Conférence internationale INTEREST 2024 à Cotonou : Des membres du comité d’organisation évoquent les objectifs visés et les raisons du choix du Bénin

Isac A. YAÏ 17 mai 2024

La 18ème conférence internationale INTEREST se poursuit dans la salle rouge du Palais des Congrès de Cotonou. Elle réunit depuis le 14 mai dernier des centaines de scientifiques, des cliniciens, des décideurs, des acteurs de la santé des quatre coins du monde pour trouver solution aux maladies infectieuses particulièrement le VIH Sida. Pour les participants, les assises de Cotonou ont été une réussite du point de vue participants et qualité des communications. Après 4 jours de partages intellectuels, cette 18ème conférence sera conduite à son terme. Selon les membres du comité d’organisation, ils ne se sont pas trompés en portant leurs choix sur le Bénin, car les objectifs ont été atteints

Professeur Kwasi Torpey, Président du comité international d’organisation, INTEREST
« INTEREST est l’une des plus grandes conférences scientifiques internationales »

La conférence INTEREST cherche à créer une plateforme pour les pays africains de partager les expériences, les meilleures pratiques et pour espérer atteindre les objectifs fixés. C’est donc l’une des plus grandes conférences scientifiques internationales qui a pour but de parler des innovations en matière de traitement de cette pandémie en Afrique et de voir ce qu’il y a de nouveau et ce qu’on peut utiliser même de point de vue endogène pour améliorer la prise en charge des patients. Cette conférence vise aussi à renforcer les capacités des scientifiques de la jeune génération pour qu’ils prennent en charge la réponse au VIH dans les prochaines années. INTEREST privilégie donc beaucoup les jeunes chercheurs et consacre une grande partie de son budget pour la mobilisation de ces jeunes afin de les motiver, les encourager et leur permettre de saisir des opportunités de recherche. C’est donc une grande occasion de renforcement des capacités de formation de tous les acteurs et en particulier les jeunes chercheurs.

Professeur Cossi Angelo Attinsounon, président du comité local
« Le Bénin est la meilleure destination en Afrique de l’Ouest pour abriter cette conférence »

Il faut noter que le Bénin est la meilleure destination en Afrique de l’Ouest aujourd’hui. Du point de vue de la stabilité politique, nous sommes le berceau de la démocratie qui se traduit constamment et sur le plan de la sécurité, le Bénin est l’un des pays les plus sécurisés de l’Afrique du Ouest.
En plus de ces atouts, il faut noter que lorsqu’on veut choisir un pays pour abriter un grand congrès international, on voit la facilité qu’on peut avoir pour le transport et l’obtention du visa. Le Bénin, c’est la plus grande porte ouverte aujourd’hui à tout le monde entier. Obtenir un visa pour venir au Bénin, ça ne prend que 10 minutes en ligne. C’est autant d’atouts que notre pays a eus.
Je me rappelle que l’année passée, pour aller à Maputo, nous avons dû avoir des lettres d’invitation signées par le comité local et par INTEREST pour faire des formalités de visa. Je n’ai signé aucune lettre d’invitation cette année. Pourtant, la salle est remplie.
Ce sont des atouts que notre pays a aujourd’hui qui font que lorsqu’on veut choisir un pays pour avoir de la facilité, on prendra la direction du Bénin. Le Bénin, parce que le tourisme est devenu une priorité depuis environ 10 ans. Donc, le Bénin fait parler de lui dans le monde entier et ça intéresse les gens de venir voir ce qui se passe. Ils veulent savoir comment l’économie se transforme, quels sont les sites touristiques qui s’améliorent, la place Amazone non loin du palais des congrès intéresse les congressistes.
Il faut noter qu’une présentation du Bénin a été faite lors de la dernière conférence qui a eu lieu à Maputo, avec une vidéo qui a montré tous les atouts du Bénin. Les gens étaient vraiment incités à venir à Cotonou. Sur le plan thérapeutique, et la lutte contre le VIH Sida, le Bénin est un modèle. Il faut noter que le Bénin fait partie des premiers pays qui ont déclaré la gratuité du traitement antirétroviral, la prise en charge gratuite, qui non seulement prend en compte les médicaments, mais la consultation gratuite des bilans, aussi bien pour le démarrage du traitement que pour le suivi des patients.
Le Bénin a conjugué au passé la rupture des ARV depuis plus de dix ans. Lorsque vous avez des résultats comme ça, les gens vous font confiance et ils ont envie de venir partager votre expérience et de venir aussi vous aider à mieux faire ce que vous faites déjà si bien.

Dr. Valentine KIKI MEDEGAN, Vice-Présidente du comité local
« L’organisation de cette conférence est comme un test pour nous »

Lorsque le comité international a notifié au gouvernement que le choix est porté sur notre pays pour abriter la 18ème conférence internationale, le chef de l’État a pris l’engagement de la réussite de cette conférence. Un comité local d’organisation a été mis en place avec des thèmes de référence précis. Ce comité local a été mis en place par le comité international, c’est comme ça dans leur procédure, et nous avons commencé à travailler avec tout l’appui du gouvernement, du chef de l’État qui a d’abord autorisé que notre pays abrite cette conférence, parce qu’une chose est de porter son choix sur le pays, et l’autre c’est que le pays accepte de l’abriter.
Donc, le chef de l’État a donné l’autorisation tout de suite, et nous a même autorisés à participer à la 17ème conférence qui s’est tenue à Maputo. On a donc été inspiré de l’expérience de Maputo pour que les objectifs soient plus qu’atteints ici dans notre pays. Le comité local s’est alors mis à travailler tout de suite, et les thèmes de référence ont été rédigés sur la base du cahier de charge que le comité international nous a envoyé. Le comité local a tenu des séances de travail sur chaque point du cahier de charge.
L’autre chose, c’est de travailler avec le comité international sur le programme scientifique. C’était de grands défis à relever. Nous avons aussi fait beaucoup de sensibilisation pour que nos scientifiques, les agents de santé, même les communautaires puissent être présents à cette conférence. Donc, il y a beaucoup, beaucoup de choses qui ont été faites pour la réussite de cette conférence.
Vous savez que pour organiser une conférence dont l’effectif est de plus de 800 participants, ce n’est pas facile. Je crois que nous sommes autour de 900 maintenant dont environ 400 nationaux. Donc, ce n’est pas du tout facile à organiser. L’équipe internationale s’est appuyée sur le comité national pour préparer cette conférence. Et nous y sommes arrivés.
L’organisation de cette conférence est comme un test pour nous. Nous nous préparons à abriter une conférence encore plus grande. Et là, c’est entre 8 000 et 10 000 participants. Notre pays est capable d’accueillir une telle conférence. On s’y prépare activement. Donc c’est un test grandeur nature qu’on est en train de faire là maintenant à travers cette conférence. Nous allons évaluer et je suis sûre que les résultats seront bons.
Propos recueillis par Isac A. YAÏ



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