Rosette Loé parle de la tournée européenne du meilleur artiste béninois 2018 « Fanicko est un artiste qui mérite ce qui lui arrive actuellement… »

Arnaud DOUMANHOUN 7 janvier 2019

Le vainqueur de la 11e édition de Bénin Top 10, meilleur artiste de l’année 2018, Fanicko de Jésus entame une tournée européenne dès le mois de mars prochain. Dans cette interview, la promotrice du groupe Bolard production, Rosette Loé qui assure cette randonnée, évoque quelques destinations. La camerounaise résidant en France à Montpellier apprécie surtout le talent musical de l’artiste.

Qu’est qui vous a motivé à signer pour une tournée avec Fanicko ?
Fanicko est un artiste que j’observe depuis des années. Je trouvais qu’il avait quelque fois une musique qui ressemblait à celle du Cameroun. Au début, je croyais même qu’il était chanteur camerounais. Et puis quand j’ai vu que Alviral était son manager, j’ai trouvé que c’était bien. Car, je connais sa rigueur, puisque je l’ai sollicité il y a quelques années. Je trouve que Fanicko est un artiste qui mérite ce qui lui arrive actuellement, parce qu’il y a du travail derrière, mais d’abord c’est un travail personnel. Il se donne à fonds. Je l’ai rencontré et je trouve qu’il est humble, calme et poli. Je suis contente de l’avoir signé et de faire sa tournée avec mes collègues bien évidemment.

Situez-nous sur les dates et les pays qui accueilleront les prestations de votre artiste ?
C’est une tournée européenne qui va se dérouler du 1er mars au 7 avril 2019. Il va sillonner plusieurs pays d’Europe. Notre souhait est que les spectacles se déroulent dans de bonnes salles, à la hauteur du travail qu’il abat. Du 1er mars au 07 avril, il fera la France, l’Allemagne, la Suisse pour ne citer que ces pays. Il fera pas mal de spectacles que nous allons accompagner avec d’autres choses qui seront en place.

Une tournée c’est beaucoup d’investissement. Croyez-vous que celle-ci sera rentabilisée ?
Il faut déjà dire que Fanicko ne sera pas à sa première tournée en Europe. Je crois qu’il a fait deux ou trois tournées avec des salles pleines et puis, je ne pense pas que quand on signe un artiste pour une tournée c’est pour de l’argent. Et si nous avons décidé de faire cette tournée, c’est parce que forcément, nous avons fait une étude de marché et on a vu que c’était faisable.
J’insiste sur le fait qu’au niveau de son équipe, ils abattent aussi du bon travail. Il y a donc du sérieux d’un côté comme de l’autre. Je ne crois pas que Fanicko fera une tournée pour une tournée. C’est un artiste qui est en train de se confirmer. Il gravit les échelons. Si les gens veulent le boucler aujourd’hui, c’est parce qu’il est connu outre la communauté béninoise. Je crois qu’il a du talent. Si on compte les jeunes de la musique urbaine en Afrique francophone, je crois qu’on citera son nom.

Parlez-nous du groupe Bolard production qui présente l’artiste au cours de cette tournée.
Ma structure elle a plusieurs volets. C’était une entreprise, avec le temps on a ajouté pas mal de choses. Le gros Label est « Newol » c’est-à-dire new here Life, une nouvelle façon d’appréhender la vie. Nous sommes artistiques : on découvre et on accompagne le talent artistique. Nous gérons plusieurs manifestations dont des présentations d’album. Nous évoluons dans l’audiovisuel et l’évènementiel. On peut trouver des dates aux artistes.
Ceux qui s’occupent uniquement du volet artistique on les appelle ‘’Bolard production’’. Eux, ils peuvent produire les artistes. Ils peuvent organiser les tournés. A l’intérieur, il y a un volet ‘’Don’’. Une tournée ça coûte, il faut stabiliser l’artiste et son staff c’est-à-dire le transport, les faire venir, les loger dans de bonnes conditions en Europe et assurer leur quotidien pour que la stratification de l’artiste soit totale. C’est important parce que si un artiste n’est pas mis dans de bonnes conditions, vous allez le voir partout.
Cette tournée de Fanicko va donc nous coûter au regard du sérieux qu’on met pour leur assurer un bon séjour. Je suis donc au Bénin pour qu’on essaie ensemble de planifier. Je suis quelqu’un qui travaille dans une dynamique de pro et une dynamique dans le sens de l’équipe. Je me dis que quand on décide tout seul, à l’arrivée des couacs vous allez les prendre tout seul ou prendre les rechutes tout seul. Même si c’est ma boîte, je traite avec des gens et ça fonctionne bien.

En termes de volet social que peut-on savoir sur les activités de « Newol ».
On insère les enfants déshérités de France, des enfants perdus, déscolarisés. On travaille avec eux sur la réalisation de scénario, tournage, etc..... De l’autre côté aussi, on fait de l’alphabétisation, on essaie d’apprendre le français à des publics immigrés ou non, à des gens qui sont nés en France et qui veulent apprendre à parler le français. Nous faisons aussi de la lecture avec des personnes âgées et beaucoup d’autres choses. Et l’argent que nous récoltons chaque année, nous faisons des dons en France parce que les gens ont toujours tendance à venir donner en Afrique. Moi mon défi quand j’ai lancé ma boîte c’était de montrer qu’en France aussi il y a la misère parce que j’en ai marre qu’on dise toujours l’Afrique, la misère et tout. Certes je fais des dons en Afrique mais je donne aussi en France. Je suis fier de donner, pour montrer qu’il y a aussi des gens qui ne mangent pas là-bas. Parfois je donne les repas.
Propos recueillis : Arnaud DOUMANHOUN



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