Bitumage de l'axe Bodjékali-Madjékali-frontière Nigeria : Affrontements manqués entre Nigérians et Béninois à Illouwa

Polycarpe HOUNSOU 6 juin 2013

On est passé à deux doigts, jeudi dernier, d’un violent affrontement entre populations nigériane et béninoise à la frontière bénino-nigériane de Illouwa dans la commune de Malanville. A l’origine de cette situation, les travaux de bitumage de l’axe Bodjékali-Madjékali-frontière Nigeria initiés par l’Etat béninois. Selon nos informations, ces travaux entamés sur cet axe long de trente deux kilomètres environ ne sont pas du goût de la partie nigériane qui estime que le Bénin s’apprête à lancer un défi majeur au Nigeria. Du coup, l’armée nigériane met tout en œuvre pour empêcher le déroulement des travaux. Pour y parvenir, elle a voulu procéder à l’érection d’une barrière dans la zone neutre, juste à la frontière. Face à l’opposition farouche des populations de Illouwa, mobilisées comme un seul homme, les Nigérians ont fait un repli tactique et se sont armés de coupe-coupe, de machettes et autre armes de fabrication artisanale. Aussi, ont-ils été appuyés par une armada de forces de l’ordre nigériane armée jusqu’aux dents et décidées à en découdre avec les Béninois. Aussitôt alertée, une forte délégation béninoise composée des autorités communales avec à leur tête le maire Issaka Bako de Malanville, de la compagnie de gendarmerie de Kandi dirigée par le Capitaine Ayouba Lafia N’gobi, et du commissariat de la localité, s’est rendue sur le terrain pour apaiser les populations béninoises. La délégation a exhorté les Béninois à ne céder à aucune provocation, de quelque nature que ce soit. N’eût été alors le sang froid des béninois, l’on pourrait assister au pire car la partie nigériane reste toujours campée sur sa position et n’entend pas démordre. Aux dernières nouvelles, l’on apprend qu’un calme précaire règne sur les lieux ; néanmoins, les populations de Illouwa sont sur le qui-vive et appellent les autorités béninoises en charge de la gestion de nos frontières au secours. Il urge donc de parer au plus pressé pour maintenir au beau fixe les relations de bon voisinage entre notre pays et le grand voisin de l’Est.



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