36ème session de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE : Patrice Talon et Adrien Houngbédji lancent les travaux

Karim O. ANONRIN 4 décembre 2018

Le président de la République du Bénin, Patrice Talon et le président de l’Assemblée nationale du Bénin, Me Adrien Houngbédji, ont présidé ce lundi la 36ème session de l’Assemblée parlementaire Afrique Caraïbes Pacifique/Union Européenne (ACP-UE) qui se tient à Cotonou conjointement avec la 52ème session de l’Assemblée parlementaire ACP depuis le 28 novembre 2018. Plusieurs allocutions ont marqué la cérémonie d’ouverture de ces assises de Cotonou. D’abord, c’est le président de l’Assemblée nationale du Bénin, Me Adrien Houngbédji, qui a ouvert le bal des discours avec un message axé sur les défis à relever pour consolider l’accord de Cotonou signé le 23 juin 2000 et qui a marqué un tournant historique dans les relations entre les Etats membres du groupe d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et l’Union Européenne avec ses Etats-membres. « …Si nous sommes en droit de nous féliciter de la volonté de nos 2 parties ACP-UE, de poursuivre la coopération qui nous lie, après 2020, il nous faut aussi reconnaître que de nombreux efforts restent encore à consentir pour que la paix, la sécurité, la stabilité et la démocratie, gages d’un développement durable, deviennent une réalité irréversible dans nos pays. En effet, face au nouveau contexte international, face au processus de mondialisation et aux changements sociaux et politiques en cours marqués par la montée du protectionnisme, le repli sur soi, le populisme, la xénophobie, face au réchauffement climatique, nous devons rester vigilants par rapport aux négociations qui se mènent à Bruxelles. Car l’objectif est d’aboutir à un partenariat gagnant-gagnant… », a déclaré Me Adrien Houngbédji.
Le président de la République du Bénin, Patrice Talon, qui a honoré la cérémonie de sa présence, aura marqué l’assistance par son franc-parler. Selon lui, Cotonou est désormais le symbole dans la vie de la dynamique commune ACP-UE, mais après des années d’expérience, l’environnement global qui existait au moment de la signature de l’accord de Cotonou n’est plus le même aujourd’hui. « …Votre tâche est plus immense que ce qu’elle a été il y a 18 ans parce que chaque jour qui passe, malheureusement, renforce nos démons (…) Le message que j’ai ce jour à l’endroit de votre organisation est un message d’exhortation. Je voudrais vous inviter à plus de réalisme, à plus d’innovations dans la conception du rôle nouveau de la coopération ACP-UE (…) La coopération ACP-UE semble manquer de contenu depuis un certain temps. Si nous gardons notre façon d’imaginer les choses telles qu’elles ont été depuis quelques années, nous aurons le malheur de constater les années à venir que la dynamique ou la coopération ACP-UE sera un machin. Il ne faut pas simplement dénoncer le populisme, dénoncer les reculs des droits de ce monde. Il faut simplement en prendre acte et agir pour inverser cette tendance… », a déclaré le président Patrice Talon. Toujours dans son allocution, il a plaidé pour un autre genre de coopération basée sur les investissements dans les Petites et moyennes entreprises (PME).

Dans le même registre que le président Adrien Houngbédji, la coprésidente faisant fonction de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, Michèle Rivasi, a insisté sur l’avenir du partenariat ACP-UE. Plus précisément, elle a rassuré l’assistance de l’importance que les parlementaires accordent dans leurs échanges à la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, à la prévention des crises, à la lutte contre la radicalisation des jeunes, à la lutte contre la pauvreté, à la crise qui secoue la zone anglophone du Cameroun, à la situation des personnes handicapées, à la lutte contre le changement climatiques, à la lutte contre la cybercriminalité et à la lutte contre les trafic des espèces sauvages, pour ne citer que ces défis-là. Entre temps, le co-président de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, Joseph Owona Kono, a remercié les autorités béninoises non seulement pour avoir réservé un bon accueil aux différentes délégations étrangères en séjour au Bénin, mais également pour avoir concouru à la bonne organisation des assises. « …Notre souhait est de revenir à Cotonou pour la signature de l’accord post-Cotonou… », a t-il conclu.



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