Bonne gouvernance et défi sécuritaire en Afrique : Les conseils de Golou aux dirigeants africains

Gérard GANSOU 18 novembre 2013

Vendredi dernier, Emmanuel Golou, Président du Parti social démocrate (Psd) et du Comité Afrique de l’International Socialiste invité spécial de Sciences Po Paris. Conférence-débats sur le thème « Afrique : les défis politiques, économiques et sécuritaires », échanges avec les Béninois de la Diaspora…tels ont été les temps forts de ce séjour parisien.

Après l’ancien Premier ministre kenyan, Raila Odinga, le chanteur sénégalais Youssou Ndour, l’ancien président de la Commission de l’Uemoa Soumaila Cissé et bien d’autres personnalités invités dans le cadre de cycles de rencontres initiés par Sciences Po Paris, Emmanuel Golou président du Comité Afrique de l’international socialiste, Président du Psd vient d’intégrer ce cercle très prisé.
« M. Golou, nous sommes honorés de vous accueillir à Sciences Po Paris. Votre expérience politique et votre parcours professionnel et académique vous autorisent parfaitement à nous délivrer une conférence de qualité sur le thème de cet après-midi ». Capucine Edou, la Responsable du Centre Asie, Pacifique, Afrique et Moyen-Orient de Sciences Po à l’endroit d’Emmanuel Golou,
Pour le président du Comité Afrique de l’International Socialiste, présenter une communication sur le thème « Afrique : les défis politiques, économiques et sécuritaires » revient à faire une radioscopie rapide de la situation difficile du continent africain. « Je reviens d’Istanbul où s’est tenu le Conseil de l’International Socialiste avec de longs débats sur la situation politique et sécuritaire dans le Sahel, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. », a-t-il indiqué à l’assistance essentiellement composée d’étudiants et de chercheurs de Sciences Po et de quelques Béninois résidant en France.
Après avoir rappelé la situation politique, économique et sécuritaire du continent marquée par des démocraties embryonnaires, la mal gouvernance et l’insécurité chronique, Emmanuel Golou a appelé à un sursaut patriotique des dirigeants africains. Selon lui, la bonne gouvernance démocratique ouvrira la voie aux solutions face aux maux qui minent les pays africains. Il a particulièrement plaidé pour la préservation de l’autorité de la Constitution, la consolidation du rôle de contre pouvoir des partis d’opposition par la réalisation d’un véritable statut de l’opposition et par le financement public des partis politiques, la promotion de la liberté d’expression avec un libre et équitable accès de tous les courants politiques aux médias de service public. « Nous assistons à des démocraties cosmétiques alliant démocratisme de façade et népotisme intérieur. Les élections sont devenues un rituel de légitimation des pouvoirs en place, vidant le processus démocratique de tout contenu », a constaté le président Emmanuel Golou.
Pour relever le défi sécuritaire, il a notamment appelé à une solution pertinente qui sorte des sentiers battus. C’est pour cela qu’il a évoqué l’éventualité de la mise en place d’un Fonds spécial pour la sécurité en Afrique. « Il faut qu’il soit créé un Fonds spécial pour la sécurité en Afrique (Fssa). Il n’y a pas de production ni de circulation des biens et des personnes sans sécurité. On doit faire appel à un effort collectif continental pour soutenir les pays qui font face à des menaces sécuritaires. Les premiers contributeurs seront les Etats africains et les Institutions commerciales installées en Afrique. », explique Emmanuel Golou. « Ce n’est qu’une idée pour l’instant. J’aurai l’occasion, avec d’autres personnalités, de creuser l’idée », avance le président du Comité Afrique de l’International Socialiste. Les échanges entre l’assistance et le président ont été enrichis par des interventions de qualité. « Il est temps pour l’Afrique de se relever et d’avancer malgré le contexte international difficile », a conclu le président Emmanuel Golou. A noter que les membres de l’Association du Programme Europe-Afrique (Apeaf) et de l’Association Sciences Po pour l’Afrique (Aspa) ont pris une part active dans la préparation et le déroulement de la conférence-débats sur le thème « Afrique : les défis politiques, économiques et sécuritaires. »

2016 comme 2011, l’Un aura un candidat
A l’issue de la conférence-débats à Sciences Po, des Béninois ont improvisé une rencontre d’échanges avec le président Emmanuel Golou. Le Projet de relecture de la Constitution béninoise, le chômage des jeunes, l’insécurité au Bénin et la préparation des élections à venir… sont entre autres sujets sur lesquels le président du Psd et membre influent de l’Union fait la Nation a été interpellé. Selon lui, Boni Yayi a tout intérêt à concentrer ses énergies sur les défis économiques et sociaux du pays. Sur son éventuelle candidature à la présidentielle de 2016, il a clairement indiqué qu’il s’inscrit dans la dynamique collective de l’Un. « Nous travaillons pour désigner un candidat unique de l’Un. Mais si nous voulons gagner en 2016, nous devons rassembler, rassembler et encore rassembler davantage les Béninois », mentionne le président Emmanuel Golou.



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