Répression pour non port de casque : sévir avec la manière… bannir le zèle

4 avril 2024

Des affrontements et des courses-poursuites entre policiers et usagers. C’est malheureusement, le triste tableau présenté ces derniers jours sur les routes d’Azowlissè, Azovè, Abomey et ailleurs. Au final, on déplore des blessés enregistrés des deux côtés à l’occasion de l’opération de répression pour non port de casque par des motocyclistes. C’est triste et déplorable puisqu’en principe, cette répression est déclenchée pour amener les populations à se protéger sur les routes. Mais, voilà que quelques-uns y ont laissé leur vie. Face à ces drames, les responsabilités sont bien partagées. D’un côté, l’excès de zèle des agents de police est pointé du doigt. Les populations sont en porte-à-faux avec la méthode de va-t-en-guerre appliquée face aux usagers en infraction.
En fait, l’usager même en faute n’est pas l’ennemi du policier. Bien au contraire, c’est le compatriote, et la bonne manière qui puisse l’amener au changement de comportement pour le respect des prescriptions, doit être la priorité. C’est ce défaut dans la manière qui a causé de graves blessures sur des usagers hier à Adjohoun. Prises de colère, les populations de la localité se sont soulevées pour une opération de vengeance. C’est ainsi qu’un affrontement a opposé les deux parties au point où les policiers, dépassés par les événements se sont réfugiés dans le commissariat et ont fait usage de tirs de sommation. Le pire a été évité de justesse. Il est donc nécessaire de repenser la méthode de répression utilisée par les Forces de l’ordre.
D’un autre côté, il y a le sempiternel problème de l’incivisme des usagers. Malgré les sensibilisations, il se trouve encore des brebis galeuses qui résistent à la loi. Il est aisé de constater aujourd’hui que la quasi-totalité les motocyclistes portent désormais le casque pour leur sécurité. Il reste cependant quelques hors-la-loi qui sont traqués par la police. Et malheureusement certains d’entre eux tentent parfois d’affronter la Force publique malgré leur tort.
Par conséquent, il n’est pas exagéré d’affirmer que les fautes qui occasionnent les désagréments leur incombent. C’était déjà le cas à Azovè où un motocycliste a écrasé les pieds d’un commissaire de police en fuyant. D’ailleurs, il était sans casque et devrait subir les rigueurs de la loi. Un cas similaire s’est produit à Abomey mais sans casse. A ce niveau, un gardien de la tradition a refusé de se soumettre à la règle sous le prétexte de l’exception aux usages de la tradition. En principe, nul n’est au-dessus de la loi quel qu’il soit. En dépit d’un bonnet sur la tête, l’usager doit porter le casque tel que la loi le prévoit. S’il est besoin d’une dérogation aux têtes couronnées, les chefs religieux pourraient solliciter une relecture de la loi et les moyens d’actions existent. En somme, le port de casque ne doit pas être un sujet de discorde entre la police et les usagers de la route. Chaque partie doit rester dans son couloir et doit jouer sa partition pour la quiétude sur les routes.
Ange M’poli M’TOAMA



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