Au sujet de l’interdiction d’activités des organisations estudiantines : Le gouvernement s’explique sans convaincre

Naguib ALAGBE 12 octobre 2016

Eurêka ! On a trouvé. ‘’L’unicité associative’’, voilà l’idée. La trouvaille du gouvernement contre l’insécurité sur les universités nationales. Il s’agit là, faut-il le rappeler, de viol, de vol, de violence, de milice ou encore de culture martiale.
Il était donc question pour des conférenciers triés sur le volet, de justifier la décision du gouvernement relativement à l’interdiction d’activités des organisations estudiantines.
Pour ce faire, le panel n’était pas des moins alléchants. Joseph Djogbénou, Oswald Homeky, Jacques Ayadji et Séraphin Agbahoungbata, pour ne citer que ceux-là. Mais à l’arrivée, ce ne sera que ça. Des tentatives et rien de plus. Avec à la clé, une réflexion presque convaincante sur l’applicabilité de la loi 1901. Elle ne saurait s’appliquer à en croire les conférenciers, de la même manière dans un lycée que dans une université. Et il ne saurait s’agir en aucune manière, d’une atteinte aux libertés. Soit ! Mais reste qu’au Bénin, la lutte estudiantine a une histoire qu’on ne saurait dissocier des libertés en question.
Aussi, il n’y a pas que le caractère liberticide de l’interdiction en question, sur lequel les conférenciers sont apparus quelque peu superficiels. La solution proposée par le gouvernement face à la question de l’insécurité sur les campus nationaux est pour le moins anecdotique. Le tableau dressé par les autorités elles-mêmes, est on ne peut plus sombre. Mais en somme, elles préconisent une sorte de ‘’pensée unique’’. A savoir que tout ira pour le mieux dès lors que les étudiants parleront d’une seule et même voix. Plutôt curieux !

Milices au campus
Du reste, il faut croire sans exagérer, que le gouvernement est tout au moins de bonne foi. Il n’y a rien de telle qu’une milice sur un campus pour faire froid dans le dos. Les preuves existent, et c’est le gouvernement qui les détient, de manière exclusive, faut-il le préciser. Le même gouvernement chargé de l’application des lois. Il faut croire dès lors que le problème est réglé en partie. Les auteurs de ces actes pourront être clairement identifiés et confiés à la justice pour répondre des charges retenues contre eux. Il semble cependant que cette perspective ne soit hélas pas à l’ordre du jour, vu qu’il n’en a pas été question jusque-là.
Il n’en demeure tout de même pas moins que les universités du Bénin, au dire des conférenciers eux-mêmes, présentent le meilleur taux d’attractivité de la sous-région. Il se pose alors la question de savoir comment des universités où règnent l’effroi et la terreur au point de ne laisser d’autre choix aux autorités que de surseoir à l’exercice des libertés, parviennent-elles à être des plus attirantes ?
Une chose cependant. L’interdiction d’activités en question n’est valable que pour les campus, à en croire le ministre de l’enseignement supérieur. Quoique son avis sur la question ne fasse pas forcément l’unanimité au sein des conférenciers.



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