Législative de 2015 dans la 6ème circonscription électorale : Les Fcbe de Calavi au bord de l’implosion

Arnaud DOUMANHOUN 18 février 2015

Le positionnement de Djènontin est loin d’être accepté de tous

Comment un natif d’Agonlin peut-il porter la voix des populations de Calavi, Sô-Ava et Zè ? Un questionnement qui déchire l’alliance politique du Chef de l’Etat, les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) dans la 6e circonscription électorale. Les rumeurs au sujet du choix porté sur le ministre de la justice, Valentin Djènontin comme tête de liste au niveau des Fcbe de cette circonscription électorale donnent l’insomnie à plus d’un et attisent les flammes de la division. Pour les autochtones de Calavi, Sô-Ava et Zè, Djènontin n’est pas un fils du terroir, par conséquent, ils remettent en cause sa légitimité à siéger en leur nom à la 7e législature. Un des leurs porterait leur voix. Une argumentation qui ne manque pas de pertinence, mais qui pèche par faute de réalisme et de patriotisme. L’on peut d’ores et déjà se demander si Djènontin a le profil pour prétendre à ce positionnement chez les Fcbe. Sur la question, il y aura peu d’objections. L’homme assure de hautes fonctions au sommet de l’Etat et bénéficie visiblement de la confiance du leader charismatique des Fcbe, le président Boni Yayi. Un atout majeur quand on sait que le rêve secret du Chef l’Etat, c’est d’obtenir la majorité à l’hémicycle à la prochaine législature, au mieux avec des hommes de confiance, pour faire passer ses dernières réformes, notamment le projet de révision de la Constitution. Dans la 6e circonscription électorale, le ministre Djènontin a réussi à se faire une bonne place au sein des cauris et jamais, personne n’y a trouvé d’inconvénients. Ses apports de militants et sa présence aux côtés de ses frères d’armes de la famille cauris n’ont jamais été mal perçus. Pourquoi agiter aujourd’hui la question de fils de terroir, pour évincer un adversaire politique qui bien que de la génération Yayi, a su se faire une place au soleil ? D’aucuns diront que c’est la politique.

Une leçon à retenir…
Cette situation a le mérite de donner une leçon aux politiques. En matière de démocratie, le peuple reste souverain. Quelles sont les réalisations perceptibles du ministre Djènontin dans la 6e circonscription électorale qui ont changé de façon significative la vie des populations au point de les convaincre de ce qu’il pourrait mieux défendre leur cause à l’hémicycle ? Et c’est bien ce qui apporte du grain à moudre au moulin de ses détracteurs. Le ministre Djènontin aurait gagné de par ses actions le cœur de ces populations, qui de mieux en mieux deviennent exigeantes vis-à-vis des politiques, que le débat serait clos.
Le président Houngbédji n’est pas un natif de Porto-Novo mais a su se faire adopter par les Ayinonvi. Lolo Chidiac n’est pas non plus originaire de Parakou, pourtant il est assimilé à un Parakois et très influent en matière politique. Même le premier président du Bénin n’est pas béninois d’origine. Et les exemples sont légion même à l’international. Le président Obama n’est pas américain de sang, pas plus que Nicolas Sarkosy n’est français de souche. Un leader conduit un peuple et l’amène à accomplir sa destinée. Les politiciens béninois devraient apprendre à défendre leur vision et prouver leur capacité à conduire les destinées de cette nation au lieu de s’activer à user des fibres régionalistes.



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