22ème édition de la journee internationale de la femme : Message du ministre Adidjatou A. Mathys

La rédaction 8 mars 2017

Béninoises et Béninois,
Mes chers compatriotes,

Qu’il vous souvienne qu’en 1977 l’Organisation des Nations Unies a décrété le 08 mars, Journée Internationale de la Femme.
Demain donc, mercredi 08 mars 2017, le Bénin célébrera, à l’instar des autres pays de la planète, sa 22ième édition de la Journée Internationale de la Femme.
Les femmes du monde entier en général et celles du Bénin en particulier seront à l’honneur. La communauté internationale, en souvenir des luttes des femmes ouvrières au début du 20ème siècle, leur rendra un hommage mérité.
Cette journée offre l’occasion à tous les pays du monde de faire le bilan des avancées et des défis relatifs à la situation des femmes, mais aussi de sensibiliser l’opinion publique à mener des actions concrètes pour améliorer condition de la femme pour un monde plus juste et plus prospère. Cette journée interpelle en réalité la conscience individuelle et collective sur les rapports entre les hommes et les femmes, les garçons et les filles lorsque l’on considère l’épineuse et sensible question du développement.
En effet, le 08 mars de chaque année rappelle à l’humanité les souffrances physiques, morales, psychologiques infligées à la femme, du fait de sa différence biologique.
Faut-il le rappeler, le statut social de la femme dans le monde en général et au Bénin en particulier, demeure l’un des obstacles majeurs au développement harmonieux et équitable de la société.
A la veille de ce grand évènement, notre pays peut se féliciter des avancées enregistrées, tant au plan juridique, politique, social, économique que culturel, en matière d’émancipation de la femme.

Mesdames et Messieurs,
La volonté politique souvent affirmée, au plus haut niveau, se traduit par l’adhésion à la plupart des engagements internationaux et la ratification des conventions relatives à la promotion de la femme et du genre.
L’engagement des Partenaires Techniques et Financiers aux côtés du Gouvernement et la collaboration entre les acteurs du public et de la société civile pour que la femme joue pleinement sa partition dans les actions de développement, sont des réalités tangibles.
Malheureusement, toutes ces bonnes actions butent encore sur des obstacles qui ont pour noms :
 la persistance des pesanteurs socioculturelles comme la privation de liberté, l’usage de certaines formes de violences physiques et psychologiques, la marginalisation dans les instances de prise de décision, l’astreinte à des rites traditionnels parfois deshumanisants ;
 la méconnaissance ou la faible connaissance des textes de loi garants des droits humains et régissant la société ;
 l’insuffisance de ressources financières au niveau national et local surtout pour faire prendre en charge, de façon convenable, les questions liées au genre ;
 l’analphabétisme ou le faible niveau d’instruction des femmes.
C’est pour ces raisons que les Nations Unies, depuis 2012, nous ont invités à réfléchir sur des thèmes liés à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes. Et déjà en 2015, les dirigeants au niveau mondial ont adopté les Objectifs de Développement Durable, en plaçant l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles au cœur de l’Agenda 2030.
A travers ces différents thèmes, nous ne saurions dissocier l’égalité entre les hommes et les femmes de tous les efforts déployés par la communauté nationale et internationale en vue d’un développement solidaire, considérant les pesanteurs et les secteurs où les inégalités persistent encore dans notre pays.
A l’occasion de la célébration de la Journée Internationale de la Femme, édition 2017, les Nations Unies, en nous invitant à réfléchir sur le thème : « Les femmes dans un monde du travail en évolution : une planète 50-50, d’ici 2030 », nous exhortent à franchir le pas vers l’égalité entre les sexes, d’ici à 2030, en faisant en sorte que le monde du travail soit accessible à toutes les femmes.

Chers compatriotes,
De nos jours, il n’est un secret pour personne que le monde du travail est en pleine mutation, avec d’énormes conséquences pour les femmes.
D’une part, la révolution technologique et la mondialisation représentent des opportunités inédites pour celles qui y ont accès. Notons qu’aujourd’hui, seuls18% des détenteurs d’un diplôme en sciences informatiques du premier cycle universitaire sont des femmes.
D’autre part, l’expansion du travail informel, l’inégalité des salaires et des revenus ainsi que les crises humanitaires ne cessent d’augmenter.
Dans ce contexte, seules 50% de femmes en âge de travailler font partie de la main-d’œuvre mondiale contre soixante et 76% pour les hommes. Par ailleurs, une très grande majorité de femmes travaillent dans l’économie informelle et les tâches domestiques et exercent des activités peu rémunérées et peu qualifiées, ne bénéficiant pratiquement d’aucune protection sociale.
Je voudrais donc, en cette solennelle occasion, inviter nos sœurs et nos filles à s’adapter à ce monde en plein changement, surtout avec l’avènement des TIC, afin de saisir les opportunités qui en découlent pour se rendre davantage autonomes.
Le fait que les femmes aient plus de ressources a des répercussions majeures sur le développement parce qu’elles ont tendance à consacrer une plus grande part de leur revenu à leur famille. L’augmentation du revenu des femmes et leur contrôle accru sur les dépenses familiales peuvent se traduire par des améliorations au chapitre de la nutrition, de la santé et de l’éducation des enfants et, ce faisant, contribuer à briser le cycle de la pauvreté intergénérationnelle.
Voilà pourquoi, au-delà du thème international, nous sommes convenus de porter nos réflexions, au plan national sur le thème : « Autonomisation socio-économique des femmes : un pas vers le développement du Bénin ».
Bien conscient des différents maux qui freinent la protection sociale en général et l’autonomisation de la femme en particulier, le Gouvernement du Président Patrice TALON a, dans le cadre de son Programme d’Actions, mis en place, pour les quatre (04) années à venir, trois (03) vastes projets dont la mise en œuvre aidera, sans aucun doute, les couches vulnérables et surtout les femmes, à sortir de la précarité.
Il s’agit :
 du Projet Phare d’Assurance pour le Renforcement du Capital Humain ;
 du Projet d’Autonomisation Economique des Femmes et de Promotion du Genre ;
du Projet de Protection des Couches Vulnérables.

Chers compatriotes, Mesdames et Messieurs,
L’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes, le respect de leurs droits et les questions de santé et de liberté, se trouvent être les fondamentaux de ces différents projets.
C’est la raison pour laquelle, entre autres activités prévues dans le cadre de cette 22ième édition, nous avons organisé, le dimanche 05 mars 2017 à Cotonou, une marche du cœur.
Je saisis la présente occasion pour remercier toutes celles et tous ceux qui y ont contribué ou participé.
Nous aurons également, dans le cadre des manifestations officielles, sur toute l’étendue du territoire national, des séances de dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus, suivies d’offres de services de planification familiale et de visites aux femmes incarcérées dans nos prisons.
Ce qu’il nous reste à faire, c’est d’accompagner la mise en œuvre de ces actions, à travers des engagements forts.
Ainsi :
 femmes et hommes, nous ne devrions plus être un obstacle à la jeune fille pour son éducation, sa formation et son insertion dans la vie professionnelle ;
 femmes et hommes, nous ne devrions plus constituer une barrière supplémentaire à l’accès de l’épouse aux activités génératrices de revenu, aux soins de santé, surtout la santé sexuelle, la santé de la reproduction et à l’héritage des biens immeubles ;
 femmes et hommes, nous ne devrions plus constituer un frein à l’accès des femmes aux instances de prise de décision dans les associations, les fonctions électives et celles administratives ;
 femmes et hommes, nous ne devrions plus être un vecteur des violences basées sur le genre, violences qui inhibent tous les efforts consentis pour la promotion de la femme ;
 femmes et hommes, soyons plutôt convaincus que nous devons être complémentaires pour une famille épanouie et une société paisible.
Enfin, je voudrais inviter toute la population, les organisations de la société civile, les Partenaires Techniques et Financiers, les Institutions de la République et les ministères sectoriels, à rester mobilisés afin de prendre une part active aux manifestations officielles prévues à Cotonou, Porto Novo, Lokossa, Abomey, Parakou et Natitingou.
C’est sur cet appel que je voudrais souhaiter à toutes et à tous, une bonne célébration de la Journée Internationale de la Femme !

Vive la Journée Internationale de la Femme !
Vive le Bénin !
Je vous remercie.



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