Affaire placement de fonds de la Cnss dans une banque en difficulté : Dakpè Sossou appelle les populations à faire confiance à la justice

La rédaction 28 novembre 2017

Le député de la 18e circonscription électorale, Dakpè Sossou était face aux populations le samedi dernier à Lokossa pour leur donner quelques clarifications au sujet de l’affaire Cnss. Après avoir exposé les faits qui ont conduit à l’interpellation et à la mise sous mandat de dépôt de certaines personnes dont Laurent Metognon, il a invité les populations à ne pas céder aux manipulations politiques mais à faire confiance à la justice.

Lire la déclaration de Dakpè Sossou
Distingués fonctionnaires d’Etat, chers retraités de la fonction publique, chers amis politiques, adorés membres de la grande famille politique de l’ère de la rupture et du nouveau départ, Mesdames, Messieurs, l’espace de dialogue et d’échange, comme celui que je vous offre est un moment privilégié de cordialité qui perpétue les vertus essentielles de la tradition politique. C’est avec un sincère enthousiasme et un réel plaisir, à la mesure de l’événement, que je voudrais vous souhaiter une chaleureuse bienvenue, en votre honneur, tel que vous en êtes digne, collectivement et individuellement. Recevez mes infinis remerciements pour votre déplacement, signe de votre attachement à la chose publique. Mesdames, Messieurs, Je ne doute pas un seul instant que, depuis quelques jours, l’actualité politique ne vous a pas échappé de croiser du regard cette scandaleuse affaire de placement hasardeux d’argent par des organes dirigeants de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (Cnss). Je voudrais à cette rencontre solennelle faire quelques clarifications et situer les responsabilités, car le peuple s’égare faute d’informations utiles sur ce dossier. Historique des faits Mesdames et messieurs, C’est un secret de polichinelle que depuis l’année 2000, la Banque Internationale du Bénin (Bibe), se trouvant dans une situation difficile, n’était plus en mesure d’honorer ses engagements. Par conséquent, ladite banque se retrouvait en situation de retrait d’agrément et était gérée sous administration provisoire. Malheureusement, c’est auprès de cette banque que d’avril 2014 à octobre 2015, le Conseil d’Administration et la Direction Générale de la Cnss ont souscrit à des dépôts à terme (DAT) de plus de dix-sept milliards cinq cent millions (17.500.000.000) francs CFA. Alors on est en droit de se poser quelques questions. Entre autres questions on pouvait chercher à savoir : 1. Qu’est-ce qui oblige les responsables de la Cnss à se diriger vers la BIBE en situation douteuse, malgré la panoplie de banques crédibles, performantes et opérationnelles au Bénin ? 2. De quel organe de la Cnss émane cette sale initiative ? 3. D’où provient l’argent placé ? Mesdames et messieurs, Suivez bien mon regard. Au sein de la BIBE, il est mis en place un système bizarre d’apporteur d’affaire selon lequel des commissions sur placements effectués ou sur placements maintenus sont versées aux décisionnaires des placements. Ces commissions sont des primes versées (payées) en espèce. Peut-être ce système de commissions n’existerait pas dans les autres banques, un homme cupide aura les arguments de convaincre sur le choix de la BIBE dans ces placements hasardeux. Vous avez compris avec moi les motifs qui ont incité à s’orienter vers une telle banque. En fait, ces placements sont faits non pas pour sauvegarder les intérêts de la Cnss ou ceux des travailleurs, encore moins les intérêts du personnel affilié y compris les retraités. Ces placements sont opérés simplement pour bénéficier de ce système de retro-commission mis en place. Au total, soixante-onze millions neuf cent quatre-vingt-quatorze mille sept cent trente-sept (71.994.737) francs CFA de commissions ont été illicitement empochées. En matière de placement, il y a au sein de la Cnss, une coordination très claire. La Direction Générale soumet des propositions de placements au Conseil d’Administration qui les valide. Malheureusement ou heureusement, l’acte de placement, pour le cas d’espèce, est signé par le Président du Conseil d’Administration d’alors, l’éminent syndicaliste, notre frère Monsieur Laurent Metognon. L’argent déposé dans la banque à avenir incertain n’est rien d’autres que les cotisations sociales des travailleurs et les pensions des personnes retraitées. C’est le Conseil des Ministres du 2 novembre 2017 qui a examiné ce dossier et a pris les dispositions qui s’imposent. Evolution du dossier Le conseil des ministres a instruit le Garde des sceaux, Ministre de la Justice et de la Législation d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre des dirigeants de la CNSS qui ont commis des actes de gestion frauduleuse au moment des faits. Il s’agit des sieurs 1. Laurent Metognon, Président du Conseil d’Administration, 2. Célestin Ahonon, Directeur Général, 3. Moussa Jérémie Mora, Directeur Financier Aux dernières nouvelles, l’ancien Président du Conseil d’Administration de la Cnss, dans le cours de la procédure judiciaire enclenchée, est mis sous mandat de dépôt et comparaitrait le mardi 19 décembre prochain. En marge de cette procédure judiciaire qui suit son cours, des manifestations sociales déplorables sont organisées. Récupération faite du dossier Depuis l’annonce de ce scandale, une certaine récupération incitant des troubles à l’ordre public s’observe dans la région sud-ouest de notre pays. Des bruits courent et évoquent un acharnement politique ou un quelconque règlement de compte. Ce registre soigneusement peint de mensonges et de désinformations est enveloppé par des marches de soutient ou de protestations organisées dans des localités proches d’ici. Les instigateurs menacent d’étendre leur manœuvre à travers le pays. Pour certains, il faut « mettre le pays en feu » à cause de cette affaire. J’emprunte ici l’adage populaire du barbu incendié pour dire à ces derniers que celui qui osera mettre une buchette d’allumette à ce pays sera le premier à être embrasé, car le Bénin demeurera toujours un havre de paix, quelle qu’en soit la circonstance. Ce qui est déplorable, c’est l’intervention de certains partis politiques et organisations syndicales qui se préoccupent d’embrouiller l’opinion publique et influencer la procédure mise en marche. Nous savons tous que nul n’est au-dessus de la loi. Du haut de cette tribune de l’Auberge Sous l’Iroko de Lokossa, je voudrais lancer un appel au calme et inviter les uns et les autres à faire preuve de sagesse. Depuis le 6 avril 2015, le peuple béninois a opté pour la bonne gouvernance, le retour de l’indépendance et de séparation des pouvoirs, la lutte contre l’impunité et la corruption. Laissons donc la justice faire son travail selon l’orthodoxie requise. Eu égard à tout ce qui précède, je tiens à vous dire qu’il ne s’agit aucunement d’un acharnement politique, encore moins d’un règlement de compte. Monsieur Laurent Metognon est un syndicaliste chevronné. Il est très peu connu sur le terrain politique. De même, Monsieur Laurent Metognon n’est pas la seule personne soupçonnée dans l’affaire de placement de l’argent du contribuable dans une banque illégale. Il n’est donc question de déplacer l’affaire pour des fins politiques. Chers frères et sœurs, en vous invitant à partager cette vérité dans les couches les plus de vous, je vous souhaite de passer d’agréables moments. Merci de votre présence à mes côtés et merci surtout pour votre écoute. Vive la bonne gouvernance sous la rupture, Vive le Bénin du Nouveau Départ, Je vous remercie.



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