Réformes au Fonds des Arts et de la Culture : Les acteurs culturels désapprouvent la méthode de Ange N’koué

La rédaction 22 septembre 2016

Les acteurs culturels s’unissent désormais pour défendre leurs intérêts. Réunis au sein d’un collectif, ils entendent œuvrer pour restaurer l’image du secteur culturel victime de ce qu’ils appellent « la supercherie » du ministre du tourisme et de la culture, Ange N’Koué.

Les acteurs culturels béninois tirent une fois encore la sonnette d’alarme. Et pour cause, ils n’approuvent pas le mode de gestion du ministre de la culture. Réunis au sein d’un collectif, ils entendent désormais converger leurs actions pour sauver le secteur de la culture qui, selon eux, est malade. Pour le collectif, le secteur culturel est victime de la « supercherie » du ministre Ange N’Koué. En effet, le Directeur de la programmation et de la prospective du ministère de la culture aurait justifié l’abattement des 52,60 % du Fonds des arts et de la culture (Fac) par le payement des dettes du ministère. Une justification que le Collectif n’approuve pas. « Le Collectif des acteurs culturels rejette en bloc ces explications et exige la restauration de la subvention du Fac à un niveau sacrificiel d’abattement ne dépassant pas 25% », a dit Pascal Wanou, porte-parole du Collectif. Ceci permettrait selon le Collectif, de réévaluer le budget du Fac à près de 3,5 milliards. De plus, le Collectif dénonce le mutisme du ministre depuis les propositions des acteurs culturels. « Le ministre Ange N’Koué, en dépit des propositions faites, s’enferme malheureusement dans un mutisme préjudiciable au secteur », ont-ils regretté.

Des frustrations liées aux réformes...
L’abattement du Fonds des arts et de la culture ne constitue pas le seul motif d’indignation des acteurs culturels. Selon leurs propos, ils n’approuvent pas la conduite du ministre au sujet des réformes. Ils en veulent pour preuve les propositions faites à l’Assemblée générale des acteurs culturels tenue le 9 août 2016 et au cours de laquelle une commission ad hoc a été mise en place pour élaborer de façon consensuelle les réformes à opérer pour le fonctionnement du Fac. « Le rapport des travaux a été transmis au ministre depuis le 26 août 2016. Mais jusque-là, il n’y a pas eu de suite », informe Pascal Wanou. Aussi ajoute-t-il : « Ce qui est désolant, c’est que le ministre vient de transmettre au Conseil des ministres une communication sur les réformes au Fac, sans avoir eu au préalable à associer les acteurs culturels et sans l’avis du Conseil d’administration du Fac ». Par conséquent, le calendrier de la saison artistique 2016-2017 en sera affecté. Le lancement des appels à projets, l’étude des dossiers et la programmation des différentes activités au titre de cette saison vont connaitre un décalage. Face à cette situation, le Collectif projette une série d’actions pour restaurer l’image de la culture béninoise.
Cyrille LIGAN (Coll.)



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