Exigences du code électoral : Fcbe, Moele-Bénin, Rn, Mpl, Gsr, Nfn et autres... : fusionner ou disparaître

28 mars 2024

Sombre et lugubre. Pour les micro-partis au Bénin, l’avenir n’annonce rien de bon. Du moins, au regard des dispositions contenues dans le nouveau code électoral sur la base desquelles les partis politiques doivent concourir pour les élections générales en 2026, la plupart des observateurs avertis entrevoient la mort programmée de certains partis à l’instar de Force Cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), du Parti Mouvement des Élites Engagées pour l’Émancipation du Bénin (Moele-Bénin), Renaissance nationale (Rn ex Udbn), le Mouvement Populaire de Libération (Mpl), la Nouvelle force nationale (Nfn) et la Grande solidarité Républicaine (Gsr). En effet, la première disposition qui les met en difficulté et risque de les emporter dans l’abîme, fait état de ce que pour être éligible au partage des sièges, les partis doivent au préalable obtenir 10% des suffrages au plan national.
Ensuite, dans chacune des circonscriptions électorales du pays, il est fait obligation d’obtenir 20% des suffrages avant d’avoir droit, à ce niveau, à la répartition des sièges à moins d’être en accord de gouvernance avec un autre parti également éligible au partage de siège. Au vu des réalités politiques du moment au Bénin, la tâche devient carrément insurmontable pour les petits partis cités plus haut. Or, le précédent code électoral ayant conduit aux législatives de 2023 avait prévu qu’il fallait simplement réunir 10% des suffrages au plan national pour lever des sièges dans toutes les Circonscriptions électorales au cas où la proportionnalité entre le nombre de suffrage obtenu et de sièges à répartir est bonne et ceci, sans aucune autre exigence.

La pression ‘‘Fusion’’ s’accentue
Pour rappel, aux législatives de 2023, Moele-Bénin s’est retrouvé à 2,29%, le MPL à 1,28%, Rn ou l’ex l’Udbn à 1,07% et 4,42% pour la Fcbe. Au regard de ces résultats, il leur serait difficile de tenir face aux nouvelles dispositions du code électoral surtout que les trois blocs actuellement représentés à l’Assemblée nationale sont en pôle position pour maximiser les voix en 2026. Alors, à moins que les micro-partis changent de stratégie et de rhétorique et ne fusionnent dans un grand parti comme l’a fait, certainement à contrecœur, le Prd, ils auront du mal à sortir la tête de l’eau.
D’ailleurs, même si le nouveau code prévoit qu’en tant que parti, il est possible de signer des accords de gouvernance, le premier barrage qui est celui des 10% reste, pour l’instant, insurmontable pour tous ces partis sans ancrage national. En d’autres termes, l’accord de gouvernance ne peut à lui seul servir que si ces partis sont d’abord sûrs d’obtenir 10% des suffrages au plan national. Hélas ! La barre est très haute et ce serait peine perdue de raisonner comme celui qui refuse de voir la réalité en face. De toutes les façons, en 2026, les canards boiteux apprendront à leurs dépens qu’avec le nouveau code électoral, il n’y a pas à faire le malin.



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