Affaire Bbcom : ‘’Il faut nous aider à sauver les milliers d’employés réduits au chômage’’

Gérard GANSOU 11 septembre 2017

Usant de son légitime droit de réponse, le promoteur du réseau de téléphonie mobile Bell Bénin communications, l’honorable Issa Salifou Saley était ce dimanche sur les antennes de la chaîne de télévision Golfe Tv pour donner sa ‘’part de vérité’’ après les propos à polémique de Hervé Guèdègbé, Secrétaire Exécutif de l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la Poste (Arcep), sur les difficultés actuelles du réseau.

Pour l’invité du journaliste Rachidi Odjo, le secteur de la téléphonie mobile est un secteur délicat qui nécessite des investissements colossaux. A l’en croire, la montée vertigineuse et contraire à toutes normes économiques du coût de la licence de la téléphonie mobile passant de 1.2 milliard FCFA pour 15 ans en 2000 à 30 milliards FCFA pour 10 ans d’exploitation en 2007 n’est pas sans conséquences néfastes sur l’équilibre financier de Bell Bénin l’obligeant à recourir aux capitaux étrangers pour mieux se maintenir. Les échecs successifs de la tentative d’ouverture de capital ou de vente de Bbcom à France Télécom SA puis à Maroc Télécom ont ouvert une période d’incertitude préjudiciable à cette entreprise détenue à 100% par des capitaux béninois.
Dans le même temps, les autres opérateurs de téléphonie mobile concurrents de Bbcom étaient autorisés à ouvrir leur capital. Mais Bbcom n’a pas bénéficié de cette bouffée d’oxygène. Ce traitement préférentiel a hâté la descente aux enfers du seul opérateur privé national opérant dans le secteur.
A en croire Issa Salifou, l’absence de fournitures de service constatée depuis le 21 novembre 2016 est due à une panne au cœur du réseau. Ce qui nécessite un investissement de 5 milliards pour y remédier. Cela justifie le recours à un opérateur nigérian qui a marqué son accord pour son entrée dans le capital du réseau à hauteur 90% du capital. Des accords d’achat d’équipement ont été signés entre le repreneur Global télécom net limited et un équipementier.
En dépit de tout, des investisseurs nigérians ont donc manifesté leur envie d’acheter Bell Bénin et la procédure d’achat a été bouclée avec cession de l’agrément ceci sous la bénédiction de l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la Poste (Arcep) qui a validé toutes les étapes de cette transaction. Cette dernière, pour aider l’entreprise, a accepté proroger de cinq années la durée de validité de la licence, et validé le business plan, le plan de restructuration des nouveaux repreneurs qui se sont engagés à éponger totalement toutes les dettes de Bell Bénin. ‘’Il faut nous aider à sauver les milliers d’employers réduits au chômage aujourd’hui’’ a martelé le promoteur de Bell Bénin qui n’a pas manqué d’inviter tous les acteurs du dossier à la sagesse et au dialogue franc inclusif sans préjugés : l’Etat qui, en révoquant la licence à Bell Bénin a mis à genoux plusieurs employés béninois qui ploient sous les affres du chômage, et l’Arcep qui ne doit plus continuer à se dédire dans ses prises de position. « La révocation de la licence ne signifie pas la fin de Bell Bénin », a martelé Issa Salifou, qui annonce son ouverture au dialogue. « Je suis venu éclairer l’opinion » a conclu l’invité qui annonce que la balle est dans le camp des décideurs en l’occurrence le chef de l’Etat.



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