Nommé le mardi 10 mai dernier par le président français, François Hollande pour présider la mission de préfiguration en vue de la création, « avant la fin de l’année », d’une « fondation pour la mémoire de l’esclavage », l’ancien premier ministre Lionel Zinsou a profité du micro de Sébastien Cabrita Dos Santos pour expliquer pourquoi il a accepté de présider une telle mission.
Pour le candidat malheureux à la dernière élection présidentielle, « la mémoire de l’esclavage est essentielle pour le récit national français, c’est une cause fondamentale pour les départements d’outre-mer » car, explique t-il au micro de RFI, « les éléments de conscience de l’esclavage peuvent aller jusqu’à bloquer la société contemporaine« . S’il a en effet accepté de présider une telle mission c’est en partie due au fait que « des discriminations peuvent demeurer fondées sur des différences entre maitres et esclaves (…) et c’est essentiel pour l’Afrique« . Discrimination qui, à en croire Lionel Zinsou « peut bloquer le dialogue social dans certains territoires » car chacun en a une idée, une conscience différente, plus ou moins contemporaine. « Chez nous en Afrique, c’est une des causes principales du sous développement avec un ressentiment extrêmement fort. Nous sommes bloqués dans la misère parce qu’il y a eu cette saignée historique. C’est une cause vraiment essentielle qui traverse nos sociétés y compris celle de l’Afrique » a fait remarqué Lionel Zinsou.
Rappelons que le président français François Hollande avait prononcé cette nomination à l’occasion de la journée commémorative de l’abolition de l’esclavage le mardi 10 mai organisées au palais du Luxembourg, où siège le Sénat, à Paris. Lionel Zinsou présentera son rapport « à l’automne » et l’institution pourra être « créée avant la fin de l’année« , avait précisé le président François Hollande. Cette annonce avait été faite alors que plusieurs associations antiracistes avaient exhorté François Hollande lundi 09 mai à créer un « musée de l’esclavage« .