont fait, qui font et qui feront la force de votre parti, c’est une excellence chose. Les dernières échéances électorales l’ont démontré. Tous ceux qui croyaient avoir anéanti le Prd en ont eu pour leurs frais. C’est aussi une occasion pour moi de féliciter le Prd pour ses succès électoraux, et particulièrement Me Adrien Houngbédji pour sa 3ème élection à l’Assemblée nationale…. »

Eric Houndété, Un
« Le financement des partis politiques, est une question cruciale… »

Nous sommes à un tournant décisif de l’histoire de notre pays. Nous sommes à une fin de régime. Nous avons eu le temps de qualifier ce régime et ce n’est pas le moment de le faire. Mais, nous sommes-nous interrogés sur les causes des faiblesses que nous avons pu noter à ce régime ? Avons-nous tiré les enseignements du diagnostic que nous avons pu faire ? Que faisons-nous de la prescription constitutionnelle, du rôle des partis politiques ? Notre diagnostic est simple. Et l’Union fait la Nation au nom de qui je prends la parole aujourd’hui, nous avons conclu en 2012 que nos dirigeants n’ont pas fait l’apprentissage de la gestion des hommes et de leurs intérêts. Ils n’ont pas fait l’apprentissage de la prise en compte de l’intérêt national et des plus faibles. C’est cela la cause de nos faiblesses. Mais, où fait-on cet apprentissage ? On fait cet apprentissage au sein des organisations politiques, des associations, plus précisément au sein des partis politiques. Le parti politique a pour vocation de former les hommes de demain, les hommes qui vont diriger, les hommes qui vont prendre des décisions au nom des citoyens béninois. C’est cela le rôle des partis politiques. Et vous l’avez si bien compris au Prd en organisant chaque année des Universités de vacances pour lesquelles les thématiques que vous abordez cadrent bien avec l’actualité et les réalités que vivent les Béninois. Je vous en félicite.
S’il est vrai que je reconnais ce mérite au Parti du Renouveau Démocratique, il est aussi vrai que les thématiques spécifiques que vous avez retenues doivent nous interpeller. Premièrement, Comment fonctionnent nos partis politiques au Bénin ? Qui sont nos militants ? Les connaissons-nous ? Sont-ils répertoriés ? Se réunissent-ils régulièrement ? Comment fonctionnent les organes dirigeants à la base comme au sommet de nos partis politiques ? Ce sont quelques faiblesses que nous nous devons de reconnaître. Un collègue est passé par ici et a évoqué avec pertinence la question du financement des partis politiques. Voilà une question cruciale à laquelle les Béninois doivent apporter une réponse urgente, parce que cela n’est pas fait. Quand quelques personnes manifestent une certaine générosité à soutenir les partis politiques, ils estiment que les partis politiques doivent désormais devenir leur propriété. Ils estiment qu’ils peuvent prendre la place des hommes qui sont préparés à diriger la cité. Ce n’est pas une bonne chose. Et vous faites bien de vous interpeller et d’interpeller la nation, car je suis convaincu qu’à l’issue de vos travaux, vous puissiez formuler des recommandations pour combattre ce phénomène… »

Candide Azannaï, Restaurer l’espoir
« Il y a beaucoup de candidatures pour amuser la galerie… »

Je rends grâce à Dieu que les responsables du Prd aient eu depuis longtemps cette idée de réunir les leurs pour discuter des questions brûlantes qui intéressent la vie de notre pays. Mais c’est au Président Adrien Houngbédji que je voudrais m’adresser pour lui dire qu’il doit être fier des performances de son parti politique. Et au delà de cette fierté, il doit se réconforter qu’il fait partie désormais des immortels de notre pays. Car, à observer votre parcours politique, je pense que vous êtes une référence, dont les plus jeunes et nous devons nous inspirer dans la construction de creusets politiques stables et viables. Ce n’est pas pour rien que la nuit du 19 mai, nous avons porté ensemble l’espoir de la libération du pouvoir législatif sur vous. Rien n’est gratuit en politique. Tout se mérite. Vous devriez être fier que vous ayez mérité vos acensions politiques. Qu’on vous aime ou qu’on ne vous aime pas, il y a un résultat. Et c’est ça la valeur de l’homme politique. Sa valeur est à fidéliser sont staff politique et sa capacité à en tirer les plus values en terme d’électorat. C’est pour ça que nous sommes ici.
Je suis ici pour des raisons politiques. Et beaucoup sont ici pour tirer des dividendes de vos résultats. Nous pouvons faire la politique tout en étant conformes à nos convictions et idéaux. Nous pouvons faire la politique tout en étant dignes et fiers. Je suis là pour des raisons politiques. Et c’est pour ça que mon propos aura deux volets. Le premier, c’est pour analyser le thème de votre université de vacances et apporter ma contribution thématique intellectuelle. Le second est pour vous dire que je voudrais en tirer des dividendes politiques. Par une hyper communication, on peut amener l’esclave à aduler et à vénérer son esclavage. Et c’est ce que nous vivons. On abuse de la pauvreté, de l’ignorance et de la nécessité des masses populaires. Il y a une animalisation de la vie politique. Il y a une moutonisation de la classe politique. C’est contre cela que nous devons nous lever. Nous devons voir ce qui nous pousse à ces atrocités. Un démocrate français peut-il insulter la démocratie ? Un Chef d’Etat français peut-il insulter la démocratie ? Je ne le pense pas, parce que la démocratie est notre référence, y compris l’Etat de droit. Nous devons nous interroger sur ce qui se passe. Nous devons aussi interroger le discours politique. Et c’est l’une des polémiques. Le discours de Banikoara, de Djougou..., le discours du 1er août 2012 sont des discours mauvais. Et parler de 2016, c’est aussi analyser ces discours et leurs motivations.
J’ai analysé avec d’autres acteurs qui m’avaient invité l’élection de 2016 par rapport à la question de leadership. Et j’ai dit, me rabattant sur les travaux de Jean-Claude Monod, dans un célèbre ouvrage paru en septembre 2012 : « Qu’est-ce qu’un Chef en démocratie ? ». Monod a parlé du leadership. Il en a distingué deux. Le leadership simple et le leadership pathologique. C’est contre ce dernier que nous devons nous élever. On entend par leadership pathologique tout discours qui amène le bien public à soi, qui confond l’intérêt général et celui personnel ; le ’’Gninwè’’. C’est contre cela qu’il faut se lever. Voilà quelques pistes intellectuelles. Je ne suis pas candidat pour l’élection présidentielle de 2016, non pas que je n’ai pas les capacités, ni l’intelligence, ni l’habileté, ni l’ancienneté, mais je vois qu’il y a beaucoup de candidatures impertinentes. Il y a beaucoup de candidatures pour amuser la galerie. Il y a beaucoup de candidatures en aluminium. Et je souhaite que le Prd nous aide et aide ceux qui sont sérieux, ceux qui voient que le Bénin est si important qu’on ne peut pas s’amuser avec la fonction présidentielle. Je voudrais que vous nous aidiez à faire le tri. Voilà ce que je souhaite. Enfin, je souhaite que des travaux de votre université de vacances jaillissent des idées pertinentes qui pourront permettre à votre bureau politique, à votre direction nationale d’indiquer le sens de l’étoile à cette nation.

Mathurin Nago, Fdu
« Permettez-moi de suggérer la constitution d’un front politique uni… »

Vous jouez pleinement et valablement votre rôle, celui constitutionnel dévolu à tous les partis politiques, c’est-à-dire, d’animation politique, de mobilisation et de propositions. Vous contribuez efficacement au développement du Bénin. Je n’oublie pas toutes les contributions au développement que le Prd a su apporter par le passé pour la résolution en particulier des différents problèmes et de diverses situations de crise dans notre pays.
Votre parti reste donc une force de propositions indéniable, avec une certaine ouverture d’esprit et une volonté de dialogue et de consensus. C’est fort de ces qualités que vous et nous ainsi que d’autres forces politiques, face aux menaces graves qui pèsent sur la démocratie et le développement de notre pays, avons décidé après les dernières élections législatives de nous regrouper en une majorité parlementaire pour contrôler le perchoir et les principaux organes de l’Assemblée nationale, pour entreprendre différentes réformes institutionnelles, juridiques et socio-économiques et pour exercer la pression nécessaire en vue de favoriser le bien-être des populations béninoises. Cette dynamique unitaire et opérationnelle, initiée et engagée en mai 2015 et qui a soulevé l’espoir et l’allégresse de tout un peuple, doit être préservée, entretenue et pérennisée. Cette dynamique doit aller au-delà d’une simple entente de circonstance au niveau de la seule institution parlementaire pour gagner toutes les institutions, tous les secteurs où elle est requise pour le bonheur de nos populations. C’est pourquoi, je voudrais saisir l’occasion de la présente rencontre pour plaider que le Prd, l’Alliance Fdu et toutes les autres forces politiques regroupées ou non au sein de la majorité de la 7ème législature puissent engager rapidement un dialogue et prendre toutes les dispositions en vue de gagner ensemble la prochaine élection présidentielle. Cela est possible et même indispensable. N’oubliez pas que dans la nuit du 19 au 20 mai 2015 au palais des Gouverneurs, siège de l’Assemblée nationale, nous avons fait naître au sein de la nation béninoise tout un espoir, celui de bonne gouvernance, de restauration démocratique et socio-économique de notre pays. Cet espoir ne doit jamais être déçu. Il ne doit pas disparaître. Il doit être préservé et prolongé partout où cela est nécessaire. Je suis d’autant plus enclin à le souhaiter vivement que le thème de la présente rencontre de votre Université de vacances est relatif à l’élection présidentielle de 2016. Et vous voulez traiter des enjeux spécifiques qui y sont liés. Permettez-moi de vous suggérer que l’un de ces enjeux soit la constitution d’un front politique uni dans le prolongement de la dynamique unitaire historique et engagée en mai 2015, afin de conquérir le pouvoir et de l’exercer ensemble dans l’intérêt supérieur et pour le bonheur complet du peuple béninois. Voilà le rêve que j’ai l’honneur de vous transmettre. Au nom de l’Alliance des Forces démocratiques Unies, je souhaite vivement que nous partagions ce rêve, que nous l’entretenions ensemble. L’Alliance Fdu vous soutient. »
Transcription : Patrice SOKEGBE



Dans la même rubrique