Pour une élection présidentielle crédible : Alternative citoyenne pose ses conditions

Angelo DOSSOUMOU 21 janvier 2016

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La bonne organisation de l’élection du 28 février prochain préoccupe Alternative citoyenne. Devant les hommes des médias, hier au Chant d’oiseau de Cotonou, son président Joseph Djogbénou a listé quelques unes de ses appréhensions en vue du bon déroulement du scrutin et a appelé à une chaîne de solidarité pour des élections crédibles et valables. En effet, d’après le président Djogbénou, le retard accusé quant à la distribution des cartes d’électeurs n’est pas justifiable et est un instrument de fraude. « L’Assemblée nationale a très tôt pris ses responsabilités. Le Cos-Lépi a accompli ce qui lui revient comme obligation. Rien n’explique ce retard qui devient pathologique. Dans tous les cas, Alternative citoyenne veillera à ce que l’expérience fâcheuse du k.o de 2011 ne soit pas une réalité en 2016 », a affirmé le conférencier qui a appelé les citoyens à se tenir prêts à aller retirer leurs cartes d’électeurs pour la jouissance de leur droit d’élire le candidat de leur choix.
Aussi, s’est-il attardé sur l’impartialité de l’Etat au cours de cette période de précampagne électorale. « Il y a un acte remarqué d’abus de biens publics et des ressources de l’Etat pour des meetings. Si Alternative Citoyenne n’a jusqu’ici pas réagi, c’est parce qu’elle a pensé que la sagesse allait finir par prévaloir. Nous allons descendre sur le terrain avec les huissiers de justice et saisir les juridictions compétentes », a menacé le Professeur Joseph Djogbénou.

La sécurité avant tout
La sécurité, l’impartialité des forces de l’ordre. Ce sont aussi des points sur lesquels le président de Alternative citoyenne a insisté au cours de sa sortie médiatique. Car, d’après ses investigations, il se trame des choses au sein de certains État-majors où systématiquement, les hommes en armes qui ont des opinions politiques contraires sont écartés de la surveillance du scrutin et du transport du matériel électoral. Pour lui, le Bénin n’acceptera plus qu’on utilise son armée pour détourner les suffrages des populations. C’est pourquoi, il a appelé l’armée à agir avec loyauté et sincérité à l’égard des couleurs nationales.
En ce qui concerne la sécurité du territoire et la paix en cette période sensible, le Professeur Djogbénou a déploré des manœuvres de remise en cause la sécurité intérieure, notamment les déclarations, qu’il a jugé de regrettables, faites par le chef de l’Etat au Burkina-Faso. « La période appelle à beaucoup de sagesse et de retenue », a-t-il conseillé. Et s’il est convaincu que la présidentielle aura lieu dans la paix et a invité ses compatriotes à y œuvrer, Me Djogbénou n’a pas oublié la mémoire du caporal Dangou, dernièrement abattu et la disparition de certains soldats. « J’appelle l’armée à clarifier cette situation et les officiers à agir avec responsabilité. Nous avons été saisis pour la disparition de soldats et nous sommes en train de prendre des dispositions. Nous appelons à la justice… », a-t-il terminé.



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