Affaire faux médicaments : Talon met à nu la supercherie de New Cesamex et des pharmaciens

Ambroise ZINSOU 3 avril 2018

Dans un langage de vérité, le chef de l’Etat a mis à nu les pratiques frauduleuses de New Cesamex et des pharmaciens lors de sa rencontre avec ces derniers vendredi passé au Palais de la République. En homme très averti, Patrice Talon a fait de graves révélations sur la mafia qui entoure la nébuleuse de faux médicaments.

Plus de doute. Le peuple béninois et le monde entier sont désormais mieux informés sur l’affaire des faux médicaments au Bénin qui défraie la chronique depuis le début de cette année 2018. Après la condamnation des grossistes par le tribunal de première instance de Cotonou, le chef de l’Etat, le président Patrice Talon a rencontré vendredi dernier les pharmaciens pour une rencontre de vérité. De manière formelle, le chef de l’Etat a pris le devant des échanges pour démontrer les pratiques malsaines auxquelles s’adonnent les acteurs avec le laboratoire New Cesamex. Des investigations menées, il ressort que ce laboratoire basé ne fait aucune exportation du Congo vers d’autres pays en Afrique. « Une chose est de commander les produits et l’autre est de satisfaire aux conditions d’enlèvement des produits, de leur mise en consommation », a expliqué le chef de l’Etat avant de poursuivre que le fournisseur devrait d’abord disposer d’un agrément au Bénin pour pouvoir livrer les médicaments. « La liasse fiscale de New Cesamex en 2017 mentionne que le laboratoire n’a jamais fait d’exportations, ni dans la sous-région de l’Afrique centrale, ni ailleurs », a-t-il martelé. Ce qui voudra dire que les médicaments supposés livrés par New Cesamex proviennent d’ailleurs. Une déclaration que le chef de l’Etat qualifie de honteuse et de grave puisque selon le responsable de New Cesamex, tous les grossistes sont clients de la société qui distribue les produits d’un autre laboratoire indien. C’est là que le pot-aux-roses a été découvert. Donc, les médicaments ne viennent pas du Congo mais de l’Inde. D’où leur caractère illicite. « Il s’agit d’un laboratoire qui ne fabrique pas de médicaments. Personne ne sait qui est le fabricant des produits livrés. C’est donc peut-être une filiale, un prête-nom ou une société-écran qui livre des produits dont le fabricant est inconnu », a-t-il conclu. Devant le fait accompli, les pharmaciens se confondent en excuses. Dans leur mea culpa, ils ont reconnu leur responsabilité dans les dysfonctionnements et supplié le chef de l’Etat de les aider à réorganiser le secteur. On retient alors que la lutte contre les faux médicaments enclenchée par le gouvernement de la rupture au Bénin a permis de démanteler le réseau illicite de distribution. Ceci devrait interpeller la conscience des associations de consommateurs qui devraient se constituer partie civile dans cette affaire afin que les faussaires soie nt punis avec la dernière rigueur. En bon manager, le chef de l’Etat a pris l’engagement de réorganiser le secteur et d’installer un laboratoire national de référence pour attester la qualité des produits pharmaceutiques mis sur le marché béninois.



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