Affaire Chabi Sika-Basile Ahossi : La Présidence répond à Basile Ahossi

La rédaction 29 janvier 2015

Dans un communiqué en date du 28 janvier 2014 et signé de la Secrétaire à la présidence, Inès Aboh Houessou, la présidence de la République a tenu à faire des mises au point. Prenant acte de ce que la lettre de l’Honorable Léon Basile Ahossi lui est parvenue et que des dispositions ont été prises pour faire éclater la vérité, la présidence de la République a néanmoins déploré le ton dans lequel le député UN s’est, dans sa correspondance, adressé au chef de l’Etat.

Le gouvernement apporte des éclaircissements dans l’affaire Basile Ahossi et Chabi Sika

Communiqué de la Présidence de la République
(Affaire Honorables Députés Léon Basile AHOSSI, CHABI SIKA, COS-LEPI)

La lettre de l’Honorable Député Comlan Léon Basile AHOSSI du 09 septembre 2014 est parvenue à la Présidence de la République le 10 septembre 2014, ouverte et enregistrée par les services de la Présidence sous le numéro 1842 conformément aux pratiques de sécurité qui commandent que tous les plis destinés au Président de la République, même fermés, soient systématiquement ouverts. Cette lettre appelle un certain nombre d’observations.

La toute première a trait au caractère particulièrement irrévérencieux des termes dans lesquels l’Honorable Député s’adresse au Président de la République qui est, faut-il le rappeler, l’élu de l’ensemble du peuple Béninois. Cette vulgarité de langage est un manque de respect réel au peuple Béninois en même temps qu’elle entache l’honorabilité du Député.

Ensuite, il y a lieu malheureusement de constater que Monsieur AHOSSI est coutumier de ce langage haineux toutes les fois que, soucieux du développement équilibré et harmonieux de notre pays, le Président de la République se rend dans le Mono/Couffo. En effet, la lettre manuscrite tout comme la lettre ouverte publiée par la presse, le mardi 27 janvier 2015, interviennent comme par enchantement lorsque le Président de la République procède au lancement des travaux de développement de cette localité : pont d’Athiémé que l’Honorable Député, dans sa campagne en direction des populations, a présenté comme irréalisable, route Comé-Lokossa-Dogbo avec la bretelle d’Athiémé, électrification de l’arrondissement de Adohoun, ou approvisionnement en eau potable du projet Aev de Gnito arrondissement de Sazoue, commune de Grand-Popo, ou encore la participation aux obsèques de l’Honorable Thomas Ahinnou. C’est à croire que les actions que le Gouvernement mène pour assurer également le développement du Mono/Couffo à l’instar des autres départements, constituent pour l’Honorable Député, une grande gêne, une « occasion de chute ». Ce regain de développement de cette belle région de notre pays que l’Honorable Député considère comme sa propriété privée semble provoquer en lui des réactions peu constructives. C’est le lieu de rappeler à tous que le Bénin est un et indivisible et que le Président de la République, tout comme chacun de nos citoyens, peut se rendre où il veut sur l’ensemble du territoire national.

En ce qui concerne la lettre du 09 septembre 2014, pour l’essentiel, elle rappelle la vielle histoire de l’affaire Kovaks, qui remonte si loin, les dossiers CEN-SAD, ICC Services pour lesquels le Gouvernement a envoyé les Ministres en charge de ces dossiers, répondre devant la Haute Cour de Justice. L’Honorable Député y a évoqué la mauvaise gestion qui prévaudrait au sein de COS-LEPI dont seraient responsables deux (02) Députés proches du Président de la République selon lui sans citer leurs noms. C’est avec étonnement que le Président de la République découvre en même temps que les lecteurs des journaux, la récente accusation portée par l’Honorable Député AHOSSI contre son collègue CHABI SIKA Karim dans certaines parutions du 27 janvier 2015.

A la réception de la lettre du 09 septembre 2014, nonobstant, le ton et le contenu inacceptables et profondément irresponsables à l’endroit du premier Magistrat du Pays, le Président de la République a instruit le Ministre des Finances et l’inspection Générale des Finances en vue de l’inspection de la gestion du COS-LEPI. Ce dernier n’a pas encore répondu aux questionnaires qui lui ont été adressés, arguant la quantité de travail à laquelle il serait confronté. C’est le lieu de rappeler que les dispositions légales qui organisent le COS-LEPI, permettent à la fin de son mandat un audit général. Ainsi, des diligences dont les résultats sont attendus ont été menées auprès de COS-LEPI. Par ailleurs, il est à noter que le journal « Jeune Afrique », publication hors-série numéro 2816-2817 du 28 décembre 2014 au 10 janvier 2015, a alerté l’opinion de ce que deux (02) Députés seraient dans le collimateur du TRACFIN (Traitement du Renseignement et Action contre les Circuits Financiers Clandestins), Organisme du Ministère des Finances de la France Chargé de la Lutte contre le blanchiment d’argent. Le Président de la République a immédiatement instruit le Ministre des Finances de prendre contact, par le biais de ses services, avec cet Organisme en vue de recueillir d’amples informations. Le Bénin attend toujours la réponse définitive sur les révélations de TRACFIN.

Il apparait également utile de signaler que l’inspection diligentée par le Ministre en charge des Finance a bien noté l’existence de problèmes de gouvernance au sein de COS-LEPI par rapport à la location par certains membres du COS-LEPI de leurs propres véhicules à des prix élevés pesant sur le contribuable. Monsieur AHOSSI n’est pas épargné car semble-t-il, il a loué un groupe électrogène à COS-LEPI à travers « OPEN-VISTA TECHNOLOGY » dirigé par son frère. Ce groupe électrogène ne fonctionne pas et pourtant le loyer est régulièrement perçu.

Au demeurant, la Secrétaire générale de la Présidence de la République rappelle à tous que conformément à la loi n° 2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin, l’Autorité Nationale de Lutte contre la Corruption est déjà mise en place et jouit de l’indépendance nécessaire lui permettant d’exercer efficacement ses fonctions à l’abri de toute influence. A cet égard, elle invite les uns et les autres, à s’adresser, en fonction de la nature de leurs préoccupations, aux structures compétentes en la matière. Malgré cette disposition, le Président de la République a déclenché l’enquête diligentée par le Ministère en charge de l’Economie à travers l’Inspection Générale des Finances.

En outre, la Secrétaire Générale de la Présidence, rappelle à l’Honorable Député que le Président de la République est une Institution de la République et le convie dorénavant à s’adresser à lui avec toute la courtoisie et la politesse requises comme l’exigent toutes nos valeurs culturelles ou à s’en abstenir. En tout état de cause, le Président de la République, saisit cette opportunité pour demander à l’Honorable Député de ne plus s’aviser à lui adresser une lettre aussi injurieuse et pleine d’accusations gratuites. La Présidence de la République prendrait ses responsabilités en cas de récidive.

Enfin, le Président de la République, rassure le peuple Béninois que l’impunité, ici comme ailleurs, ne saurait prospérer, car les dispositions sont d’ores et déjà prises pour cerner le dossier évoqué par l’Honorable AHOSSI contre l’Honorable CHABI SIKA,ceci en relation avec l’Autorité Nationale de lutte contre la Corruption et avec l’assistance des Autorités Françaises.Tout acte de mal gouvernance au sein du COS-LEPI ne manquerait pas d’être signalé par l’Inspection en cours et l’audit général que prescrivent les lois de la République. Ainsi, nul n’est au dessus des lois de la République, CHABI SIKA comme tout autre citoyen, y compris le Président de la République, ne saurait échapper aux rigueurs de la loi en cas de culpabilité.

Fait à Cotonou, le 28 janvier 2015.

La Secrétaire générale de la
Présidence de la République

Inès ABOH HOUESSOU



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