portrait : Francine Enianloko née Toupé, le parcours d’une femme déterminée

Isac A. YAÏ 22 novembre 2013

L’enthousiasme et la rigueur sont inscrits dans sa carte génétique. La politique, elle la regarde de loin. C’est une femme, pas des moindres. A sa façon, elle honore la jeunesse et accomplit le rêve de développement. Elle, c’est Francine Enianloko Toupé

Mahutin Francine Enianloko née Toupé, une jeune béninoise qui navigue dans les eaux des télécommunications. Âgée de 41 ans avec deux enfants et 4.569 amis sur facebook, Francine Toupé est une femme dynamique, rigoureuse, intègre et très relationnelle. "Je me définis comme une personne franche et gaie", dit-elle avec un léger sourire. Son état civil remonte à 1972. Née à Porto-Novo et originaire de Ouidah, une banlieue populeuse de Cotonou chargée de faits historiques, Francine Toupé est cadre dans une entreprise de téléphonie mobile de la place. Quand on lui demande quel genre d’enfant était-elle, elle répond : "Du genre qui aime beaucoup la communication". C’était son rêve. Et malgré son état d’orpheline de père à l’âge de 14 ans, son rêve n’a pas été brisé.

Une femme battante…
Femme battante, elle arrive à se forger sa propre réalité car, pour elle, "l’attitude détermine l’altitude". Sa spécialité : une pointe d’ironie, une liberté de détachement et d’humilité. Simplement parce que c’est sa citation favorite et qui lui sert d’ailleurs de profil pour son Blackberry. Et derrière cela, c’est tout un parcours. Si elle n’est toujours pas la première de sa classe, elle se contentait au moins de ne jamais reprendre une classe. Déterminée, volontariste, astucieuse, et très taquine, elle tranchait ses fantasmes d’adolescente avec ses cahiers et ses devoirs. Selon quelques proches, elle a su construire une sorte de mystère autour d’elle depuis son jeune âge jusqu’à ce jour. "Francine est une femme bien, une excellente femme, le genre d’ami qu’on peut appeler à 5 h du matin quand on est en panne à des kilomètres de Cotonou", confie un de ses amis. Après son Bac en 1995, Francine Toupé s’engage dans une formation de communication et action publicitaire pour sortir avec un Master en Administration des Affaires en 2009 de la Faculté Libre des Sciences Economiques et de Gestion de Lille. "Après le décès de mon père, il n’y avait que l’étude qui constituait le seul gage pour moi de réussir et de pouvoir prendre soin de ma mère. Je suis devenue ce que je suis par la force du travail et surtout le travail bien fait", ajoute-t-elle avec un regard clair, mouillé d’enthousiasme et d’humilité.

Un parcours fait de lauriers
Engagée après ses études en tant qu’assistante en Communication de cette entreprise de téléphonie mobile, la responsabilité lui revenait de concevoir les messages publicitaires sur les affiches et de gérer les relations avec la presse. Ces messages teintés souvent d’humour et très crédibles, c’est elle qui les livrait dans un cheminement qui tient plus à la distraction qu’à une marche vers un but. Deux ans après, c’est à dire en 2004, elle devient assistante commerciale pour ensuite devenir la première Chef d’Agence du réseau de téléphonie mobile sis à l’Etoile rouge. En 3 ans, Francine Toupé réalise pour cette agence un grand chiffres d’affaire. Elle sera ainsi affectée à l’Agence principale de l’Avenue Steinmetz en octobre 2009, année de sa présidence à la tête de la Jeune Chambre Internationale du Bénin (Jci Bénin). Elle reste ce qu’elle est grâce au militantisme et à la vie associative qu’elle a vécus. "La meilleure école pour moi, fut la vie associative…elle m’a appris à compter sur moi-même pour mieux impacter les autres", lance-t-elle. Au lendemain de son Bts, elle intègre, la Jeune Chambre Internationale et est membre fondateur de la Jci Aurore. Et le chiffre 68.887 est son numéro de sénat (membre à vie de la JCI). Past Président National de la Jci Bénin, elle a parcouru le Bénin à la découverte de la réalité des uns et des autres. Elle a oeuvré dans le social et a compris les peines des enfants déscolarisés et celles de la jeune femme incapable de nourrir son enfant... "J’ai vu et appris…", soupire-t-elle. Des réalités qui ont grandi, dit-elle, son cœur et élevé sa perception des choses de la vie. Ceci a pesé dans la balance quand le réseau de téléphonie mobile a lancé en interne l’appel à candidatures au poste de Secrétaire exécutif de la Fondation de la structure. Ils étaient 4 sur la ligne de départ mais elle a été la seule à l’arrivée. Une des Cadres du groupe au Bénin, elle est désormais chargée de développer et de renforce l’image d’Etisalat Bénin en tant qu’entreprise citoyenne à responsabilité sociale. Et elle le fait si bien car, elle est souvent avec les enfants pour des dons de kits scolaires, offrir la joie aux femmes sans emploi et redéfinir à ceux qui sont dans le besoin des raisons de vivre. Une poétique du sourire, une esthétique du regard, est désormais sa marque de fabrique. Et ceci bien qu’étant mère au foyer. "La dernière fois, j’ai géré ma famille par téléphone pendant un mois, parce que j’étais en mission dans le Nord, mais il faut avouer que mon mari constitue un appui solide sur lequel je me repose pendant mes missions et voyages", a-t-elle soufflé. Mais il ne faut pas se tromper. Ronde, parsemant ses propos d’anecdotes souvent drôles et de piques bien senties, Francine n’est pas un sans défaut. Son défaut est qu’elle crie quand elle s’énerve. "Si vous la voyez une fois énervée, vous allez la méconnaître", raconte un de ses amis d’enfance. "C’est mon principale défaut", reconnaît-elle sous un visage au maquillage discret avec une voix hésitante.

Passionnée de la bonne ambiance
Derrière des lunettes chromées, elle n’arrive pas à cacher sa passion pour l’ambiance. Des soirées chiques, des rendez-vous classe. Elle aime la fête et la distraction sur Internet même si son agenda ne le lui permet pas souvent. "J’aime la fête..", confie-t-elle. Tout lui va. Elle possède le secret. Son corps répond à toutes les paires de ciseaux des stylistes et modélistes. Et c’est pour cette raison que la marque Woodin vient de la présélectionner comme une des candidates susceptibles d’être son ambassadrice au Bénin pour un an si elle est élue par la population et le public votant. Sous une infinie richesse de couleurs, elle est une promesse à l’horizon. Elle est très persuasive quand elle croit à une noble cause, elle peut la défendre au prix de sa vie. pour preuve, sa mère a voulu qu’elle soit médecin, mais grâce à sa grande capacité de persuasion elle a su convaincre sa mère à accepter qu’elle fasse la communication. Dites lui que vous l’admirez. Elle vous sourit légèrement… Ainsi va Francine Toupé.



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