Agapit Napoléon Maforikan, au sujet du retrait de la licence de Bbcom : « Il faut que l’entreprise vive pour payer ses dettes »

Moïse DOSSOUMOU 11 septembre 2017

Dans la soirée, sur le plateau de l’émission « zone franche » de Canal 3, Agapit Napoléon Maforikan, consultant en communication, s’est aussi prononcé sur le dossier. Sans langue de bois, il a exprimé son étonnement sur l’aspect relatif au retrait de la licence de l’opérateur de téléphonie mobile le 2 août dernier. « Au vu des pièces du dossier, cette décision aurait pu être évitée », a-t-il clamé avant de dénoncer la politique incohérente qui fut celle de l’Etat dans le secteur de la téléphonie mobile. A sa création en 2000, le montant d’octroi de la licence d’exploitation du réseau était élevé à 1,2 milliard pour une durée de 15 ans. Trois ans plus tard, le montant de la licence a été revu à la hausse, soit 5 milliards sur une période de dix ans. En 2007, le gouvernement a une nouvelle fois dénoncé son propre contrat en faisant passer le coût de la licence de 5 milliards à 30 milliards. Selon Agapit Napoléon Maforikan, cette inconstance gouvernementale a causé beaucoup de torts aux entreprises du secteur.
La preuve, les autres réseaux concurrents ont été autorisés un certain nombre de fois à ouvrir leur capital pour ne pas disparaître. Curieusement, Bell Bénin communications n’a pas bénéficié de cette sollicitude. Néanmoins, en 2010 cet opérateur a été mis dans le même panier que l’opérateur national, par ailleurs son concurrent. Le groupe Orange avait marqué son intention de racheter Bell Bénin communications mais cette offre n’avait pas prospéré. A cet effet, l’invité de Canal 3 demande avec insistance que ceux qui ont conduit ce processus dont les ministres Pascal Irenée Koupaki et Désiré Adadja, pour ne citer que ceux-là, se prononcent sur le sujet.
Il a fallu attendre l’année 2016 pour que l’ouverture du capital de Bell Bénin communications soit autorisée par l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep). Le repreneur, Global Technologies, a recruté un cabinet pour faire un audit de l’entreprise mais aussi pour le point des dettes. Des courriers avaient été envoyés aux créanciers afin qu’ils confirment leurs dettes. C’est sur la base de ses conclusions que le repreneur a acquis les parts de l’entreprise à hauteur de 90% et a présenté un business plan qui prend en compte le paiement de toutes les dettes. Cette opération a été validée par l’Arcep. Et la licence de Bell Bénin communications qui devait expirer en 2017 a été prorogé de 5 ans pour permettre au repreneur de mettre en place son plan de restructuration.
Mais patatras, quelques mois seulement après avoir autorisé la cession des parts, l’Arcep revient sur la décision et enclenche le processus de retrait de la licence. Le recours gracieux effectué par Bell Bénin communications est demeuré vain et le 2 août dernier, le gouvernement a porté le coup de grâce en retirant la licence. Comment l’ouverture du capital peut-elle avoir été opérée en octobre 2016 et que déjà en avril 2017, des sanctions commencent à tomber ? Pourquoi avoir autorisé la vente, prorogé la durée de la licence si on ne peut permettre au repreneur de dérouler son plan de restructuration. Sans détour, Agapit Napoléon Maforikan qualifie le retrait de la licence de Bell Bénin communications de « procédure brutale ». Il estime que l’opérateur a fait sa part du boulot. La balle du dégel est dans le camp de l’Arcep et du gouvernement.



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