Lancement de « Jusqu’aux enfers… » : Chams Modeste Hedji sort sa première pièce de théâtre

21 avril 2024

Le lancement du livre « Jusqu’aux enfers » suivi de la première représentation scénique a eu lieu, samedi 13 avril dernier à l’institut Jean-Paul II à Cotonou. Subdivisée en quatre actes, cette œuvre littéraire, la toute première séminariste Chams Modeste Hedji, met en scène l’Africain partagé entre les enjeux de la vie, les exigences de la foi et les sollicitations de sa culture.

L’univers littéraire béninois s’est enrichi le 13 avril dernier par le premier ouvrage du séminariste Chams Modeste Hédji. Il s’agit de la pièce théâtrale « Jusqu’aux enfers… » dont la représentation scénique a tenu en haleine l’assistance. Subdivisée en 4 actes et 13 scènes, cette œuvre littéraire préfacée par le professeur Romain Hounzandji et publiée aux éditions Savanes du Continent, met en scène l’Africain partagé entre les enjeux de la vie, les exigences de la foi et les sollicitations de sa culture. Hanté par les questions de savoir comment le christianisme et la culture africaine peuvent-ils faire bon ménage, jusqu’à quel seuil peut aller l’africain acquis à l’acculturation et partagé entre la foi et l’exaltation de sa culture, l’écrivain a tenté d’aborder cette réalité en prêtant le souffle et la muse à des personnages agiles. Impuissant face à ces questionnements, Chams Modeste Hedji a décidé d’inventer un monde et de créer un personnage pour se consoler. « Je me suis rendu compte que ce personnage a pu s’incarner au carrefour de la confrontation entre culture et foi, entre africanité et modernité, entre particularisme et mondialisation », fait-il remarquer dans un monde où l’africain est devenu un être entre deux mensonges : « un présent que nous feignons de vivre et un passé que nous feignons de ne plus vivre », se désole-t-il. Pour Chams Modeste Hedji, sortis diminués de la traite négrière, de l’esclavage et de la colonisation qui étaient les modalités de rencontre de l’Afrique avec l’occident, les Africains doivent se redéfinir loin de tout sentimentalisme. « Nous en sommes sortis acculturés, déculturés et extravertis », s’offusque-t-il jusqu’à paraphraser Frantz Fanon qui assimilait les Africains à des êtres de peau noire mais à masque blanc. « C’est là le drame ! », s’exclame-t-il. Car, perdu entre les réalités actuelles et son passé, l’Africain ne sait plus quel contenu donner à lui-même. « Comment nous pouvons être nous-mêmes en étant acculturé ? », s’interroge l’écrivain regrettant que les Africains soient descendus jusqu’aux enfers sans être en enfer. Face au vent du panafricanisme qui souffle, l’écrivain invite les Africains à définir autrement leur combat. « Nous ne nous reconnaissons plus, mais malgré l’opacité des ténèbres, je rêve avec le personnage principal de la pièce d’une Afrique qui ose être elle-même », conclut-il avec espoir.



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