Causerie entre artistes et acteurs : Kulturforum Süd-Nord aide les jeunes photographes à trouver leur langage visuel

Isac A. YAÏ 18 mars 2024

Aider les jeunes photographes à trouver leur propre langage visuel. Tel est le but de la causerie initiée par l’Association Kulturforum Süd-Nord le samedi 16 mars 2024 dans ses locaux à Togbin. Cette initiative a connu la présence des universitaires en histoire de l’art, des artistes confirmés en art photographique et des jeunes artistes du Bénin, du Burkina et d’ailleurs.

« Comment trouver son langage visuel autonome comme jeune artiste photographe ». Tel est le thème de la séance de discussion et de partage d’expériences qui s’est déroulée le samedi 16 mars dernier dans les locaux de l’association Kulturform Süd-Nord. Aux dires du fondateur de l’Association, Dr Stephan Köhler, la plupart des artistes imitent les autres. Or, l’art peut être ou ne pas être beau mais, il doit avoir une instruction derrière. Il est donc important d’amener chaque jeune artiste photographe à trouver son langage visuel autonome et originel. Et pour y arriver, il faut les aider à susciter des réflexions sur leur démarche artistique qui détermine tout. L’Association voudrait, à travers cet espace créer une plateforme de discussion ouverte et critique sur le travail des jeunes artistes. « L’objectif de la séance est d’amener les jeunes artistes à développer un œil critique sur leur création et amener leurs amis à jeter un regard critique sur leur travail pour améliorer la qualité et la cohérence de leurs œuvres », explique M. Köhler.
Après cette séance, Kulturforum entend soulever d’autres questions pertinentes. A cette séance, Georges Adéagbo, Eliane Aïsso et Ishola Akpo ont, tour à tour, eu à expliquer ce qu’est une image, une photo d’art et le processus qu’il faut suivre pour devenir un artiste sculpteur, peintre ou un artiste photographe confirmé ayant un langage visuel autonome.
Dans cette discussion, Ishola Akpo a conseillé les jeunes photographe à être patients, d’aller à la source de leur histoire, de leur vécu et d’aller dans leur famille et de faire sortir des petites histoires. Pour lui, ce sont les petites histoires qui en forment des grandes. L’artiste a donc demandé aux jeunes de se consacrer à ce qu’ils savent faire le mieux, la photographie. « Le spectateur a faim. Quand il vient devant une œuvre, il a envie de rentrer dans l’œuvre pour l’écouter et la comnaître », a-t-il fait savoir. Pour l’artiste Eliane Aïsso, le langage visuel de l’artiste doit être quelque chose de personnel issu des recherches faites par l’artiste. « Quand cela vient de l’artiste, c’est plus touchant, c’est plus fort, L’artiste pourra mieux s’exprimer. Quand je parle de mon vécu, de ma culture, j’essaie d’harmoniser, de travailler avec d’autres cultures qui ont trait à ma culture. C’est toujours important d’aller faire des recherches », a-t-elle fait savoir.
Evoluant dans la même logique, Georges Adéagbo souligne que le travail de l’artiste dépend de l’aspiration du public. « Le visiteur qui vient voir la photo doit tirer de la photo, une instruction. Une œuvre d’art a sa valeur dans l’instruction qu’elle détient. Toute œuvre d’art qui n’a pas une instruction n’est pas une œuvre d’art, parce que le monde d’aujourd’hui est dans l’instruction », a-t-il ajouté. « Cette discussion a été très instructive et a donné une occasion de partage d’expériences entre les ainés et les jeunes », apprécient l’artiste franco-béninoise Nella Aguessy et le Burkinabé Soum Eveline Bonkoungou.
« Je remercie l’Association Kulturforum d’avoir organisé cette séance. Elle est venue comme un stimulant qui m’oblige à travailler plus dur pour de bons résultats et à bien construire ma carrière », reconnait le jeune photographe Franquin Dedji en exposition à la Bibliothèque d’art de Kulturforum depuis le 22 février



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