Assemblée nationale : Les députés votent le rapport d'activités du président Nago

Karim O. ANONRIN 23 avril 2013

Les députés ont voté hier le rapport du président de l’Assemblée nationale pour la période allant du 1er octobre 2012 au 31 mars 2013. C’était par un vote de 76 voix pour, 00 contre et 04 abstentions. Ceci, conformément aux dispositions de l’article 21 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui stipule : « … Le Président de l’Assemblée nationale doit rendre compte à l’Assemblée nationale de ses activités, de sa gestion et lui fournir toutes explications qui lui seront demandées. A cet effet, le Président doit au début de chaque session ordinaire, présenter un rapport sur ses activités et sa gestion. L’Assemblée en délibère et, soit prend acte de ce rapport, soit demande au Président de lui fournir toutes explications et justifications qu’elle estime nécessaires. Elle adopte le rapport ou le rejette à la majorité de ses membres… ». Dans ce rapport, le président de l’Assemblée nationale a fait un bilan des activités menées aussi bien sur le plan national qu’à l’extérieur au nom du Parlement béninois. Au plan interne, le président Mathurin Coffi Nago a laissé entendre que sur les 57 dossiers qu’il a affectés à la Commission des lois de l’institution, 32 ont été traités dont 20 adoptés et 12 en attente d’examen. Il s’agit entre autres des lois portant autorisation de ratification, des lois de développement telles que la loi portant correction de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi), la loi portant code foncier et domanial en République du Bénin, la loi portant création des unités administratives locales en République du Bénin. Toujours au plan interne, le président Mathurin Nago a évoqué les efforts consentis pour une dynamisation de l’administration du Parlement avec la mise à disposition de l’internet, le renforcement des capacités du service de l’archivage et autres. En ce qui concerne le contrôle de l’action gouvernementale, le président Nago a confié que sur 35 questions écrites adressées au gouvernement, seules six (06) ont été abordées. 08 questions orales, 09 questions d’actualité ont été aussi adressées au gouvernement. Au plan international, le président Mathurin Coffi Nago a évoqué les missions à l’étranger, missions auxquelles plusieurs députés, toutes tendances confondues, ont pris part.

Lire ci-dessous les impressions de quelques députés lors du débat général sur le rapport du président Mathurin Coffi Nago.

Impressions de quelques députés sur le rapport d’activités de Nago

Député Candide Azannaï

« …Je pense que ce qui m’intéresse est l’impact de ce que nous avons fait, ce que vous nous avez conduits à faire pendant cette période. L’image de notre Assemblée nationale se dégrade, l’image de la démocratie au Bénin se dégrade ; les perspectives économiques sont de plus en plus sombres. Et le rôle de l’Assemblée nationale à toutes ces étapes est interpellé. Et cette interpellation appelle qu’on vous questionne. Si vous êtes satisfait de là où notre pays est aujourd’hui en termes de démocratie, d’expression, de ce que deviennent les institutions. Je pense que M. le président, le pays va mal, la démocratie va mal. La preuve est que les collègues viennent de le dire. Et je ne comprends pas pourquoi, après avoir touché directement le phénomène, nous nous complaisons, et chacun est dans son droit...

Député Grégoire Akoffodji

« … Je voudrais qu’on revienne sur le rôle du parlement dans un pays en voie de développement avec des difficultés énormes. J’aurais souhaité que ce rapport informe davantage sur le plan qualitatif par rapport aux travaux en commission. Néanmoins, je salue la qualité du rapport. Je vais le voter sans aucune retenue et j’en appelle à tous mes collègues à faire de même. Ceci pour louer le travail que vous avez abattu… »

Député Boniface Yéhouetomè

« …Je voudrais aborder la question des présences ; une participation de 00 à 20%, c’est pas normal. Si nous voulons continuer à contrôler le gouvernement et les autres et que nous-mêmes, nous ne sommes pas en mesure d’assumer nos responsabilités, comment les autres vont nous prendre au sérieux. Tout à l’heure, quelqu’un a parlé du mépris du gouvernement, mais nous mêmes est-ce que nous ne nous méprisons pas ? Si on ne participe pas aux travaux en commission et aux plénières, c’est qu’on méprise nous-mêmes nos mandants. Notre présence ne doit pas être facultative. Nous ne devons pas prendre les mauvais exemples. Nous critiquons les autres alors que nous ne sommes pas corrects. Je voudrais que les points des présents soient régulièrement faits et qu’on rende compte des réunions et autres… »



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