Projet d’eau à Parakou et résultats des Communales : Abdoulaye Bio Tchané apporte des clarifications

Karim O. ANONRIN 24 juillet 2015

La visite hier du président de l’Alliance pour un Bénin Triomphant (Abt), Abdoulaye Bio Tchané au président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji, a été l’occasion pour lui d’apporter quelques clarifications au sujet de certains dossiers qui défrayent la chronique et qui le concernent directement. Il s’agit d’abord des résultats des élections communales proclamés par la Commission électorale nationale autonome (Cena). C’est un secret de polichinelle que le président Abdoulaye Bio Tchané a ouvertement contesté lesdits résultats dans certaines localités du pays. Dans une interview accordée à votre journal, Abdoulaye Bio Tchané, est revenu sur les raisons de cette contestation. L’autre sujet sur lequel le président Abdoulaye Bio Tchané, s’est prononcé dans l’interview, est relatif à la cabale dont il est victime depuis quelques jours du fait que le député Abt Wally Zoumarou a critiqué au Parlement l’accord de prêt de 8 milliards de Fcfa signé entre le Bénin et la Banque Ouest Africaine de développement (Boad) dans le cadre du financement partiel du Projet de renforcement du système d’alimentation d’eau potable à Parakou et ses environs.
(Lire ci-dessus l’interview de Abdoulaye Bio Tchané)

Monsieur le président Abdoulaye Bio Tchané. On vous a vu récemment à la télévision très fâché au sujet des résultats des dernières élections communales proclamés par la Cena. Est-ce que vous êtes toujours fâché ?
Je suis plus que fâché. J’étais en colère. C’est vrai que ça ne m’arrive pas souvent, parce que j’ai appris de mes parents assez tôt que ce n’était pas de mon intérêt de me fâcher. C’est un conseil que je vous donne aussi. Mais là, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Personne n’aime l’injustice. Je voyais manifestement que nous étions victime, d’une injustice inacceptable. C’est ce que j’ai voulu exprimer ce jour-là. Nous voulons tous des élections transparentes, justes et c’est ce que nous souhaitions dans le cadre des élections locales et communales. Là où nous avions gagné et difficilement gagné, on voulait nous voler et je ne peux pas l’accepter. C’était donc ce qui m’avait exceptionnellement amené à me fâcher. Mais j’espère que la justice prévaudra, parce que nous avons déjà déposé des recours et nous attendons que la Cour suprême dise le droit. Je l’ai dit l’autre jour. Dans ces élections communales, le Code électoral est si bien écrit par le législateur qu’il y a toujours un gagnant. Pour qu’il y ait partage équitable de sièges dans une Commune où il y a 4 sièges, il faut rigoureusement que les deux partis aient le même nombre de sièges. Ce n’était pas le cas. Nous attendons que la Cour suprême décide de ce qui nous revient. D’ailleurs, je note que les documents qui ont été circulés par la Cena et qui pour moi font foi, donnent 3 sièges à Abt dans l’Arrondissement de Manigri à Bassila contre 1 siège pour les Fcbe dans le même Arrondissement. Je vais m’en tenir à cela pour le moment.

Votre visite au cabinet du président Adrien Houngbédji coïncide avec deux évènements. Il y a la création récente du groupe parlementaire Nation, Unité et Développement composé des députés Rb-Rp et des députés Abt. L’autre évènement, c’est la position du député Wally Zoumarou lors de l’examen en plénière de l’accord de prêt avec la Boad pour un projet de renforcement du système d’alimentation en eau potable à Parakou. Votre réaction.
Avant que je ne réagisse, donnez-moi déjà la position qui est contestée.

La position contestée est que le député Abt, Wally Zoumarou, estime que le projet, tel que conçu, ne peut apporter grand-chose.
Je suis intéressé par ça. Mais je pars toujours des faits pour effectuer mon analyse. Il faut toujours aller aux faits. Vous êtes ici à l’Assemblée nationale. Moi je viens de l’extérieur. Les faits, c’est quoi ? Les faits, c’est que pour cette autorisation de ratification, le député Abt Wally Zoumarou a voté pour tout comme le député Abt Ahmed Affo Obo. Tous les deux ont voté pour le Projet. Donc, tout ce qui paraît être le buzz et qui font entendre que le député a voté contre parce qu’il ne veut pas de l’eau potable à Parakou, il n’y a rien de plus faux. J’espère que tous ceux qui ont communiqué sur cette ligne là vont se corriger et de la même manière, faire une bonne publicité pour dire que Abt veut de l’eau potable à Parakou. Ça, c’est pour les faits. Maintenant, le député n’est pas là pour seulement voter ou ratifier. Il a fait un constat que malgré les votes du passé, il y a toujours des problèmes. La ratification dont il s’agit, c’est la ratification d’un prêt. Vous savez très bien tout ce qui s’est passé autour du don des Pays-Bas. Les Pays-Bas nous ont donné plus de 40 milliards Fcfa pour faire des forages ici et là. Vous savez ce qu’il en est. Nous attendons tous le rapport d’audit international qui va nous éclairer. Quand on n’a pas pu gérer des dons, permettez que les gens s’interrogent sur ce qu’il va advenir des prêts que vous et moi, nous allons rembourser, que les populations de Parakou vont rembourser et peut-être ne pas avoir l’eau potable. Voilà la question que l’honorable Zoumarou a posée et je pense que sa position est légitime.

Le soutenez-vous tout comme vous le soutenez pour qu’il prenne la vice-présidence du groupe parlementaire Nation, Unité et Développement ?
Oui ! Je le soutiens dans tout cela. Mais revenons à ce sujet principal qui est très important pour les Béninois. Vous savez, quand vous interrogez les Béninois sur le point principal de leurs besoins, la première chose qu’ils vont vous citer, c’est l’eau potable. Ici même à Porto-Novo, il y a des quartiers où il n’y a pas l’eau. Je sais que l’accès à l’eau potable est un problème crucial à Parakou. C’est un problème crucial à Djougou. C’est un problème crucial à Cotonou. Dans la ville de Kalalé qui donne de l’eau potable à Cotonou, il n’y a pas d’eau potable. Il y a plus de la moitié de nos populations qui n’ont pas accès à l’eau potable. Il ne faut donc pas s’amuser avec un tel sujet. C’est pour ça qu’en tant que leader politique, j’ai lancé un programme de construction de forages. Nous avons déjà réalisé un certain nombre de forages dans le département des Collines pour vous montrer combien c’est important. A Bantè, Savalou, Glazoué, Dassa-Zoumè et Pira, nous avons construit des forages. Nous lançons incessamment, un programme de construction de 100 forages avec certains de mes amis dans tout le Bénin et sur les 100 forages, il y a 20 pour le département du Borgou. Donc, nous avons des actions spécifiques sur ce sujet. Beaucoup de ces gens qui parlent d’eau à Parakou n’ont que des mots pour parler. Moi, j’ai des actions.

Et à propos du groupe parlementaire ?
Oui !, nous avons un groupe parlementaire. Les motifs, vous allez les connaître dans quelques jours. Nous sommes en train de discuter avec nos amis de la Rb pour voir ce que nous pouvons faire ensemble. Dans l’immédiat, nous avons un groupe parlementaire ; ce qui traduit ma volonté forte d’avoir ici une consolidation de ce qui est en train d’être fait dans le domaine politique.

L’intérêt des Béninois n’est-il pas de savoir si cette nouvelle alliance ira au-delà du cercle parlementaire ?
L’intérêt des Béninois, c’est qu’on leur donne de l’eau, qu’on leur donne à manger, qu’on leur donne des écoles, des centres de santé et nous allons le faire à travers la construction d’ensembles politiques plus solides et plus grands.
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN



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