Projet de budget général, gestion 2017 : Les Ministres Bio Tchané, Sèhouéto, Monrou et Tonato ont planché

Karim O. ANONRIN 11 novembre 2016

ls étaient 4 Ministres à passer devant la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale ce jeudi 10 novembre 2016. Ceci, pour défendre chacun, le projet budget de leur département ministériel pour la gestion 2017. Il s’agit du Ministre du commerce, de l’industrie et de l’artisanat, Lazare Sèhouéto dont le projet de budget est estimé à 11,5 milliards de Fcfa, du Ministre du cadre de vie et du développement durable, José Tonato, qui a défendu un projet de budget d’un montant de 148 milliards de Fcfa, du Ministre de l’économie numérique et de la communication, Rafiatou Monrou dont le département ministériel exécutera en 2017 un budget de 31 milliards Fcfa et du Ministre d’Etat chargé du plan et de développement, Abdoulaye Bio Tchané qui a défendu un projet de budget estimé 11.463.411.000 Fcfa répartis en dépenses ordinaires estimées à 3.471.470.000 Fcfa soit 48,82% et en dépenses en capital estimées à 6.268.922.000 Fcfa dont 1.268.922.000 Fcfa au titre des ressources extérieures composées uniquement des dons. Du document présenté députés par le Ministre Abdoulaye Bio Tchané, il ressort que l’augmentation du budget est due à l’augmentation de la subvention de l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique (Insae) qui passe de 500 millions Fcfa en 2016 à 1400 millions Fcfa en 2017. Ceci, pour la prise en charge de la convention collective de l’Insae (1,2 milliards Fcfa et l’élaboration des statistiques courantes. Par ailleurs, le Ministre du plan et du développement, Abdoulaye Bio Tchané, a expliqué que la fusion de l’ex ministère des ODD et du ministère du développement nécessite des besoins d’équipement qui ont engendré une augmentation de 51,57%. Cependant, l’investissement dans ce ministère a connu une baisse de 30,86% et ne représente que 1. 1,07% du budget 2017. Précisons qu’après leur audition par la Commission budgétaire du Parlement, les différents Ministres reçus ont fait chacun une déclaration à la presse parlementaire.

(Lire ci-dessous les déclarations des différents Ministres passés devant la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale ce jeudi 10 novembre 2016)
Abdoulaye Bio Tchané, Ministre du plan et du développement
« …J’ai eu l’honneur et le plaisir de présenter aux députés membres de la Commission budgétaire, le budget du ministère du plan et du développement. L’objet essentiel de ce ministère, c’est d’être au service des autres ministères, de conduire la réflexion stratégique, mais aussi d’organiser le suivi et le contrôle de l’exécution des projets et enfin d’éclairer la Nation et nos compatriotes sur les travaux qui doivent être faits pour que notre pays respecte les Objectifs de développement durable (Odd) qui ont été arrêtés l’année dernière et qui ont pour échéance 20 ans. J’ai pu exposer que nous avons un budget qui est conforme à l’ambition qui est celle du gouvernement, celle du président de la République, Patrice Talon, de transformer notre économie, mais en même de donner à nos compatriotes, de meilleures conditions de travail et du travail aux plus jeunes. Mais pour le faire, il faut que le ministère du plan et développement soit à la hauteur. Donc pour cette année, nous avons un budget de 11,4 milliards de Fcfa et qui est en augmentation de 48%, plus ou moins équilibré entre les dépenses courantes et de fonctionnement qui font 45% et les dépenses d’investissement qui font 55%. Dans ce ministère, il y a très peu de projets qui sont faits pour le ministère lui-même. De manière générale, ce sont des projets qui sont en transit dans le ministère et qui sont dirigés vers d’autres ministères. Pour l’année prochaine, nous allons procéder à une rationalisation de ces projets là qui passe de 20 en 2016 à 12 en 2017. C’est le sens de ce qui a été présenté aux députés et j’ai été heureux de constater qu’à travers les questions qui ont été posées aussi bien sur le budget du ministère que sur l’action du gouvernement, il y a un intérêt pour ce qui sera fait l’année prochaine pour que les conditions de vie de nos compatriotes s’améliorent. Je leur ai apporté des assurances sur ce que nous sommes en train de faire dans ce domaine (…) Nous allons mobiliser d’abord nos propres ressources avec des actions énergiques pour que les ressources rentrent que ce soit au niveau des domaines qu’au niveau des impôts, mais aussi travailler avec nos partenaires pour que les ressources qui sont parfois déjà disponibles au niveau de nos partenaires puissent être mises à la disposition des projets et programmes (…) Nous allons être un peu plus vigilants dans la désignation et la nomination des coordonnateurs de projets. Nous allons exercer un suivi plus rigoureux dans l’exécution du projet… »

Lazare Maurice Sèhouéto, Ministre du commerce, de l’industrie et de l’artisanat
« …Disons que globalement, il y a augmentation du budget du ministère du commerce, de l’industrie et de l’artisanat par rapport à 2016. Vous savez que nous avons fait beaucoup de restructurations au niveau des différents ministères. Ces restructurations font qu’un certain nombre de structures et d’organismes ont été expurgés. On est passé à une centaine de projets à une dizaine. Mais c’est fait parfois par recomposition, par restructuration et parfois par disparition pure et simple. Enfin, il y a de nouvelles actions qui sont programmées et qui ont eu un certain financement. 62% du budget sont au profit du secteur privé. Beaucoup croient que le ministère du commerce, de l’industrie et de l’artisanat produit. Or, c’est un ministère d’accompagnement du secteur privé (…) Le budget que nous avons cette année est raisonnable. Le montant du budget du ministère du commerce, de l’industrie et de l’artisanat, c’est 11,5 milliards de Fcfa dont l’essentiel est consacré à l’accompagnement du secteur privé. Pour ce qui est du fonctionnement, ça fait à peine 15%. Je dois dire que c’est 3 choses nouvelles. Premièrement, c’est l’infrastructure qualité. Le Bénin est envahi par les produits de tous genres, et de toutes provenances et il se pose de plus en plus un problème de santé publique. Nous ne faisons pas assez suffisamment le contrôle des produits alimentaires et des produits non alimentaires (…) Lorsque nous importons sur le Nigeria par exemple, on se rend compte que de plus en plus, nos produits sont refoulés parce que nous ne les produisons pas conformément aux normes du NAFDAC. Il faut que nous ayons une structure fiable au Bénin et avec laquelle le NAFDAC sera en partenariat comme avec d’autres structures dans le monde pour que nos produits soient acceptés. L’autre aspect des restructurations, c’est la mise à niveau des entreprises. Jusqu’à présent, nous nous sommes concentrés sur les industries. C’est le temps des petites et moyennes entreprises comme la dorsale stratégique sur laquelle nous allons travailler (...) Nous allons faire en sorte que l’artisanat ne soit plus de la bricole, mais de véritables entreprises... »

Rafiatou Monrou, Ministre de l’économie numérique et de la communication
« …Avant toute chose, je voudrais vous remercie pour tout ce que vous faites pour pouvoir apporter l’information à nos chères populations. Comme vous le savez, l’économie numérique doit servir de levier pour la croissance économique. C’est pour cela que nous avons beaucoup de projets phares. Notre budget pour 2017 est à un niveau nettement supérieur par rapport à celui de 2016 qui est de 21 milliards Fcfa. Compte tenu des défis à relever dans le secteur de l’économie numérique pour accompagner tous les secteurs vitaux de l’économie, ce budget est passé à 31 milliards Fcfa environ. Ceci se justifie par le nombre de projets phares comme la généralisation de l’internet sur toute l’étendue du territoire national. Le gouvernement béninois a mis un accent particulier et est prêt à faire un effort conséquent puisque cela puisse être une réalité en 2017. Vous aurez les détails dans les jours à venir, vous aurez les détails avec l’implémentation des infrastructures qui, pour certains ont commencé et pour d’autres restent à venir. Toujours pour ce qui concerne les projets phares, une bonne partie est consacrée à la presse et tout ce qui est média dans notre pays… »

José Tonato, Ministre du cadre de vie et du développement durable
« …Je viens de passer devant la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale pour présenter le budget du ministère du cadre de vie et du développement durable. Il faut d’abord rappeler que le ministère procède du regroupement de l’ancien ministère de l’environnent et de l’ancien ministère de l’urbanisme et de l’habitat auquel il faut ajouter la délégation à l’aménagement du territoire et dans lequel il faut inclure les eaux, forêts et chasses et le changement climatique. Pour 2017, c’est un budget qui fait 148 milliards Fcfa dont environ 80% consacré à l’investissement. Ce qui explique que le budget a pris cette ampleur, c’est parce que le portefeuille du ministère du cadre de vie a inclus désormais un certain nombre de projets phares. Parmi les 48 projets phares du gouvernement, il y a 11 qui sont logés dans le projet du ministère du cadre de vie. Ensuite, le gouvernement a décidé de faire assumer désormais par le ministère du cadre de vie, sa fonction sa fonction régalienne de supervision de toutes les constructions de l’Etat (…) Les députés avaient des préoccupations majeures comme par exemple notre attitude vis-à-vis de la décentralisation. Je leur ai apporté des réponses nécessaires que le gouvernement est dans son rôle d’accompagnateur pour renforcer la décentralisation. Il y a beaucoup de projets qui sont financés par les partenaires et qui sont financés par le gouvernement au profit des Communes (…) L’autre préoccupation des députés est relative aux logements. J’ai expliqué aux députés que nous avons pris toutes les dispositions pour changer d’approche et que l’Etat reste dans son rôle d’environnement incitatif pour que le promoteur immobilier viennent chez parce que nous aurions créé les conditions pour régler la question du foncier viabilisé pour leur permettre de faire les logements dans de bonnes conditions. Nous voulons faire 20.000 logements en 4 ans. Il y a donc un rythme de 5000 logements par an. Il y a aussi une préoccupation relative au projet ville durable. Je leur ai expliqué que c’est un projet qui vise à créer la synergie nécessaire entre les différents secteurs du ministère à savoir l’aménagement du territoire, le développement urbain, l’habitat et l’environnement… »
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN



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