Le Pape appelle à une « solution politique » en Syrie

La rédaction 1er avril 2013

Pour son premier message urbi et orbi, le pape François a lancé un appel pathétique pour la paix au Moyen-Orient, en Syrie en particulier, mais aussi au Mali et en Corée. Il a également appelé les chrétiens à une conversion du « cœur ».Conversion intérieure

Le pape François salue la foule place Saint-Pierre dimanche.
Crédits photo : STEFANO RELLANDINI/REUTERS

Devant une place Saint-Pierre noire de monde pour la fête de Pâques, le nouveau pape François, dont c’était le premier message urbi et orbi retransmis en mondovision a lancé un appel vibrant pour la paix avant de souhaiter de « joyeuses Pâques » au monde entier.
« Demandons à Jésus ressuscité, qui transforme la mort en vie, de changer la haine en amour, la vengeance en pardon, la guerre en paix. Oui, le Christ est notre paix et, par lui, implorons la paix pour le monde entier ! », a-t-il lancé.

« Paix pour le Moyen-Orient, en particulier entre Israéliens et Palestiniens, qui travaillent à trouver la route de la concorde, afin qu’ils reprennent avec courage et disponibilité les négociations pour mettre fin à un conflit qui dure désormais depuis trop de temps. »

Mais aussi : « Paix en Irak, pour que cesse définitivement toute violence, et, surtout, pour la Syrie bien-aimée, pour sa population blessée par le conflit et pour les nombreux réfugiés qui attendent aide et consolation. Que de sang a été versé ! Et que de souffrances devront encore être infligées avant qu’on réussisse à trouver une solution politique à la crise ? »

Enfin : « Paix pour l’Afrique, encore théâtre de conflits sanglants. Au Mali, afin qu’il retrouve unité et stabilité ; et au Nigeria, où malheureusement ne cessent pas les attentats qui menacent la vie de tant d’innocents et où de nombreuses personnes, même des enfants, sont retenues en otages par des groupes terroristes. Paix dans l’est de la République démocratique du Congo et en République centrafricaine, où nombreux sont ceux qui sont contraints à laisser leurs maisons et vivent encore dans la peur. »

Le pape François a terminé cette série d’appels d’une intensité rare pour l’Asie et « surtout dans la péninsule coréenne, pour que soient surmontées les divergences et que mûrisse un esprit renouvelé de réconciliation ».

Il a également fustigé « l’avidité de ceux qui cherchent des gains faciles » qui « divisent » la vie humaine et la famille. Un « égoïsme » qui conduit à la « traite de personnes, l’esclavage le plus répandu en ce XXIe siècle », à « la violence liée au trafic de drogue » mais aussi à « l’exploitation inéquitable des ressources naturelles » alors que les hommes sont « des gardiens responsables de la création ».

En commençant ce message, le pape François avait demandé que la « joie » de cette fête parvienne spécialement dans les lieux de souffrance : « C’est une grande joie pour moi de pouvoir vous faire cette annonce : le Christ est ressuscité ! Je voudrais qu’elle arrive dans chaque maison, dans chaque famille, spécialement là où il y a plus de souffrance, dans les hôpitaux, dans les prisons… »

Mais que cette « joie » touche aussi tout un chacun, en reprenant le tutoiement de la veillée pascale : « Je voudrais que cette joie atteigne tous les cœurs, parce que c’est là que Dieu veut semer cette Bonne Nouvelle : Jésus est ressuscité, c‘est une espérance pour toi, tu n’es plus sous la domination du péché, du mal ! »

En se demandant « quel sens a cet événement », il a donné cette réponse : « Cela signifie que l’amour de Dieu peut transformer notre vie, faire fleurir ces zones de désert qui sont dans notre cœur. » Ajoutant : « Voilà ce qu’est Pâques : c’est l’exode, le passage de l’homme de l’esclavage du péché, du mal à la liberté de l’amour, du bien. Parce que Dieu est vie, seulement vie, et sa gloire est l’homme vivant. »

Il a nettement insisté sur cette conversion intérieure : « Ce passage de l’esclavage du mal à la liberté du bien doit se réaliser en tout temps, dans les espaces concrets de notre existence, dans notre vie de chaque jour. » Terminant par cet appel : « Laissons-nous renouveler par la miséricorde de Dieu, laissons-nous aimer par Jésus, laissons la puissance de son amour transformer aussi notre vie ; et devenons des instruments de cette miséricorde, des canaux à travers lesquels Dieu puisse irriguer la terre, garder toute la création et faire fleurir la justice et la paix. »

Source : lefigaro.fr



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