Affaire tentative d'empoisonnement du chef de l'Etat : Justin Gbénamèto annonce l'imminence d'un procès équitable

Moïse DOSSOUMOU 29 avril 2013

Le Procureur Justin Gbènamèto rassure

Face à la presse le vendredi 26 avril dernier, Justin Gbénamèto, procureur de la République près le tribunal de première instance de Cotonou, a révélé à l’opinion les derniers développements de l’affaire tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat. Selon ses dires, après analyse des produits par le laboratoire du bureau fédéral d’investigation américain (Fbi), ceux-ci ont été déclarés mortifères. A en croire l’homme de droit, la manifestation de la vérité se révèlera incessamment au cours d’un procès.

INTEGRALITE DE LA DECLARATION DU PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE

Le lundi 22 octobre 2012, le parquet de Cotonou avait fait un point pour apporter des éléments d’information au sujet des arrestations opérées dans le cadre de la tentative d’assassinat du Chef de l’Etat par empoisonnement. Il convient à l’étape actuelle de l’évolution dudit dossier d’informer l’opinion publique sur ce qui suit :

 le Juge d’instruction, après les aveux successifs des mis en cause qui ont reconnu les faits et dénoncé comme instigateurs de ce complot d’empoisonnement les sieurs Patrice Talon et Olivier Bocco, a décerné deux (02) mandats d’arrêt internationaux à l’encontre des deux personnes sus citées ;

 le Juge en charge de l’instruction a en outre ordonné l’expertise du laboratoire d’analyse du Bureau Fédéral d’Investigation (Fbi) Américain répondant aux standards internationaux aux fins de procéder à toutes les analyses médico-légales des emballages, des médicaments et produits chimiques devant être administrés au Chef de l’Etat par le biais de son médecin personnel avec l’assistance de la nièce du Président de la République ;

 dans ce cadre, le 29 novembre 2012, en réponse à la demande du Juge, une équipe d’experts du Fbi a procédé au tribunal de Cotonou à une inspection sommaire, à la collecte et au conditionnement de tous les éléments de preuve utilisés dans le cadre de ce complot, en présence et après avis de tous les avocats des deux parties.

Le laboratoire d’analyse biomédicale de grande réputation du Fbi vient de rendre disponibles ses rapports. Il en ressort que :

 des modifications ont été apportées sur les tablettes de médicaments usuellement consommés par le Chef de l’Etat.

 Le contenu des tablettes de Dafalgan 500mg usuellement consommées par le Président de la République a été vidé de sa substance et remplacé par des substances mortifères dont la toxicité a été prouvée. Il en est de même du Lyrica et du josir dont respectivement trois (03) et une (01) gélule ont été altérées et scellées avec du ruban adhésif.

 Des ampoules de liquide inconnu font partie des sachets transmis au médecin personnel de Chef de l’Etat. L’examen du FBI a révélé la présence des substances Q26 (Sufentanyl), Q27 (Atracurium/Cisatracurium) et Q28 (Kétamine) dont la vente est formellement interdite sous peine d’emprisonnement en raison de leur toxicité et de leur caractère mortifère. A ce sujet, je vous renvoie aux dispositions pénales en vigueur pour le produit Kétamine, ce qui est d’ailleurs publié sur le site internet de l’ordre international des pharmaciens et médecins.

 Les empreintes du Docteur Ibrahima Mama Cissé, médecin personnel du Président de la République, ont été découvertes sur les emballages contenant les médicaments contrefaits à dessein.

Actuellement, les débats sont en cours à la chambre d’instruction de la Cour d’Appel de Paris sur la demande d’extradition sollicitée par le Juge contre les sieurs Patrice Talon et Olivier Bocco afin de les mettre à la disposition de la Justice béninoise pour la manifestation de la vérité et du droit.

L’instruction est suffisamment avancée au Bénin. Les avocats des deux parties ont eu accès à l’ensemble de la procédure. Je voudrais inviter les uns et les autres à garder toute la sérénité au sujet de ce dossier dont la clôture de l’information et l’organisation d’un procès équitable ne sauraient tarder.

Je vous remercie.



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