Affaire Icc-Services : Le film de l'audience à la CRIET

Karim O. ANONRIN 18 décembre 2018

Depuis hier lundi 17 décembre 2018, tous les regards sont tournés vers la Cour de Répression des Infractions Economique et du Terrorisme (CRIET) à Porto-Novo. Cette cour a rouvert le dossier Icc-Services et consorts connu comme la plus grosse escroquerie que le Bénin n’a jamais connue et qui s’est déroulée à la barbe des autorités béninoises sous le régime du président Boni Yayi, ancien Chef d’Etat du Bénin. A la barre hier, il y avait les promoteurs de la société Icc Services et biens d’autres témoins comme l’ancien Ministre d’Etat, Pascal Irénée Koupaki. Pour rappel, ils sont nombreux ces Béninoises et Béninois qui ont été spoliés dans cette affaire avec des conséquences dramatiques pour la plupart de leurs familles.
Devant le président de la CRIET, Édouard Cyriaque Dossa, les
Assesseurs Tchognon Richard Limoan, Adamou Moussa, Guillaume Lally, Cyprien Tchibozo, le Représentant du Ministère public en la personne de Ulrich Gilbert Tognonon, Procureur Spécial près la CRIET, le Greffier, Maître Oussou Léonce ADJADO et du Greffier en Chef près la CRIET, les prévenus qui sont poursuivis pour plusieurs chefs d’accusation à savoir associations de malfaiteurs, escroquerie avec appel au public , complicité d’escroquerie avec appel au public, exercice illégal des activités bancaires et de micro-finances, faux en écriture privée, corruption, recel d’escroquerie et vol de documents ont répondu présents. Mais le moment le plus édifiant aurait été celui au cours duquel, l’ancien Ministre d’Etat, Pascal Irénée Koupaki, a été invité à la barre par le président de la CRIET. Dans toutes les réponses apportées par ce dernier aux questions qui lui ont été posées, l’on retient qu’il n’a participé ni de près ni de loin aux activités de Icc-Services contrairement à ce qui est distillé par certains médias. Mieux, il a laissé entendre que c’est au moment où le scandale a éclaté et que les autorités béninoises en ont pris conscience qu’il a été instruit pour présider une commission afin de clarifier la situation ; une commission dont les travaux ont été sanctionnés par un rapport déposé en Conseil des Ministres à l’époque.

Des révélations qui font froid dans le dos
L’audience d’hier à la CRIET sur l’affaire Icc-Services et consorts aura été riche en révélations. D’abord, des noms d’anciens Ministres du président Boni Yayi comme Victor Topanou, Grégoire Akofodji, Armand Zinzindohoué, Nestor Dako et Feu Géro Amoussouga ont été abondamment cités. A titre illustratif, le présumé promoteur principal de Icc-Services, Guy Akplogan, a déclaré hier à la barre avoir remis lui même 7 millions Fcfa et son présumé acolyte, Émile Tègbénou 223 millions Fcfa au coordonnateur de la structure chargée de la surveillance des activités liées à la micro-finance en vue d’avoir un agrément susceptible de les aider à exercer leurs activités en toute légalité. Aussi, a-t-il déclaré avoir été extrait de la prison pour rencontrer le Ministre de la justice à l’époque, Grégoire Akofodji venu l’écouter contrairement à son vœu de rencontrer personnellement le président de la République. Il a également dit avoir donné 2 millions au Ministre Victor Prudent Topanou. Par ailleurs, le prévenu Guy Akplogan, a laissé entendre qu’il a aussi fait plusieurs fois des dons au président de la République d’alors et qu’il l’a rencontré à maintes reprises à son domicile pour des raisons qui restent à être élucidées. Rappelons que les mises en cause ont pour noms Guy Akplogan, Emile Tégbénou, Ludovic Dohou, Clément Sohounou, Michel Agbonon, Étienne Tinhoundo et Justin Dimon. L’audience reprend ce jour mardi 18 décembre 2018.



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