Au regard de la grande mobilisation des militants du Pdps à Glazoué : Désiré Adadja prône l’union au sein des Fcbe

Moïse DOSSOUMOU 19 mars 2014

Edmond Agoua et Désiré Adadja prônent l’union autour de Boni Yayi dans les Collines

Invité au meeting géant qui a mis fin samedi dernier à Glazoué au 1er congrès ordinaire du Parti pour la démocratie et le progrès social (Pdps), Désiré Adadja, coordonnateur des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) dans les Collines, a adressé avec insistance un message d’union aux nombreux soutiens du chef de l’Etat. Séduit par la forte mobilisation des militants du parti, Désiré Adadja s’est réjoui du fait que cette formation politique ait rejoint la mouvance présidentielle. Pour lui, cette adhésion, loin de fragiliser les Fcbe, la renforcent au contraire. C’est pourquoi, il a condamné les propos et agissements « frileux » qui tendent à semer la division dans le rang des partisans du président de la République. « A deux ans de la fin de son mandat, Boni Yayi a besoin de cohésion, afin d’initier des actions fécondes », a-t-il souligné.

(Lire ci-dessous l’intégralité de son discours)
Discours de Désiré Adadja, coordonnateur des Fcbe dans les Collines
Monsieur le Président du parti pour la démocratie et le progrès social, Honorable AGOUA,
Président Honorable Grégoire Laourou,
Honorables Députés à l’Assemblée Nationale,
Messieurs les Ministres et le Représentant du Ministre d’Etat François Abiola,
Monsieur le Ministre Cossi,
Messieurs les Présidents des partis Politiques ici présent,
Majestés et Têtes couronnées de Glazoué et venues d’un peu partout des quatre coins du Bénin,
Monsieur le Maire de la Commune de Glazoué ou son représentant,

C’est avec un sens de responsabilité, du devoir et aussi de fraternité, et donc avec beaucoup de plaisir que d’abord, en ma qualité de coordonnateur départemental des Fcbe pour les Collines, que je viens ici porter le message du Président de la République, Chef de l’Etat. La délégation venue représenter ici le Président de la République aurait du être plus étoffée et je profite de l’occasion, Monsieur le Président du Pdps, pour vous présenter ici publiquement les excuses du Professeur Elegbe, qui a eu d’ailleurs l’occasion de vous parler au téléphone, en vous exposant les raisons de son empêchement au dernier moment. Le message que nous voulons porter est très simple et à la limite, il n’a même plus besoin d’être vraiment dit. Est-ce que l’on peut ne pas se réjouir qu’un parti politique qui a été capable de mobiliser du matin jusqu’à cette heure, c’est à dire de 10h à 18h30, tant de monde à Glazoué, dans l’ensemble des Collines et sur l’ensemble du territoire de notre pays ; peut-on ne pas se réjouir qu’un tel parti politique intègre la mouvance présidentielle et soutienne les actions du Chef de l’Etat ? Les Fcbe doivent jouer leur rôle avec la responsabilité qui sied à un parti politique qui est au pouvoir, avec la force qui sied à un parti qui est au pouvoir, avec le sens du pouvoir qui sied à un parti qui est au pouvoir, c’est-à-dire avoir la capacité, la force d’accueillir d’autres forces pour grandir, avoir la capacité, la force de s’ouvrir à d’autres tendances, à d’autres forces pour se diversifier et représenter de plus en plus valablement la nation. Les Fcbe ne peuvent pas être une alliance frileuse, qui a peur que d’autres nous rejoignent. Certes, il est important que les acquis de longue date et de longues années restent solides et continus et qu’on bâtisse sur ce qui est. Mais en restant frileux, en prenant peur chaque fois que de nouvelles forces doivent nous rejoindre, nous faillirons à nos responsabilités. Regardez un parti politique, je l’ai dit, qui a fait une telle démonstration de force, quelle que soit la force incarnée par Fcbe, ajouter une telle force, celle que je vois ici depuis ce matin à celle qui existe déjà, c’est le genre de démonstration de force et non de démonstration de faiblesse qu’un parti doit faire. Le président de la République est ouvert aux démonstrations de force. En accueillant d’autres forces pour grandir, le débat n’est pas, certes, inutile de gérer les ambitions et les sensibilités diverses qui ne peuvent que traverser un parti ou une alliance de partis politiques de cette ampleur lorsqu’elle est au pouvoir, mais il faut savoir faire chaque chose en son temps. Aujourd’hui, ce dont le Chef de l’Etat a besoin, c’est une cohésion autour de sa personne pour que les deux dernières années de son mandat puissent être jalonnées d’actions fécondes. Ce sont des espoirs, ce sont des promesses, ce sont des espérances immenses pour le Bénin. Laissons le temps au Docteur Boni Yayi de nous les réaliser pendant les deux années qu’il reste encore. Et la responsabilité de ceux qui le soutiennent, en tout cas de ceux qui disent qu’ils le soutiennent, doit être de tout faire pour construire la cohésion autour de lui. Ensuite, il est tout à fait naturel encore une fois que les membres d’un parti ou d’une grande formation politique comme le Pdps expriment des ambitions. C’est à travers cela que naissent les leaders, on ne peut pas empêcher cela ; mais encore une fois, il faut mettre chaque chose à sa place.
Deuxième facteur important, notre pays va traverser une situation sans précédent, on n’a jamais vu ça au Bénin. Nous devons y réfléchir chaque jour et chaque nuit lorsque l’on prend des responsabilités politiques. 2014 qui ne devait pas être une année électorale l’est déjà, 2015 le sera aussi et il ne s’agit pas de n’importe quelle élection. La plus importante, c’est 2014 puisque c’est à la base, dans les villages, dans les communes, c’est-à-dire ceux qui gèrent à la base le pays ; et puis 2015, la représentation nationale, les législatives et en 2016 l’élection présidentielle. Ces trois années qui se suivent sont toutes des années électorales. Serons-nous capables, notre classe politique sera-t-elle capable d’amener avec la sérénité qu’il faut à travers toutes ces trois années électorales, sans heurts, sans danger et sans menaces pour la paix et la démocratie, notre pays à bon port ? Voilà le débat, voilà le seul débat qui vaille aujourd’hui. Les querelles d’ambitions personnelles sont aujourd’hui à mon sens anachroniques. C’est cela qui nous interpelle. Pouvons-nous mener le Bénin ? Est-ce que les Forces cauris pour un Bénin émergent, parti au pouvoir, est-ce que les Fcbe pourront jouer leur rôle de parti leader, de parti au pouvoir à travers ces trois années de processus électoral sans arrêt ? Grand défi, voilà le débat qui vaille, voilà les questions qui préoccupent et aujourd’hui voilà le message du chef de l’Etat. Monsieur le président, vous avez ici démontré quelque chose, que l’objectivité recommande de reconnaître. Non seulement vous avez pu mobiliser tant de monde, l’on peut dire que c’est facile, il n’y a que ceux qui ne l’ont jamais fait qui pourront penser que c’est facile. Mais ce n’est pas seulement cela, vous avez voulu innover.
Le congrès du Pdps n’a pas été seulement, et quelqu’un l’a déjà dit avant moi, un aspect festif et un rassemblement, vous avez eu le souci, même si ce n’est qu’un début, de faire en sorte que ce soit un parti dont les militants sont éduqués, formés et capables d’animer la vie politique, de jouer leur rôle. Vous avez animé un colloque un peu partout. Voilà ce qui nous manque. Nos partis politiques doivent être capables réellement d’animer le débat et la vie politique, d’animer notre démocratie, capable d’appréhender, de comprendre les questions politiques parce que ce sont ces partis politiques-là qui amènent leurs militants à voter pour ceci ou contre cela. Peuvent-ils le faire s’ils ne savent pas de quoi il s’agit ? Si leurs militants ne comprennent même pas ce que c’est qu’un parti politique, ce que c’est que le devoir d’un parti politique dans une nation, dans un pays qui s’apprête à affronter trois années électorales successives comme le Bénin. Vous avez donné un exemple, suivez cette voie et je pense que l’ensemble des Fcbe le fera aussi. Vous êtes en train de jouer votre rôle comme un parti politique. Mais attention, lorsque vous rejoignez un grand ensemble comme les Fcbe avec toute votre bonne foi, ne soyez pas étonné, ne soyez pas surpris qu’il y ait des difficultés, cela fait partie du naturel, de l’évolution naturelle de la vie politique d’un grand ensemble, ne vous découragez point. Je vous encourage, je vous félicite et je vous remercie. Merci pour votre aimable attention.



Dans la même rubrique