Apres les accusations du Conseil des ministres, dieudonne lokossou reagit : « ...Il faut que nous soyons écoutés quand nous dénonçons... »

La rédaction 15 mai 2013

Dans le dossier de mauvaise gouvernance à la Sonacop, Le Secrétaire général de la Centrale des syndicats autonomes Dieudonné Lokossou a été interpellé par le gouvernement. Selon ce dernier, à travers le compte rendu du Conseil des ministres, les faits révélés à la Sonacop, interpellent la qualité de la gouvernance syndicale dans notre pays. Dieudonné Lokossou n’a pas tardé à réagir pour situer les responsabilités. Lisez son entretien.

Dieudonne Lokossou se défend

Monsieur Dieudonné Lokossou, vous êtes ancien Secrétaire général de la Sonacop, une société d’Etat actuellement au cœur d’une grande polémique. Un rapport de l’Inspection générale de l’Etat révèle des malversations dans la gestion du Directeur général de la Sonacop, Expédit Houessou. Comment avez-vous réagi face à cette nouvelle ?

Avant de répondre à votre question, je voudrais apporter une précision. Ce n’est pas le syndicat qui nomme les Directeurs généraux à la tête des sociétés d’Etat. C’est le gouvernement ou le Président de la République qui prend sur lui la responsabilité de nommer les Directeurs généraux à la tête des sociétés ; tel est le cas du Directeur général Expédit Houessou. Et je pense qu’avant de nommer quelqu’un, on maîtrise les capacités morales, intellectuelles et managériales de l’intéressé. Toutes les questions relatives aux conditions dans lesquelles Expédit Houessou a été nommé, je ne saurais le dire.

Comment réagissez-vous par rapport à tout ce qui se passe à la Sonacop ?

Tout ce qui se passe à la Sonacop n’est pas du nouveau. C’est connu. Et en son temps, j’ai dit un certain nombre de choses au Directeur général. Les travailleurs, les collègues et même celui qui m’a remplacé le savent. Je suis parti le 1er janvier et à partir du 22 janvier, j’ai fait même précipitamment un congrès, parce que c’est en juillet qu’on devrait le faire pour passer la main. Donc, il y a neuf chefs d’accusation. Je ne sais pas ce que vous m’attribuez, puisque votre collègue aujourd’hui a dit un certain nombre de choses. Mais ce que je voudrais dire par rapport à cette gestion, c’est que cela a été un véritable scandale. Pour prendre un ou deux exemples, la réfection ou la location de l’immeuble où le Dg a décidé de transférer le Centre de production des tickets valeurs, je le lui ai refusé au Comité de l’entreprise.

Pourquoi n’avez-vous pas organisé des Assemblées générales pour dénoncer tout cela ?

J’ai organisé des Assemblées générales et j’ai discuté. J’ai dit que ce n’était pas bon. " Ce que vous faites, nous avons des bâtiments qui ne sont pas occupés. Et si vous ne savez pas faire, vous irez en prison ". Il y a les Directeurs techniques qui ont dit : " Ne faites pas ! ". Quand vous dites de ne pas révéler les conditions dans lesquelles il a été nommé, il a été nommé en guise de récompense. Et chaque fois, il dit : " C’est le Chef de l’Etat qui m’a envoyé ici ". Ensuite, le Chef de l’Etat a envoyé un auditeur interne dans la société pour vérifier la gestion. On dit Obligation de compte rendu. Je crois qu’il lui a rendu compte en son temps aussi. Vous devez aussi l’interpeller. L’auditeur est venu pour auditer la gestion pendant trois mois et il a fait plus d’un an. N’a-t-il pas rendu compte ? Quelle est ma responsabilité ?

Ce qui est surprenant aujourd’hui, c’est que, après votre départ de la tête du Syntra Sonacop, votre successeur, sous la houlette des travailleurs, arrive quand même à dénoncer cet état de choses.

Il a bien fait son travail. Cela veut dire qu’il a bien fait l’école. Il est resté avec moi pendant 20 ans. Donc, ce n’est pas une affaire de temps. Et puis, lorsqu’on parle de la dénonciation des travailleurs, il faut que nous soyons écoutés.



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