Applaudie par Elisabeth Pognon : La Cour DJogbénou requinquée

Moïse DOSSOUMOU 16 septembre 2019

Au lancement de ce colloque, les sourires étaient crispés. Ousmane Batoko était passé par là. Par contre, à la fermeture, les visages étaient détendus et gais. Elisabeth Pognon y a veillé. Le colloque scientifique international portant sur le thème : « la cour constitutionnelle : entre rupture et continuité » relève du passé. Un beau monde venu d’Afrique et d’Europe a tenu à honorer de sa présence cette grand-messe scientifique. Comme il fallait s’y attendre, les langues se sont déliées. Joseph Djogbénou aurait bien aimé avoir à ses côtés ses prédécesseurs les plus immédiats. Mais, Robert Dossou et Théodore Holo ont brillé par leur absence au cours des trois jours de travaux. La consolation est venue de Elisabeth Pognon, la dame de fer, qui malgré le poids de l’âge, a honoré en personne son successeur de 20 ans d’écart.
Elisabeth Pognon qu’on n’entend plus dans la République a saisi l’occasion pour donner enfin de la voix. Sa présence, quoique discrète, n’est pas passée inaperçue. Comblée de voir l’institution qu’elle a inaugurée s’épanouir après tant de difficultés lui a donné du baume au cœur. En pareille circonstance, la genèse de l’institution a été faite. Qui, mieux qu’elle peut s’adonner à cet exercice ? « Il y a eu beaucoup de résistances. Disons que la Cour a démarré…à pas de sénateur… Nous avions tout fait pour faire aimer cette justice constitutionnelle dans notre pays, qu’elle soit acceptée par le peuple ».
Sur le plan de la forme, notamment des procédures, sa joie est immense. « Je suis particulièrement heureuse de constater l’évolution des choses », lâche-t-elle se fondant sur les modifications intervenues dans le règlement intérieur de l’institution au début du second semestre 2018. « Nous avions essayé à notre niveau à l’époque d’améliorer un tout petit peu ce qui convenait. Un petit exemple. Tenant compte de l’illettrisme de notre population,….il fallait au départ que le recours se fasse par écrit. Comment voulez-vous faire accepter un recours s’il n’est pas signé ? Et en ce moment, nous avions apporté une petite modification qui ne semblait pas importante mais qui autorisait même les illettrés en imposant leurs empreintes digitales, tout en se rassurant que c’est bien eux qui portent le recours. Il y a eu de petits attouchements que nous avions faits à l’époque pour que le public soit concerné par la justice constitutionnelle. Je vois que la modification apportée par le règlement actuel va davantage dans ce sens pour que les gens puissent se sentir concernés, pour que les gens se sentent intéressés par ce qui se fait à la Cour constitutionnelle. Bravo ! Je vois que la relève est parfaitement assurée et qu’elle ira encore plus loin ».
Ces félicitations adressées à la mandature actuelle sont du baume au cœur du collège de conseillers eu égard aux critiques sévères dont il a été l’objet en son temps. Elisabeth Pognon se démarque du lot des contempteurs de la mandature Djogbénou, même si elle s’est gardée de se prononcer sur les décisions qui sont surtout objet de polémiques.



Dans la même rubrique