Azannaï face à l’équation du partage des gains électoraux

Isac A. YAÏ, Moïse DOSSOUMOU 24 janvier 2017

Candide Azannaï, ministre de la défense face à ses responsabilités

Il a remporté les trois dernières élections haut les mains. Aux législatives de avril 2015, il a écrasé ses concurrents en raflant 3 des 5 sièges en compétition dans la 16ème circonscription électorale. Aux municipales, communales et locales de juin 2015, il a également fait des percées au sein du Conseil municipal de Cotonou mais sans parvenir à concrétiser son rêve, faire occuper le fauteuil de maire à un membre de son parti. Quelques mois plus tard, ce fut la croisade de la présidentielle. Comme à son habitude, il s’est engagé dans le combat. Là aussi, la chance lui a souri puisque son candidat, Patrice Talon est aujourd’hui président de la République. Il faut le dire. Son leadership a payé. Les militants et cadres du parti mobilisés à ses côtés ont fait du beau boulot. Ceux-ci s’attendent naturellement à un retour de l’ascenseur. Mais jusqu’à preuve du contraire, l’ambiance dans les rangs du parti n’est pas à la sérénité.
Dimanche dernier, l’adresse de Candide Azannaï à la troupe restée fidèle à ses côtés témoigne du malaise qui prévaut en son sein. Tout en recevant les vœux des militants, il les a exhorté à faire davantage de sacrifice, à ne pas flancher, à rester mobilisés pour des victoires plus grandes. Ce discours sied plutôt à un chef de parti qui a perdu les élections ou qui est en mauvaise posture sur le plan politique et qui tente de fédérer les énergies autour de lui. Mais Candide Azannaï n’est pas dans cette position. Son charisme auprès des populations reste intact. Quoi de plus normal que de récompenser à présent, les artisans de sa percée politique ?
S’il a du mal à partager les gains électoraux avec les siens, c’est qu’il y a maldonne quelque part. Il jouit d’une position privilégiée au sein du gouvernement et devrait avoir les coudées franches pour « caser » quelques-uns de ses lieutenants avec qui il s’est rendu au front. S’il n’y parvient pas, il est tout à fait normal que les frustrations et mécontentements s’expriment. En bon politicien, il dispose encore de plusieurs cartes et stratégies pour calmer son équipe. Mais si cette situation qu’il traverse est due à un éventuel désaccord qu’il entretiendrait avec le chef de l’Etat, il lui faudra s’évertuer à contenter ses militants, envers et contre tout. Sans quoi, malgré leur bonne volonté, ceux-ci pourraient être tentés de s’illustrer dans des scènes d’infidélité.



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